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Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

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par Zied LOUKIL
Université du 7 novembre Carthage - Diplôme d'expert comptable 2010
  

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1.2. Les réformes comptables entreprises

L'ampleur de la crise financière, ses graves conséquences économiques et les limites des normes comptables qu'elle a mis en évidence, ont déclenché une vague sans précédent de réformes d'urgence et de mesures d'exception prises par les autorités politiques et les instances de régulation financière à l'échelle internationale.

Par ailleurs, de nombreuses recommandations et propositions de réformes ont été émises à l'issue des rapports et des enquêtes réalisés par divers spécialistes.

310 : Le règlement CE n°1606/2002 du 19 juillet 2002 a rendu obligatoire l'application des normes comptables internationales IFRS et les interprétations s'y rapportant publiées par l'IASB, par les groupes européens côtés sur un marché réglementé, pour l'établissement des comptes consolidés à partir du 1er janvier 2005.

311 : Interview accordé par M. Philippe Danjou, membre du borad de l'IASB, « Les normes comptables sont-elles des outils de régulation ? », Economie et Comptabilité, n°241, av ril 2009.

312 : Alexandre Counis, « Comptabilisation des actifs illiquides : l'Europe met l'IASB sous pression », Les Echos, édition du 9 juin 2009, page 30.

313 : Florence Autret, « Les vingt sept pressent l'IASB sur la juste valeur », L'Agefi, édition du 9 juin 2009, page 2.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

1.2.1. Les réformes relatives aux entités hors bilan

Le FASB a publié en juin 2009 de nouvelles règles plus strictes en matière de recours par les établissements financiers américains aux « véhicules spéciaux » en hors bilan, à travers :

· l'amendement de la norme comptable FAS 140 « Accounting for Transfers and Servicing of Financial Assets and Extinguishments of Liabilities »314.

· et la révision de l'interprétation du FASB n°46 «Consolidation of Variable Interest Entities », révisée pour la dernière fois en décembre 2003315,

Les principales évolutions apportées sont :

· la mise en place de règles plus strictes en matière consolidation et de définition de la notion de contrôle,

· la suppression du recours aux véhicules spéciaux « Qualified Sepecial Purpose Entities », destinés à externaliser certains risques en hors bilan et en dehors du champ d'application des règles prudentielles.

· et l'amélioration de la qualité et de la transparence en matière d'information financière, en particulier au titre des transferts d'actions financiers et des mécanismes de titrisation.

Le président du FASB, Robert Herz, a souligné que ces nouvelles règles « s'attaquent au problème des sociétés qui étendaient l'usage des entités hors bilan au détriment des investisseurs » et « éliminent les exceptions »316.

Le FASB a précisé également que l'impact de la mise en place de ces nouvelles règles a été pris en compte lors de la mise en place des tests de résistance financière « stress test » réalisé en mai 2009 des 19 plus grandes banques américaines317.

Les nouvelles règles sont applicables de manière obligatoire à partir des exercices ouverts à compter du 15 novembre 2009.

Selon les estimations de la Réserve fédérale américaine (FED), les 19 banques soumises aux « stress test », vont devoir rapatrier dans leurs bilans environ 900 milliards de dollars d'actifs qui n'y figuraient pas. La banque JP Morgan Chase a estimé l'impact sur ses comptes à 160 milliards de dollars318.

Ces estimations démontrent l'ampleur significative des actifs ayants échappés aux régles comptables et prudentielles, du fait du recours par les banques américaires à des véhicules spéciaux hors bilan.

Les établissements bancaires américains et leurs représentants ont lutté pendant des mois contre la mise en place de ces nouvelles règles comptables et estiment qu'elles pourraient affecter de manière sensible leur capacité de reprise.

314 : FASB, Financial Accounting Series, « Statement of Financial Accounting Standards No. 166: Accounting for Transfers of Financial Assets an amendment of FASB Statement No. 140 », n°310, June 2006, www.fasb.org.

315: FASB, Financial Accounting Series, « Statement of Financial Accounting Standards No. 167: Amendments to FASB Interpretation No. 46(R) », n°311, June 2006, www.f asb.org.

316 : Eric Vendin, « Les règles comptables se durciront pour les banques américaines en 2010 », article publié le 14 juin 2009, www.news-banque.com.

317 : Processus initié par le Gouvernement américain et exécuté par le régulateur bancaire, dont l'objectif est d'analyser la solidité des 19 banques les plus importantes, de mesurer la capacité de ces banques à faire face à divers niveaux de crises et de définir les besoins éventuels de fonds propres.

