III.1.2 La traduction communicative centrée sur le
récepteur
Il s'agit ici d'une traduction qui s'intéresse
d'avantage à la réaction du locuteur de la langue
d'arrivée et cette théorie rend la manipulation plus perceptible.
Si le traducteur doit s'attarder sur comment le destinataire va réagir
face à la communication que sa restitution portera, il doit donc se
garder de dire des choses qui pourraient causer des soulèvements. Dans
l'illustration « ready for » a été
rendu par « sur le point de ». Quand on regarde de
près, on réalise que cette traduction ne communique pas le
message de départ mais plutôt l'intention souhaité à
l'arrivée. Alors, pour un besoin de transmission d'idéologie
politique, le traducteur a fait un jeu de mots qui a pour but de dire la chose
telle que le francophone comprendrait mieux et donc y réagirait mieux.
« Ready for » en anglais ne précise pas si
l'action est dans un futur proche ou pas, alors que « sur le
point de » laisse voir que l'action est très près
de se réaliser. Ceci implique que la communication passerait mieux de
cette façon auprès du destinataire que si la traduction avait
été faite littéralement. Pour les besoins de
réaction positive ce choix de restitution est donc à
féliciter. Le besoin de traduire ces mots de cette façon repose
sur le but même de la traduction communicative, qui subjectivement,
s'attarde plutôt sur la réception et réaction du locuteur
d'arrivée que sur le message même. Cette traduction réelle
mais en même temps modifiée, montre une fois de plus qu'il y a une
volonté indirecte de détourner les dires pour un meilleur
résultat. Ce résultat qui devra rentrer dans l'objectif de paix
recherché.
III.1.3 Traduction politique pour restituer
l'idéologie du texte de départ
Nous avons dit que la traduction n'est pas une
opération consistant en la conversion des mots d'une langue à
l'autre mais plutôt en la transmission du message véhiculé
par les mots. En traduction, le message est le point focal et il l'est encore
plus pour le texte politique. L'illustration « they presented a
staggering sight » rendue en français par
« ils étaient dans un piteux état »,
fait preuve d'une bonne restitution du message même si à
première vue, les mots ne semblent pas réellement se
correspondre. Le problème qui se pose est que si l'on ne doit traduire
que le sens des mots et pas les mots eux-mêmes, ça veut dire que
le traducteur a le droit d'utiliser n'importe quel mot pourvu que cela traduise
le message. Or, le choix des mots peut aussi influencer le lecteur, raison pour
laquelle cette théorie est utile à la traduction politique, vu
qu'elle peut permettre au traducteur de changer les mots ou de leur trouver des
substituts qui marcheraient mieux en matière de conviction du lecteur.
C'est donc cet outil que le traducteur a utilisé pour sa restitution,
afin d'en épouser à son aise, l'idéologie de l'auteur du
texte source. Cette théorie lui a ainsi permis de ne restituer que le
sens voulu tel que son destinataire le comprendrait et l'accepterait mieux.
Rappelons que le but d'une traduction politique c'est de rendre un message,
mais davantage son sens politique d'une langue A vers une langue B, en tenant
compte du fait que les mots et leurs sens peuvent avoir une influence sur le
statut de la paix dans un pays.
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