CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
I.1 PRESENTATION DES CONCEPTS CLES
Pour commencer ce travail, il est important de
présenter les mots clés autour desquels ce mémoire tout
entier sera axé. Il s'agit ici de la politique proprement dite et de la
traduction spécialisée ou spécifique. Ces concepts seront
par conséquent définis de manière à nous permettre
d'aboutir à une bonne compréhension du sens induit par la
juxtaposition de ces deux termes qui entretiennent, par ailleurs, une relation
de détermination, afin d'avoir un bon éclairage pour notre
travail.
I.1.1 La traduction
spécifique/spécialisée
La traduction spécialisée par opposition
à la traduction littéraire est celle qui nous concerne dans le
cadre de ce travail étant donné la technicité requise pour
le traitement d'une traduction dans un domaine aussi délicat que la
politique.
La traduction spécialisée se distingue par
l'absence de tout intérêt littéraire. Il s'agit de textes
contraires à la prose et la poésie. Leur particularité est
l'expression de l'imaginaire par la prévalence de la fiction. L'autre
particularité des traductions spécialisées porte sur la
diffusion de la science. Ce sont des traductions techniques, technologiques,
industrielles et scientifiques .Toutefois, Monod reconnaît que la
distinction entre texte littéraire et texte spécialisé est
« arbitraire ».
Le texte spécialisé est de nature cognitive ou
informative car l'objectif visé est la communication des connaissances
dans une filière précise. D'où le réel dosage des
procédés cognitifs dans lesdits textes : définition,
description, raisonnement inductif et déductif,
l'énumération... Par ailleurs, l'auteur se garde de toute
expression sentimentale et émotionnelle d'après Maillot
(1981 :98), « la littérature scientifique et
technique se caractérise par ce qu'on appelle le style neutre,
impersonnel ». Cette rédaction interpelle une stricte
objectivité de la part de l'auteur. Elle est matérialisée
par l'exploitation de la syntaxe de l'impersonnalité avec des pronoms
tels que « nous » et « on ». En outre,
la longueur des phrases et leur complexité ne sont pas toujours de
nature à faciliter la compréhension du message. Toutefois, la
cohérence dépend de l'emploi des connecteurs logiques. Il s'agit
des conjonctions (mais, et, donc...), des adverbes (toutefois,
néanmoins...) et des locutions (en effet, au contraire...). Les textes
spécialisés puisent également leur substance dans les
chiffres (arabes, romains, ordinaux et cardinaux), dans les lettres et les
symboles. Enfin, ils intègrent les éléments
non-linguistiques que sont les représentations graphiques (tableaux
courbes...).
La compréhension est une approche essentielle
en traduction. Horgeulin (1996 :20) pense qu'elle marque la
différence entre la traduction spécialisée et les autres
formes de traductions. Par ailleurs, elle en constitue la principale
difficulté car la traduction d'un terme ou d'un procédé
inconnu reste possible même si ces tenants et ces aboutissants nous
échappent. Toutefois, nul n'a l'assurance de la maitrise de tous les
domaines. Aussi, le traducteur a-t-il souvent à faire, à des
filières inconnues ou méconnues causé parfois par
l'excès de spécialisation de certains textes. En outre, la
traduction technique exige précision et exactitude et donc pour aboutir
à une bonne traduction spécialisée l'on devrait faire
montre d'une bonne maitrise du sujet concerné. En ce qui nous concerne,
le sujet est celui de la politique en générale, et au Cameroun en
particulier.
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