Les résultats des « stress test » publiés en mai 2009, ont établi que 10 des 19 banques testées devaient renforcer leurs capitaux propres de presque 75 milliards de dollars au total.

318 : Thomas Maurice, « Le FASB va limiter les engagements hors-bilan des banques américaines », L'Agefi, édition du mercredi 20 mai 2009, page 4.

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Dans un communiqué de presse en date du 15 septembre 2009319, la Réserve fédérale américaine à rappeler aux groupes bancaires américains la nécessité de prise en compte dans leurs prévisions en matière de besoins en fonds propres réglementaires, des nouvelles règles mises en place par SFAS 166 et SFAS 167, et des besoins complémentaires en fonds propres nécessaires au titre des risques associés aux actifs rapatriés au bilan.

La mise en place de ces nouvelles règles comptables permettra d'arrêter les pratiques abusives auxquelles ont eu recours les banques américaines, à travers la titrisation et l'externalisation des risques liés aux crédits hypothécaires « subprime », à l'origine de la crise financière et économique.

1.2.2. Les réformes relatives à l'évaluation et à l'information financière au titre des instruments financiers

Le principe de « juste valeur », son caractère procyclique résultant de sa combinaison avec les normes prudentielles, et les difficultés de son application en situation d'illiquidité des marchés, ont donné lieu à un ensemble de mesures d'urgence et d'exception pour remédier à ces insuffisances et restaurer la confiance sur les places financières.

1.2.2.1. Les mesures prises par le FASB

Le FASB était le premier normalisateur comptable à agir, après la chute de la banque d'affaires américaine Lehman Brothers, dont la faillite déclarée officiellement le 15 septembre 2008 a aggravé la crise bancaire.

Dans ce contexte, le FASB et la SEC ont été les premiers à agir en publiant le 30 septembre 2008 un document commun intitulé « Clarifications on Fair Value Accounting »320 apportant des clarifications sur les règles d'évaluation à la juste valeur du FASB Statement n°157 « Fair Value Measurements », destinés aux préparateurs des états financiers, aux auditeurs et aux investisseurs pour répondre à leurs interrogations sur l'application du principe de juste valeur dans le contexte de crise et d'illiquidité des marchés.

Les principales précisions apportées par ce document, sur l'application de la juste valeur en situation d'illiquidité des marchés, sont les suivantes :

· en l'absence d'un marché actif pour les instruments financiers (mark to market), la juste valeur peut être évaluée en utilisant des hypothèses internes établies par la direction (mark to model). Le FAS 157 propose une hiérarchie d'informations et de techniques de valorisation à retenir pour l'estimation de la juste valeur en l'absence de données pertinentes de marché,

· en l'absence d'un marché actif pour un instrument financier, les cotations du marché ne sont pas déterminantes dans l'évaluation de la juste valeur,

· les transactions forcées ne constituent pas un indicateur objectif de la juste valeur,

· les transactions réalisées dans des conditions normales sur un marché inactif, des ajustements peuvent être nécessaires pour estimer la juste valeur

· la dépréciation durable d'un actif financier nécessite de porter un jugement pour tenir compte des spécificités de chaque actif.

La part importante du jugement dans l'estimation de la juste valeur et des dépréciations, exige qu'une information financière complète, claire et détaillée soit fournie en annexes pour permettre la compréhension des jugements retenus.

319 : Board of Governors of the Federal Reserve System, « Agencies Seek Comment on Proposed Regulatory Capital Standards Related to Adoption of Statements of Financial Accounting Standards No. 166 and 167» , Federal Register, Vol. 74, No. 177, Tuesday, September 15, 2009, page 47139, www.federalreserve.gov.

320 : SEC Office of the chief accountant and FASB Staff, «Clarifications on faire value accounting», Press Release, September 30, 2008, www.sec.gov/news/press.

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En complément, le FASB a publié le 10 octobre 2008 une Staff Position FAS 157-3, intitulée « Determining the Fair Value of a Financial Asset When the Market for That Asset Is Not Active »321, qui ne modifie pas les règles existantes, mais apporte des clarifications sur l'application de la SFAS 157 « Fair Value Measurements » dans un marché inactif.

Par ailleurs, cette position comporte un exemple illustré sur les circonstances de recours à un modèle interne d'évaluation.

1.2.2.2. Les mesures prises par l'IASB Le reclassement d'actifs financiers

Dans une logique de convergence avec les US GAAP et en réponse à la procyclicité créée par la combinaison de l'application du principe de juste valeur et des normes prudentielles de Bâle II, l'IASB a publié le 13 octobre 2008 par une procédure d'urgence, des amendements aux normes IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation et évaluation » et à IFRS 7 « Instruments financiers : informations à fournir » intitulés « Reclassement d'actifs financiers », applicables avec effet rétroactif au 1er juillet 2009.

