Jean Claude VIRIOT désigne ces études
comme étant la principale catégorie d'informations dont une
entreprise a besoin en ce qui concerne le marché, le volume de la
consommation, l'environnement et les comportements des consommateurs.
Selon KOTLER P. et DUBOIS B. ces études tendent
à préciser l'état de la demande pour un produit en
répondant aux questions suivantes:
- que vend-on sur le marché ? Ici, il s'agit
d'étudier le produit et d'analyser son degré de
substituabilité avec des biens analogues sur le marché ;
- à qui vend-on? Ici, il s'agit de savoir qui
achète, ce qu'il / elle aime acheter, combien il / elle achète,
pourquoi il / elle achète ;
-quand vend-on le plus ou quand achète-t-on?
Ici, il s'agit d'analyser la répartition de ventes dans le temps ;
- qui sont les autres vendeurs ? il s'agit de l'étude
des principaux concurrents, leurs forces et leurs faiblesses ;
- où on achète ou comment on vend ; c'est
l'étude des circuits de distribution utilisés sur le
marché;
- quelles sont les variables de l'environnement qui
peuvent modifier ce contexte? Dans ce cas, on analyse les facteurs non
contrôlables susceptibles de modifier le marché;
- comment vendre efficacement et de manière durable ?
C'est l'étude de la stratégie marketing et des moyens à
mettre en oeuvre à cet effet.
Cette série des questions sur l'étude du
marché s'inscrit dans l 'optique de viser les attitudes, les opinions,
les pensées des clients et des concurrents dans le but de
découvrir ce que les clients aiment comme produit ou service et la
qualité dont l'entreprise est en mesure d' écouler. Cela permet
de réduire les risques, de veiller au rayonnement de l'entreprise. Ces
études aident à connaître le marché
déjà conquis c'est -à -dire le marché réel
et celui non encore conquis à savoir, le marché potentiel afin de
le conquérir. Partant de ce marché potentiel, on distingue :
- les non consommateurs relatifs ;
- les non consommateurs absolus
S'agissant des non- consommateurs relatifs, il importe de
souligner que cette catégorie est constituée par les individus
qui ne consomment pas actuellement le produit pour une des raisons suivantes :
- ils consomment un autre produit,
- ils n'éprouvent pas le besoin de consommer le produit
considéré,
- ils ne consomment pas le produit, par conséquent, il
y a intervention de l'action commerciale pour les convaincre à
consommer, c'est le cas par exemple de la publicité et de la
promotion,
- ils sont actuellement dans l'impossibilité de
consommer faute du pouvoir d'achat insuffisant ou pour des
raisons majeures.
Parmi les non- consommateurs relatifs, nous pouvons
également citer les prospects qui sont les clients de la concurrence.
En ce concerne les non consommateurs absolus, il s'agit des
acteurs qui ne peuvent pas consommer pour des raisons morales, physiques, voire
sociologiques. A titre illustratif, nous pouvons prendre le cas des
diabétiques pour le sucre, les sourds pour les microsillons, les
musulmans pour la viande de porc. (VERNETTE, E., 1998 :180).
2.2. Les variables du
marketing-mix
Le marketing- mix se définit comme étant
l'ensemble des outils dont l'entreprise dispose pour atteindre ses objectifs
auprès du marché cible.
Toute variable susceptible d'avoir un impact sur le
comportement de l'acheteur fait donc partie du marketing- mix. MC Carchty
cité par KOTLER P. et DUBOIS B. (2000 :49) a proposé de
regrouper ces variables en quatre catégories qu'il a appelées
les «4P» le produit, son prix, la mise en place ou distribution et sa
promotion. A chaque variable correspond un plan d'action qui va permettre de
traduire dans la réalité les renseignements tirés de
l'étude du marché.
Selon KOLTER, P., et al (2002 :165) ; les
entreprises créaient des produits et définissaient leurs
caractéristiques et leurs avantages, fixaient le prix,
sélectionnaient les lieux où vendre ces produits et services et
communiquaient de façon intrusive, par le biais de la publicité,
des relations publiques et du marketing direct.
Dans le cas des marchés, les 4P ne suffisent pas.
SALLY, D., et al, cité par CHIROUZE, Y., (1993 :159)
préconisent que pour le moment ces variables s'élèvent
à sept « 7P ». Ainsi, nous pouvons y ajouter le
package, le public et le processus de transaction.
Cette multiplicité des «P» résulte du
fait que certains auteurs acceptent de regrouper quelques sous variables
principales alors que d'autres préfèrent plutôt les
détailler.
Chaque variable du marketing mix est décomposée
en sous variables.
