INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture constitue le fer de lance des économies
des pays en voie de développement. La production agricole contribue
à nourrir la population et occupe la majeure partie des actifs dont elle
emploie 70% (Adégbidi et Biaou, 1994 ; Hounhouigan, 2006). Elle
contribue pour près de 36% à la constitution du PIB et
génère 88% des recettes d'exportation. L'une des conditions sine
qua non de développement de ces Etats est d'assurer la
sécurité alimentaire de leur population sans cesse croissante. La
production vivrière, est une des options les plus prisées pour
assurer cette sécurité alimentaire dont les trois aspects sont :
un approvisionnement adéquat, une stabilité de l'offre et un
accès adéquat des consommateurs aux ressources alimentaires
(Gounsé, 2004). La production et la commercialisation sont de ce fait
deux activités qui ne peuvent prospérer l'une sans l'autre.
Ainsi, une commercialisation efficace permet de réaliser un revenu
substantiel et de renouveler les facteurs de production. Aussi, le manque de
débouchés réguliers pour les cultures vivrières
est-il souvent un des freins, sinon le principal, à l'augmentation de la
production (Marathée, 1994).
Depuis le début des années 80, les
réformes entreprises dans de nombreux pays ont privilégié
l'économie de marché comme mode de régulation tout en
limitant les interventions dans la sphère de production, de
transformation et de commercialisation des produits agricoles. Ces
réformes économiques ont eu des effets directs et indirects sur
les politiques alimentaires des pays en voie de développement. Les
déterminants de la demande alimentaire et, partant, des consommateurs,
mais aussi des producteurs ont été affectés. Beaucoup
d'économistes, en analysant les effets des réformes, sont
parvenus à chiffrer l'impact de la libéralisation du
marché et du commerce agricole sur les producteurs et le bien-être
national. Beaucoup plus rares sont ceux qui ont établi le rapport avec
les contribuables et surtout sur les consommateurs (FAO 1995a).
Au Bénin, parmi les productions agricoles les plus
touchées par ces réformes économiques, le riz occupe une
bonne place. Aujourd'hui, la culture du riz joue un double rôle dans le
développement du Bénin. D'une part elle génère
d'importants revenus agricoles et d'autre part, le riz est devenu une
denrée de choix dans les ménages, tant urbains que ruraux.
Avec un taux d'accroissement annuel de 2,9%, la population
béninoise franchira la barre des 11 millions d'habitants en 2025. Cette
poussée démographique va nécessairement augmenter les
besoins de consommation en riz, étant donné l'importance de plus
en plus
grande que prend ce produit dans les habitudes alimentaires
des ménages. Cependant, pour faire face à cet accroissement de la
population, la mise en marché et la consommation du riz local se
heurtent à d'énormes problèmes suscitant des
interrogations telles que: qu'est-ce qui explique le délaissement du riz
local en faveur du riz importé malgré la rareté des
devises dans le pays ?
Pour répondre à cette question, la
présente thèse tente de jeter un regard d'analyse
socio-économique sur les déterminants de la demande du riz local
et du riz importé dans les départements des Collines et du
Littoral. Elle se situe dans le cadre de l'obtention du diplôme de fin de
formation à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de
l'Université d'Abomey-Calavi (UAC).
Le reste du document est réparti en sept chapitres
structurée comme suit : après la présentation de la
problématique et des objectifs de recherche, suivront respectivement la
revue de littérature, la méthodologie de recherche et
l'aperçu sur la filière riz. Les chapitres 5 et 6 sont relatifs
à la présentation de la zone d'étude et aux
caractéristiques des ménages enquêtés, et aux
facteurs déterminant la demande du riz. La dernière section est
consacrée à la conclusion et aux suggestions.
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