Les changements apportés à la norme IAS 39 offrent la possibilité de reclasser certains instruments financiers non dérivés, en dehors de la catégorie du portefeuille de négociation dans des circonstances exceptionnelles, et par conséquent d'autoriser leur évaluation par une méthode différente de celle de la juste valeur.

Les changements apportés à la norme IFRS 7 correspondent aux obligations d'informations supplémentaires concernant les reclassements d'actifs financiers.

La Commission Européenne a adopté le 15 octobre 2008 un règlement modifiant la norme IAS 39 et IFRS 7 pour tenir compte de ces amendements 322.

Les changements apportés aux normes IFRS, ont permis de converger vers les US GAAP (Cf. tableau comparatif ci après) et de réduire par conséquent les distorsions de concurrence entre les banques européennes et les banques américaines. Ces dernières étaient jusque là les seules à pouvoir reclasser des actifs financiers du « trading book » vers le « banking book »323.

Reclassement d'actifs financiers US GAAP Amendements

à IAS 39

 

Reclassement des titres retirés de la catégorie "détenus à des fins Autorisé Autorisé

de transaction" dans de rares circonstances

Reclassement dans la catégorie des prêts (comptabilisés au coût historique) si intention et capacité de l'entité de détenir dans un futur prévisible (prêts) ou jusqu'à l'échéance (instruments de dette)

Autorisé

Autorisé

Reclassement si l'option "juste valeur" avait été auparavant choisie

Non autorisé

Non autorisé

 

Source : www.focusifrs.com

Le 27 novembre 2009, l'IASB a publié une nouvelle version des amendements « Reclassement d'actifs financiers » apportés à IAS 39 et IFRS 7, visant à clarifier la date d'entrée en vigueur de ces amendements :

321 : FASB, FASB Staff Position (FSP) on Financial Accounting Standard (FAS) 157-3, « Determining the Fair Value of a Financial Asset When the Market for That Asset Is Not Active », October 10, 2008, www.fasb.org.

322 : Les amendements « Reclassement d'actif financiers » ont été adoptés par le règlement CE n°1004/2008 d u 15 octobre 2008, modifiant le règlement CE n°1725/2003 de la Commission portant adoption de certaines normes comptables internationales conformément au règlement CE n°1606 /2002 du Parlement européen et du Conseil, pour ce qui concerne la norme comptable internationale IAS 39 et la norme internationale d'information financière IFRS 7.

323 : Les normes comptables américaines (US GAAP) autorisent en certaines circonstances le reclassement des actifs financiers du trading book vers le banking book, en application de FAS 65 « Accounting for Certain Mortgage Banking Activities » et FAS 115 « Accounting for Certain Investments in Debt and Equity Securities ».

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

· Les reclassements d'actifs financiers sont applicables à compter du 1er juillet 2008, et ne doivent pas être appliqués de façon rétrospective avant cette date,

· Les reclassements d'actifs financiers effectués au 1er novembre 2008 ou postérieurement à cette date, ne prennent effet qu'à la date du reclassement.

Les reclassements autorisés par les amendements d'IAS 39 et d'IFRS 7, sont les suivants :

Les instruments financiers dérivés, les actifs financiers comptabilisés à la juste valeur par le résultat sur option et les passifs financiers, ne sont pas éligibles aux reclassements autorisés.

Les reclassements autorisés par les amendements d'IAS 39 et d'IFRS 7 ne couvrent que les actifs financiers sous forme d'emprunts (instruments de dettes) et sous forme de capitaux propres (instruments de capitaux propres).

Ces reclassements ne sont autorisés qu'en cas de respect d'un certain nombre de critères définis par les amendements :

· Un actif comptabilisé en « Held For Trading (HFT) » ne peut être reclassé vers la catégorie « Held To Maturity (HTM)», que dans des circonstances rares et que si l'entité a l'intention et la capacité de le détenir jusqu'à jusqu'à l'échéance.

L'entité ne doit pas classer des actifs financiers en « Held To Maturity (HTM)» au cours des deux périodes annuelles suivant la période au cours de laquelle elle a procédé à des cessions non négligeables d'actifs financiers classés en HTM avant leur échéance.