Nous les recensons dans le tableau suivant :
Tableau 1: Variables du marketing- mix
«4P»
Produit
|
Prix
|
promotion
|
distribution
|
- qualité
- caractéristiques et options
- style
- marque
- conditionnement
- taille
- garanties
- services après-vente
|
-tarif
-remise
-rabais
-condition de paiement
-condition de crédit
|
-publicité
-force de vente
-promotion de ventes
-relations publiques
-marketing direct
|
-canaux de distribution
-zone de chalandise
-point de vente
-stock et entrepôt
-moyen de transport
-assortiment
|
Source : KOTLER ; P. et DUBOIS ; B.,
(2000 : 49).
A noter que les 4p correspondent à l'optique du
fabricant face à son marché. Du point de vue de l'acheteur,
toute action marketing doit se traduire par un avantage client. LAUTERNE, B., a
suggéré les équivalences suivantes qu'il appellera les
«4c»
Tableau 2: Equivalence de 4P du
marketing mix
Les 4p du marketing mix
|
Les 4c du marketing mix
|
Produit
|
Client
|
Prix
|
Coût
|
Mise en place
|
Commodité
|
Promotion
|
Communication
|
Source : LAUTERNE, B, cité par KOLTER, P., et
DUBOIS, B, (2000 :50).
Les sociétés gagnantes sont celles qui
satisfont les besoins et désirs des clients de façon
économique et pratique et à l'aide d'une communication efficace.
2.2. 1. La politique du
produit
La politique du produit détermine la réponse
concrète que l'entreprise apporte aux attentes identifiées sur un
marché. Pour satisfaire un besoin, un désir et une demande, il
faut qu'il y ait l'existence d'un produit
KOLTER ;P. et DUBOIS ;B. (1997 :39) ont
été plus larges dans la définition du produit, ils ont
écrit au sens large qu'un produit correspond à toute
entité susceptible de satisfaire un besoin ou un désir ou une
attente.
Selon CHIROUZE, Y., (1987 :115) le produit d'une
entreprise représente la promesse faite par une entreprise de satisfaire
un ou plusieurs besoins (physiologiques ou psychologiques) du marché
à un moment donné.
Le produit est donc un moyen de satisfaire un besoin ou un
désir et procure de l'utilité à celui qui l'acquiert. Il
est aussi la réponse ou la solution offerte par l'entreprise aux
consommateurs.
Le produit n'est pas seulement un bien ou un service
proposé par l'entreprise sur le marché. C'est aussi la
planification qui précède la production, donc tous les services
qui accompagnent le produit. Actuellement les entreprises ne produisent pas ce
qu'elles veulent proposer sur le marché mais plutôt ce que les
consommateurs désirent pour satisfaire leurs besoins selon leur
préférence.
Par cette approche, KOLTER P. cité par TESIRE, C.,
(2005 :47) a conseillé aux entreprises ceci : «fabriquez
ce que vous pouvez vendre plutôt que d'essayer de vendre ce que vous
pouvez fabriquer».
La politique de produit consiste pour une part à
créer et à maintenir une différence, un avantage
vis-à-vis de la concurrence. Cet avantage différentiel permet
à l'entreprise de se trouver en situation de monopole (partiel ou
provisoire) profitable.
Pour maintenir cette différence, cette avance sur la
concurrence, il convient d'établir un courant d'innovation en
lançant de nouveaux produits.
2.2.1.1. La qualité
totale du produit
LENDREVIE, J. et LINDON, D. (2000 :235)
définissent la qualité d'un produit comme étant le
degré de qualité auquel ses performances répondent aux
attentes que le client est en droit d'avoir à son égard.
Selon DEMING, W. E., cité par BUTERA, Vedaste (2007)
l'entreprise doit aller au-delà des attentes des clients. La
qualité totale est caractérisée par sept facteurs, soit un
produit ou service de qualité requise, livré en quantité
(volume) désiré, à temps, au lieu voulu, au moindre
coût, accompagné d'interrelations harmonieuses avec les clients
actuels et potentiels et faisant appel à des processus administratifs
sans erreurs, conçus pour causer aux clients le moins d'ennuis
possibles.
Quant à l'avantage- produit, c'est une
caractéristique intrinsèque distinctive et positive du produit
par rapport aux produits concurrentiels. Selon VERNETTE, E., (2003 :65) la
qualité intrinsèque d'un produit représente son niveau de
qualité technique réelle mesurable à l'aide d'une
échelle physique admise par tous. Elle est la fonction du savoir-faire
technologique de l'entreprise et du choix stratégique retenu.
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