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Le conte et l'éducation chez les Lokpa du Bénin

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par Akéouli Nouhoum BAOUM
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Maà®trise en lettres modernes 2010
  

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Conclusion partielle

La classification des contes n'est pas une chose aisée. D'Equilbecq à Aarne -Thompson, puis des travaux de Propp à ceux de Paulme, il y a toujours eu une certaine difficulté à enrôler tous les contes. La classification hasardeuse d'Equilbecq, celle d'Aarne-Thompson, puis celle encore de Paulme présentent des insuffisances. Elles ne peuvent pas être prises et calquées à tous les contes africains. D'ailleurs Aarne et Thompson consacrent une partie aux contes non classés inclassables. Ceci dénote de la difficulté d'une classification universelle. Cependant, il faut reconnaître, et nous l'avons déjà souligné, que la classification proposée par Denise Paulme nous paraît la plus efficace et la plus objective même si elle aussi pourrait être victime de cette objectivité. Car nous l'avons bien vu à travers les quelques contes du corpus que nous avons partiellement explorés : le conteur construit son récit, la narration de son récit, selon l'objectif qu'il veut ateindre et non selon l'ordre des fonctions tel que prôné par Propp, encore moins selon le schéma : Manque -Amélioration - Manque comblé, soutenu par Denise Paulme.

La classification des contes en types nous a dit Propp est une fiction. Cependant, il est difficile de dire que cela est une tâche sans importance ou encore vaine. Les quelques auteurs que nous avons évoqués ne sont pas les seuls, nous en sommes conscients, à avoir tenté cette aventure. Ce qu'il convient de retenir, c'est que ces travaux ont, d'Equilbecq à Paulme, été

révélateurs, sources d'inspirations à d'autres. Si certains ont été très peu scientifiques, ils ont tout de même ouvert la voie.

Le conte est et reste une énigme que nous allons apprendre à comprendre car chaque conte qui passe nous réserve des surprises ; nous avons pu le constater dans cette première partie de notre travail. D'ailleurs les Lokpa définissent le conte comme une parole, un message énigmatique, pas accessible à tous.

DEUXIEME PARTIE

2. Le conte et l'éducation chez les Lokpa

Après avoir fait un bref rappel des travaux consacrés au conte, nous nous exercerons dans cette deuxième partie à montrer le rôle du conte dans l'éducation chez les Lokpa. Pour y parvenir, il convient de préciser le sens que nous donnons au terme éducation dans notre étude. Cette précision est très importante, car ce terme a un champ sémantique assez large, si bien que ne pas limiter ses frontières risque de rendre notre travail bancal. Qu'est-ce l'éducation ? Et puisque l'éducation se fait à l'aide des contes qui sont à leurs dits par le conteur dans belle parole, il nous semble alors important de préciser le sens que nous donnons au conte et à la parole dans cette partie du mémoire.

2.1 Définition et précision du sens des termes : Education, parole et conte

2.1.1 L'éducation

Le terme éducation a plusieurs dimensions. Pour ne pas nous perdre, commençons par son sens originel, son étymologie. « L'éducation est, étymologiquement l'action de « tirer hors de »73. C'est, selon le dictionnaire de l'Académie française, « Emprunté du latin educatio, action d'élever (des animaux, des plantes) ; puis instruction, formation de l'esprit. » Ces deux essais de définition nous paraissent assez vagues ou pas simples à comprendre. Ce que nous apprenons, c'est qu'éduquer, c'est guider, instruire, former un humain ou encore des animaux. Dans son article intitulé « Eduquer » paru dans Communication n°72 consacré à L'idéal éducatif, Schaeffer Jean-Marie nous apprend que le but de l'éducation, c'est « d'amener l'être humain à coïncider avec sa propre essence. Autrement dit, toute éducation qui ne se propose pas cette tâche est inacceptable dans son principe même. L'idéal éducatif est donc fondé sur l'idée selon laquelle, dans son existence « réelle », l'être humain est toujours défaillant par rapport à sa propre essence : avant d'être éduqué, il n'est « homme » que par destination. »74 Ce propos, quoique trop philosophique (donc peut avoir plusieurs niveaux d'interprétation), nous apprend que c'est l'éducation qui construit l'homme, l'être humain fait de chair (sensible, le corps) et d'âme (la partie invisible de l'homme, le spirituel).

73 Source: http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ducation consulté le 27/01/2011

74 Schaeffer Jean-Marie. « Éduquer ». In: Communications, 72, 2002. L'idéal éducatif, p.72.

Pour notre travail, nous donnons au mot éducation le quatrième sens que lui confère le dictionnaire de l'Académie française. Selon elle, l'éducation est la « Connaissance et la pratique des usages de la société, des bonnes manières, de l'urbanité. »75 L'acquisition de cette connaissance se fait à travers plusieurs canaux. Dans les pays qui ont connu l'écriture et qui la pratiquent depuis des siècles, ses connaissances et pratiques sont écrites et archivées pour les générations à venir. Mais pour les peuples qui n'ont pas la pratique de l'écriture, la conservation des connaissances et des pratiques se fait oralement. En Afrique, et plus précisément chez les Lokpa du Nord-Benin, la transmission des connaissances et l'apprentissage des coutumes se font oralement. C'est à travers la parole que se transmettent les connaissances. La parole ! Qu'est-ce qu'est la parole ? Comment se manifeste-t-elle ? A quoi sert-elle ?

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote