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L'Islam et les fondements du pouvoir dans l'Egypte des années 1920

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par Sophia El Horri
Ecole normale supérieure de Lyon - Master 1 d'histoire des idées 2011
  

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4. Le califat d'un point de vue social

S'il ne s'agit pas d'un verset ou d'un hadith, d'ou tient-on cette obligation ? Les auteurs précédemment cités divergent sur l'origine d'une telle obligation et il semble que c'est un accord unanime après la mort du Prophète qui ait été à l'origine de la proclamation d'un imam, pour que la communauté ait toujours quelqu'un pour la prendre en charge. C'est la réitération de cette délégation du pouvoir par la `umma qui a fait du système califal une loi.

L'enthousiasme des musulmans pour les sciences surprend, aucune science, selon Abderraziq n'avait un apport aussi modeste et faible que la science politique. La notion de pouvoir, étant l'objet propre de la science politique : sa source, sa nature, ses fondements, son utilité, ses objectifs, ses effets moraux, intellectuels et matériels n'ont pas bénéficié de réelles réflexions, d'évaluations car les fondements du pouvoir ont été posés comme irréfutables, figés et non « négociables ».

L'opposition politique est née avec le califat, car le calife ne peut perdurer sans le recours à la force et à la contrainte : le calife n'avait pour entourer son siège que des lances et des épées, que des armées dont les arsenaux et la puissance étaient impressionnants. Le sultan Mehmet V, à son grand dam, n'a-t-il pas vu le califat disparaître au moment où sa force s'est dissolue et que l'armée a rejoint Mustafa Kemal ? Y a-t-il eu une seule génération de musulmans qui n'a pas vécu la destitution d'un calife, ou une lutte de pouvoir intestine pour s'emparer du pouvoir califal ? Le calife, devenu roi et enseignant les principes islamiques, ne pouvait espérer une soumission et une obéissance durable à un être autre que Dieu, sans le recours à la force et le contrôle. En outre, l'argument selon lequel le califat serait la garantie de la sauvegarde des principes religieux est nul, car même en temps d'instabilité et de vacance de ce poste, les principes religieux n'étaient pas moins respectées que dans une autre région où le califat s'était maintenu ou détaché. En effet, et l'auteur s'appuie sur des chroniques

15 Idem p 70.

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historiques pour le démontrer, depuis le milieux du troisième siècle de l'hégire, le califat a perdu progressivement les territoires qui lui étaient soumis, au point que son influence s'est limitée aux remparts de sa capitale Baghdâd : le Khorassan et les régions situées au-delà de l'Euphrate sont passés sous la domination d'Ibn Saman puis de ses descendants, le Bahrein est passé aux Qarmates, le Yémen à Ibn Tabataba, Ispahan et la Perse aux Bouyides, Ahwaz et Wasit à Mu'izz al-Dawla, Alep à Seif Al-Dawla, l'Egypte à Ahmad ibn Tulun puis, à sa suite, aux rois qui ont pu s'y imposer et en faire un royaume indépendant comme les Fatimides , les Ayyubides, les Mameluks et autres.

Le califat, tel qu'on l'a vu, ne serait, selon les arguments qu'a présentés Abderraziq, ni une institution fondée sur des articles de la foi religieuse, ni un système que justifie la raison.

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