I/- Partie théorique ;
Chapitre 01 : Le transfert des connaissances
Tout enseignement-apprentissage d?une langue
étrangère repose sur le degré d?assimilation de
l?apprenant. Ce dernier doit en effet maitriser les règles qui
régissent le fonctionnement de cette langue. Pour réussir cet
enseignement-apprentissage, il faut garantir le succès de la
méthode dont se fait le transfert des connaissances enseignées
à l?apprenant.
Il est important de souligner, au départ, que la notion
de transfert révèle, le plus souvent, une situation
d?échec dans l?environnement scolaire.
En effet, les facteurs déterminants ou plutôt les
causes réelles qui sont à l?origine de cet échec
constitueront donc la quête majeure que, enseignants et didacticiens,
tentent alors de trouver et essayer ainsi de répondre à cette
inquiétude afin d?apporter un plus à l?action d?apprentissage en
expliquant au passage ces moments de difficulté.
Dans le cadre de ce travail, il nous semble utile de traiter
les différentes définitions ayant un rapport direct avec la
notion de transfert.
Ces définitions semblent être similaires en ce
qu?elles font toutes allusion à une compétence commune .Il nous
parait aussi incontournable de solliciter le point de vue des
spécialistes de la discipline (la didactique) sur la question en
évoquant d?abord les définitions qu?ils en fournissent.
1/- Définitions possibles du concept de «
transfert » :
Selon le D.D.L.2 , le terme transfert est
lié au contact des langues, à l?impact des unes sur des autres et
à la succession des différents acquis dans une situation
d?apprentissage donnée.
Dans ce sens, les auteurs GALISSON et COSTE le confirment,
tout en conseillant de limiter le champ sémantique du terme.
A ce propos, ils disent ;
« Il est également souhaitable de ne pas
parler de transfert qu'en ce qui concerne l'interaction d'apprentissages
successifs et différents et d'éviter d'employer ce terme à
propos d'effets de généralisation (possible d'utiliser une
acquisition hors contexte ou de la situation où elle a été
apprise. 3
2 GALISSON R. et COSTE D., Dictionnaire de Didactique des
Langues, Hachette, 1976, p.569.
3 Nous avons opté, tout au long de ce travail, aux deux
appellations, de manière indifférente, transfert et mobilisation
tout en ajoutant un troisième terme plus adéquat et ayant un lien
direct avec notre sujet entre autre le réinvestissement .Ce dernier fait
référence à une compétence globale qui fait,
à son tour allusion à une tâche
aussi complexe que celle de l?expression écrite.
PHILIPPE MEIRIEU, pour sa part, définit le transfert
comme: « (...) le mouvement par lequel un sujet s'approprie les
savoirs, les intègre à sa personne en les réutilisant
à sa propre initiative. » 4
Le transfert, ici, cesse d?être un déplacement de
connaissances qui pourrait se traduire par la restitution mécanique et
intégrale d?un appris, mais il désigne plutôt les
compétences permettant à l?élève de surmonter les
obstacles auxquels il est confronté à l?occasion d?une
situation-problème.
Ceci implique que, rédiger un texte est une
opération complexe qui exige de l?apprenant la mobilisation d?un certain
nombre de compétences tout en dépassant donc le simple
déplacement des connaissances. Cela dépend par conséquent
du réinvestissement des moyens linguistiques acquis aux
préalables, du respect des règles de cohérence textuelle
qui donne au texte son intelligibilité.
Les Canadiens STEVE BISSONNETTE et MARIO RICHARD lient
directement le transfert à la capacité de l?apprenant, en
soutenant que « le passage de l?habileté vers le second stade,
celui de la capacité, s?effectue quand l?apprenant est capable de passer
à l?action et d?employer ce qu?il a retenu dans le contexte d?une
situation -problème dont le niveau de difficulté est plus
élevé.5
Ce passage à l?action impose, comme nous l?avons
déjà mentionné précédemment, une
mobilisation des apprentissages acquis au préalables pour faire face
à une autre situation- problème, aussi nouvelle soit-elle.
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