· Un actif comptabilisé en « Held For Trading (HFT) » ne peut être reclassé vers la catégorie « Availabe For Sale (AFS)», que dans des circonstances rares et que si l'entité a l'intention et la capacité de le détenir jusqu'à un avenir prévisible,

· Un actif comptabilisé en « Held For Trading (HFT) » ou « Availabe For Sale (AFS) », qui répond à la définition de « prêts et créances »324, ne peut être reclassé en « Loans & Receivables » que si l'entité à l'intention et la capacité de le détenir jusqu'à un avenir prévisible.

324 : Le paragraphe AG26 d'IAS 39 définit les prêts et créances comme étant « Tout actif financier non dérivé à paiements fixes ou déterminables peut répondre à la définition de prêts et de créances. Toutefois, un actif financier coté sur un marché actif ne remplit pas les conditions requises pour être classé comme un prêt ou une créance ».

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

L'IASB a précisé dans un communiqué de presse datant du 13 octobre 2008, que la détérioration des marchés financiers du 3ème trimestre 2008 peut être considérée comme une circonstance rare justifiant le reclassement d'actifs financiers comptabilisés en HFT vers les catégories AFS ou HTM.

Tous les reclassements doivent être effectués à la juste valeur de l'actif financier à la date de son reclassement, qui devient son nouveau coût ou coût amorti. Les gains et pertes comptabilisés avant la date du reclassement ne peuvent faire l'objet de reprise.

En complément de l'amendement d'IAS 39, IFRS 7 a également été amendée en apportant de nouvelles obligations en matière d'information financière sur les circonstances et les impacts sur les états financiers des reclassements réalisés, à savoir ;

· Le montant du reclassement d'une catégorie à une autre,

· Les valeurs comptables et les justes valeurs de tous les actifs financiers reclassés, pour la période en cours et les périodes précédentes, jusqu'à leur échéance,

· La description des conditions et des motifs du reclassement, en cas de reclassement réalisé dans des circonstances rares,

· Le gain ou la perte qui aurait été comptabilisé si l'actif financier n'avait pas été reclassé, pour la période en cours et les périodes suivantes, jusqu'à leur échéance.

Ces amendements ont été accueillis favorablement par les établissements bancaires européens, et ont été appliqués de manière significative avant l'arrêté des comptes 2008.

Une étude comparative réalisée sur un échantillon de douze établissements de crédit européens qui a porté en partie sur les informations sur les reclassements de titres au 31 décembre 2008325, souligne le recours massif des établissements de crédit à l'amendement d'IAS 39 sur le reclassement de titres.

Onze des douze établissements de crédit de l'échantillon retenu ont utilisé cette possibilité, près de 110 milliards d'euros ont été sortis de la catégorie HFT et 190 milliards d'euros ont été sortis de la catégorie AFS, à travers des reclassements réalisés à la clôture du 3ème et du 4ème trimestre 2008.

JV des actifs à la date du reclassement Impact reclassements

Nombre d'établissements

Montant en Milliard d'euros

Trading Trading Trading AFS Impact Impact

vers AFS vers Prêts vers HTM vers Prêts Résultat OCI / AFS

 

5

1

6

11

11

 

104.4

0.1

188.8

10.5

3.5

 

Source : Etude Mazars « L'information financière des établissements de crédit en période de crise »

Le recours à ces reclassements, a permis aux banques de stopper la dégradation de leurs actifs financiers évalués à la juste valeur et la croissance mécanique des exigences prudentielles en fonds propres, dans un contexte marqué par une forte défiance et un manque considérable de liquidités sur le marché interbancaire.

Néanmois, l'application hétérogène de ces possibilités de reclassement, n'a pas favorisé l'homogénéité et la comparabilité des états financiers de l'exercice 2008.

L'application de la juste valeur sur un marché illiquide

L'IASB a publié le 31 octobre 2009 un rapport préparé par des experts intitulé « Evaluation et informations à fournir sur la juste valeur d'instruments financiers cotés sur des marchés qui ne sont plus actifs ».

325 : Cabinet Mazars, Etude, « L'information financière des établissements de crédit en période de crise », juin 2009, pages 8 à 10, www.mazars.fr.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Le contenu de ce rapport, destiné aux préparateurs des états financiers et aux auditeurs, est en phase avec les éclaircissements apportés par le FASB en septembre 2009 sur les modalités d'application de la juste valeur en période d'inefficience des marchés.

L'amélioration de l'information financière sur la juste valeur et le risque de liquidité

En complément de l'amendement IFRS 7 relatif au reclassement des actifs financiers, l'IASB a publié le 23 décembre 2008 un exposé sondage sur les propositions de changement de la norme IFRS 7 et de convergence avec la norme américaine SFAS 157 « Fair Value Measurements ».

Le 5 mars 2009, l'IASB a publié la version définitive des amendements à IFRS 7 intitulés « Amélioration des informations à fournir sur les instruments financiers »326, visant à améliorer l'information financière sur la juste valeur et sur le risque de liquidité.

L'amendement d'IFRS 7 a introduit une hiérarchie à trois niveaux pour les informations relatives à l'évaluation à la juste valeur, de la plus simple à la plus complexe327 :

· Niveau 1 : des prix cotés sur des marchés actifs pour des actifs ou passifs identiques,

· Niveau 2 : des données autres que les prix cotés visés au niveau 1, qui sont observables pour l'actif ou le passif, soit directement (par exemple, des prix), soit indirectement (par exemple, des éléments dérivés de prix),

· Niveau 3 : des données sur l'actif ou le passif qui ne sont pas fondées sur des données de marché observables (informations non observables).

Par ailleurs, l'information afférente au risque de liquidité est renforcée afin que les utilisateurs des états financiers puissent évaluer la nature et l'étendue du risque lié aux instruments financiers ainsi que la manière dont l'entité gère ce risque328.

Ces changements sont applicables à compter des exercices ouverts au 1er janvier 2009, sans obligation de fournir une information comparative.

Le processus de refonte d'IAS 39

Le G20 qui s'est tenu le 2 avril 2009 à Londres dans le cadre de la gestion de la crise financière, a traité le sujet des normes comptables et a établi une feuille de route confiée à l'IASB.

Les recommandations émises, applicables avant fin 2009, tournent autour des points suivants329 :

~ réduire la complexité des normes comptables relatives aux instruments financiers, à savoir ; les normes IAS 39, IAS 39 et IFRS 7, en particulier la norme IAS 39 qui traite de l'évaluation des instruments financiers,

· élargir les possibilités de provisionnement des pertes sur prêts en incluant une large gamme d'informations en matière de crédit,

· améliorer les normes comptables relatives aux provisions relatives aux expositions "hors bilan" et à l'incertitude des valorisations,

· rendre claire et cohérente l'application internationale des normes de valorisation, en collaboration avec les superviseurs,

326 : Ces amendements font partie des travaux engagés par l'IASB postérieurement à la crise financière et suite aux demandes formulées par le G20, www.focusifrs.com.

327 : Conformément au paragraphe 27A de la norme IFRS 7 « Instruments financiers : informations à fournir ».

328 : Conformément au paragraphe 39 de la norme IFRS 7 « Instruments financiers : informations à fournir ».

329 : Recommandations extraites du communiqué officiel à l'issue du sommet du G20 de Londres, « Declaration on strenghening the financial system - London summit », 2 april 2009, pages 5 et 6, www.londonsummit.gov.uk/resources.

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· et mettre en place un ensemble unique de normes comptables internationales de grande qualité, issues d'un processus de normalisation indépendant auquel les parties prenantes seront associées et plus particulièrement les régulateurs prudentiels.

Le suivi de la mise en application de cette feuille de route a été confié au Conseil de Stabilité Financière (CSF) qui remplace le Forum de Stabilité Financière (FSF), sous la supervision des ministres des finances des pays membres du G20, ce qui donne une légitimité politique à la normalisation et à la régulation financière des marchés.

Le 7 avril 2009, l'IASB a déclaré qu'il a pris note des recommandations du G20, en matière de normes comptables, pour apporter les réponses cohérentes et appropriées à la crise financière330.

Lors du Conseil ECOFIN qui s'est tenu le 9 juin 2009 au Luxembourg, M. David Tweedie, Président de l'IASB, a présenté les diverses actions entreprises en réponse aux recommandations du G20 et aux préoccupations de la Commission Européenne, dont la principale qui consiste à réviser la norme IAS 39 « Instruments financiers : comptabilisation et évaluation », en traitant les problématiques comptables soulevées par la crise financière.

En effet, M. David Tweedie a annoncé l'accélération du processus de refonte de la norme IAS 39 qui permettra de réduire le nombre de catégories d'actifs financiers et de ne conserver qu'une seule méthode de dépréciation331.

Le processus de refonte d'IAS 39 qui s'inscrit dans une volonté de convergence avec les normes américaines, sera découpé en trois phases et s'étalera sur deux ans :

· la phase 1 concerne la classification et l'évaluation des instruments financiers,

· la phase 2 concerne la méthodologie de dépréciation des instruments financiers,

· la phase 3 concerne la comptabilité de couverture.

L'IASB a publié le 12 novembre 2009 une version définitive de la norme IFRS 9 intitulée « Instruments financiers »332, dont le champ d'application est limité aux seuls actifs financiers.

L'achèvement des travaux de révision relatifs aux phases 2 et 3 est prévu avant fin 2010. L'application obligatoire des nouvelles dispositions est obligatoire à compter du 1er janvier 2013. Toutefois, l'application anticipée est autorisée à compter de l'exercice 2009.

La norme IFRS 9 propose une simplification de la classification des instruments financiers en deux catégories, comparée à quatre catégories définies jusqu'à présent par IAS 39333:

· une catégorie très large d'instruments évalués à la juste valeur par le biais du résultat ou par le biais des capitaux propres,

· et une catégorie plus réduite d'instruments de dette évalués au coût amorti.

La norme IFRS 9 instaure une nouvelle approche pour la classification des instruments financiers, basée sur le modèle de gestion (business model) des instruments financiers et les caractéristiques contractuelles des flux de trésorerie rattachés aux actifs financiers.

Pour être comptabilisé au coût amorti, un instrument financier doit présenter les caractéristiques d'un prêt classique et doit être géré sur la base de son rendement contractuel334.

330 : IASB, Press Release, « IASB responds to G20 recommendations, US GAAP guidance », 7 april 2009, www.iasb.org.

331 : Communiqué, « Discours de Sir David Tweedie devant l'ECOFIN », le 9 juin 2009, www.focusifrs.com.

332 : IASB, « IFRS 9 Financial Instruments », Amendments to other IFRSs and guidance, November 2009.

333 : Olivia Dufour, « IAS 39, la norme qui fâche », Option Finance, n°1049, édition du 26 octobre 2009, page 25.

334 : Nicolas Patrigot, « Refonte de la norme IAS 39 : les conséquences pour les banques », Revue Banque, n°719, décembre 2009, page 80.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Par défaut, tous les autres instruments financiers doivent être comptabilisés à la juste valeur par le résultat ou par les capitaux propres, selon leur durée de détention et sans possibilité de modification du choix initial de classification.

En cas de changement de modèle de gestion, le reclassement d'une catégorie à l'autre est obligatoire, avec une information détaillée en annexes sur ses causes et ses conséquences.

L'arbre de décision pour la classification d'un instrument financier selon les nouvelles dispositions d'IFRS 9, a été présenté par l'IASB dans son « Exposure Draft » de juillet 2009335 :

Le périmètre d'application de la juste valeur par résultat se trouve donc étendu. Seule la variation de juste valeur des instruments de capitaux propres, déclarés à l'origine comme étant non détenus à des fins de transactions, peut être comptabilisée en capitaux propres.

L'arbre de décision suivant permet d'avoir une vue d'ensemble sur les modalités de classification et de valorisations des instruments financiers, en application des nouvelles dispositions d'IFRS 9336 :

335 : IASB, Exposure Draft, « Financial Instruments : classification and measurement », July 2009, page 4.

336 : Arbre de décision extrait de la lettre d'information du cabinet Mazars sur la doctrine DOCTR'in, n°48, octobre 2009, page 8, www.mazars.fr.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Contrairement aux attentes, les nouvelles dispositions de la norme IFRS 9 ont élargi le champ d'application de la juste valeur par résultat, catégorie de classification par défaut des actifs financiers337, ce qui augmente le caractère procyclique des normes IFRS, accusé d'être un amplificateur de la crise financière.

La Commission Européenne a décidé de ne pas adopter la norme IFRS 9 en 2009, et de reporter sa décision à 2010.

Les prochaines phases de réforme d'IAS 39 (phases 2 et 3) prévues en 2010, seront déterminantes pour permettre de réaliser une appréciation d'ensemble de la refonte de la norme IAS 39.

A noter que le FASB, qui travaille actuellement sur un projet de norme sur les instruments financiers. Les propositions récentes du FASB, notamment celles du Board Meeting du 15 juillet 2009, s'orientent vers l'adoption du principe du « full fair value » applicable à l'ensemble des actifs financiers, par le résultat ou par les capitaux propres338.

Cette divergence de traitement entre les normes IFRS et les normes américaines en matière de valorisation des instruments financiers, relance le débat sur l'harmonisation comptable à l'échelle internationale.

1.2.2.3. Les mesures diverses

Plusieurs mesures et initiatives ont été prises à l'échelle internationale, européenne et française, afin d'atténuer les limites des normes comptables révélées par la crise, dont les principales sont :

A l'échelle européenne

· Le CESR, le régulateur des marchés financiers à l'échelle européenne, a publié le 3 octobre 2008 un document relatif à l'évaluation à la juste valeur et les informations relatives à fournir pour les instruments financiers qui sont cotés sur des marchés non actifs.

Par ailleurs, et suite à la publication par l'IASB du rapport d'experts « Evaluation et informations à fournir sur les instruments financiers à la juste valeur cotés sur des marchés qui deviennent inactifs », le CESR a publié un communiqué de presse, le 5 novembre 2008, exprimant sa satisfaction.

· Le Conseil européen pour les affaires économiques et financières (ECOFIN) du 7 octobre 2008 a exprimé sa préoccupation par rapport aux différences existantes entre le référentiel IFRS et le référentiel américain.

A l'échelle française

· Le Conseil National de Comptabilité (CNC), l'AMF, la Commission bancaire et l'ACAM, ont publié le 15 octobre 2008, après consultation de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC), une recommandation en matière de valorisation de certains instruments financiers à la juste valeur pour lesquels les marchés sont inactifs.

Par ailleurs, le CNC a modifié en date du 8 décembre 2008, le règlement 90-01 du Comité de la Réglementation Bancaire (CRB) relatif aux transferts de titres hors de la catégorie « Titres de transaction » et hors de la catégorie « Titres de placement »339.

337 : Nicolas Patrigot, « Refonte de la norme IAS 39 : les conséquences pour les banques », Revue Banque, n°719, décembre 2009, page 81.

338 : FASB, Summary of Board Decisions, Financial instruments: improvements to recognition and measurement, July 15, 2009 Board Meeting, www.fasb.org.

339 : Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi, Conseil National de la Comptabilité (CNC), Avis n°2008-16 du 8 décembre 2008 relatif aux transferts de titres hors de la catégorie "titres de transaction" et hors de la catégorie "titres de placement" modifiant le règlement n°90-01 du Comité de la réglementation bancaire, / ww.cnc.minefi.gouv.fr.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

La révision du règlement 90-01 rentre dans la perspective de convergence des normes françaises avec les normes IFRS, suite aux amendements d'IAS 39 et d'IFRS 7 intitulés « Reclassement d'actifs financiers », autorisant les reclassements d'actifs dans des situations exceptionnelles.

· L'AMF dans le cadre de ses recommandations annuelles d'arrêté des comptes, a accordé une attention particulière aux modalités de détermination de la juste valeur de certains instruments financiers, et sur la bonne application des améliorations issues des amendements des normes IFRS postérieurement à la crise.

· La Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC) a publié en novembre 2008 et en février 2009 des notes d'attention destinées aux commissaires aux comptes, pour leur fournir certaines précisions sur des problématiques comptables, d'information financière et sur les éventuelles incidences de la crise sur l'opinion à émettre.

1.2.3. Les réformes relatives à la normalisation comptable Le pouvoir économique accru des normes IFRS

La supervision et la gouvernance de l'IASB, l'instance de normalisation comptable internationale, étaient au coeur des débats relatifs à la réforme de la régulation et de la supervision financière à l'échelle internationale, postérieurement à la crise financière.

L'IASB est une entité privée à but non lucratif qui édicte les normes comptables internationales IFRS.

L'IASB est rattaché à l'International Accounting Standards Committee Foundation (IASCF), qui se compose de 22 membres appelés "trustees" dont la fonction est d'assurer la direction de l'IASB et des entités qui lui sont associées.

Aujourd'hui, les normes IFRS sont utilisées par une centaine de pays340 et plus que la moitié de la capitalisation boursière mondiale prépare ses états financiers selon le référentiel IFRS341, ce qui donne à l'IASB un pouvoir économique et une responsabilité publique considérables.

Sous les diverses critiques et pressions politiques, l'IASCF a entamé un processus de réforme de ses statuts et de l'organisation de l'IASB.

Dans ce cadre, l'IASCF a publié en juillet 2008, un document consultatif qui présente les propositions de réforme de la constitution de l'IASB pour renforcer sa transparence et modifier sa composition.

La principale proposition consiste à créer un lien informel entre l'IASCF et un Monitoring Board (groupe de suivi) composé de représentants d'autorités publiques et d'organismes internationaux, placé en dehors du cadre organisationnel de l'IASCF.

Par ailleurs, le document consultatif proposait l'élargissement du nombre des membres de l'IASB à 16 et de leur diversité géographique. Ces deux propositions ont été approuvées par les trustees en janvier 2009.

L'instauration d'un Monitoring Board

Le rôle principal du Monitoring Board est de veiller à la prise en compte des questions d'intérêt général en termes de stabilité financière, dans le processus de normalisation comptable internationale, et de superviser les activités de l'IASB.

Le Monitoring Board est composé des chefs de file de la Commission européenne, de l'Agence pour les services financiers du Japon (FSA), de la SEC, du Comité des marchés émergents et du Comité technique de l'OICV. Le président du Comité de Bâle sur la supervision bancaire aura le statut d'observateur.

340 : Florence Autret, « Victime de son succès, l'IASB réforme ses statuts », L'Agefi Hebdo, du 22 au 28 mai 2009, page 16.

341 : Nicole Rueff, « Normalisation comptable : Une position commune pour la DFCG et l'APDC », Echanges, juin 2009, page 60.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Un récent rapport établi par un groupe de spécialistes de haut niveau (FCAG) sur la crise financière342, à destination de l'IASB et du FASB, souligne que « pour développer des normes comptables de haute qualité et non biaisées, les normalisateurs comptables doivent être protégés d'interventions indues des groupes de pression et des politiques ; ils doivent en contrepartie faire montre d'une grande responsabilité, notamment en consultant de façon approfondie les parties concernées, et être soumis à la surveillance des autorités chargées de l'intérêt public »343.

M. Philippe Danjou, membre du board de l'IASB, a estimé dans une interview accordé en septembre 2009, que « l'instauration par la réforme de janvier 2009 d'un Monitoring Board, composé d'autorités chargées de la surveillance des marchés financiers et doté de larges pouvoirs de supervision de la Fondation IASCF, répond à mon avis aux critères édictés par le rapport FCAG ».

Toutefois, ce dispositif est jugé insuffisant selon un certain nombre de rapports et/ou de spécialistes, qui estiment que le Monitoring Baord ne dispose que de pouvoirs limités à ce stade, et que sa mise en place a ajouté de la complexité à la structure actuelle de normalisation comptable344.

L'élargissement de la structure de l'IASB

Les trustess ont confirmé en janvier 2009, leur intention d'élargir la structure du Board de l'IASB de 14 à 16 membres, dont la composition sera dorénavant soumise à des règles d'ordre géographique : 4 membres pour l'Asie-Océanie, 4 membres pour l'Europe, 4 membres pour l'Amérique du Nord, 1 membre pour l'Afrique et 2 autres membres sans contrainte de région.

Les améliorations attendues du processus de normalisation

Plusieurs recommandations ont été émises au titre de l'amélioration du processus de normalisation comptable, dont les principales concernent :

~ l'amélioration du processus de normalisation à travers le renforcement du dispositif consultatif

avec les parties concernées et le développement des tests de mesure d'impact des nouvelles normes avant leur mise en place.

Dans le cadre de la refonte de la norme IAS 39 relative à la comptabilisation et à l'évaluation des instruments financiers, l'élargissement de l'étendu de la juste valeur pour la valorisation des actifs financiers apporté par la nouvelle norme IFRS 9, a donné lieu à des réactions diverses.

Dans un courrier envoyé en août 2009 au commissaire européen au marché intérieur, Christine Lagarde, Ministre français de l'économie, a fait part de ses remarques sur l'élargissement de l'étendu de la juste valeur pour l'évaluation des actifs financiers, contrairement a ce qui a été préconisé par le G20, et par conséquent, sur la nécessité de réformer la gouvernance de l'IASB : « Le fait que les propositions de l'IASB soit si éloignées des instructions données par le G20 souligne une fois encore la nécessité de réformer la gouvernance de l'IASB i45.

Cet exemple, démontre la forte pression politique à laquelle est soumis le normalisateur comptable international, du fait des enjeux économiques considérables.

~ le renforcement de la collaboration avec les superviseurs prudentiels afin d'assurer la cohérence entre les normes comptables et les règles prudentielles, et d'éviter tout effet procyclique qui pourrait naître de leur combinaison,

342 : FCAG, Report of Financial Crisis Advisory Group, July 28, 2009, www.iasb.org.

343 : Philippe Danjou, membre du board de l'IASB, « Dire que l'IASB est dominé par un représentation anglo-saxonne est exagéré », Option Finance, N°1044, édition du 21 se ptembre 2009, page 14.

344 : Didier Marteau et Pascal Morand, « Normes comptables et crise financière : propositions pour une réforme du système de régulation comptable », Rapport établi dans le cadre de la mission diligenté en août 2009 par Christine Lagarde, ministre française de l'économie et des finances sur la responsabilité des normes dans la crise financière, octobre 2009, page 70.

345 : Erick Jarjat, « