III.2.3 La transposition comme technique de traduction
politique au service du traducteur
Tel que définie par Vinay et Darbelnet, la
transposition est un procédé qui consiste à remplacer une
partie du discours par une autre sans changer le sens. Cette définition
est plus que suffisante pour montrer son utilité dans le cadre d'une
traduction politique. Notre illustration de choix qui est celui du
chassé-croisé, nous indique clairement ce changement. La phrase
en anglais « was soon swept away by... » A
été rendu en français
par «... balayée par une impression de vide et de
désolation ». En se basant sur notre analyse
préalablement faite, on se rend compte que le traducteur utilise la
latitude qu'offre cette technique pour rendre possible le mouvement du moyen
vers le résultat et le résultat vers le moyen, qui a eu lieu au
cours de la traduction. Cette latitude qu'a le traducteur de changer l'ordre
d'occurrence des choses et d'interchanger l'ordre des causes et des effets dans
cette restitution est très porteuse. Elle parle d'avantage à son
destinataire selon que ça arrange le traducteur. Ceci démontre
encore que le traducteur peut manipuler la restitution du message à sa
guise, mais doit respecter l'intention de l'auteur source. L'intention ici est
donc de tromper la vigilance du lecteur francophone sur l'ordre de
déroulement des faits politiques de cette époque et
empêcher d'éventuels questionnements qui peuvent susciter de la
haine entre les deux groupes.
III.2.4 L'étoffement technique de traduction
politique au service de du pacifisme
C'est une technique qui consiste à renforcer un mot qui
ne suffit pas à lui-même et qui a besoin d'être
épaulé. En d'autres termes il s'agit d'ajouter un mot à un
autre pour lui donner le sens ou l'impact qu'on veut. Ainsi comme on l'a vu
dans notre exemple en anglais « Premier
Foncha » qui a été rendu par « premier
ministre Foncha ». L'adjonction du
mot « ministre » a pour but de renforcer la
signification. Celui qui traduit veut faire croire au lecteur par ce mot,
faire preuve d'intégration nationale en laissant croire que cet homme
(Foncha), est aussi admis et reconnu par le francophone. Il y a une sorte de
flatterie qui rime avec tricherie mais le but est toujours une fin de pacifisme
entre les deux groupes linguistiquement différents au Cameroun. L'on
perçoit ici aussi une volonté de démentir l'existence
d'une marginalisation quelconque des anglophones, qui serait la
« cause » immédiate du « problème
anglophone » parce que l'on ne peut pas marginaliser celui qu'on
considère.
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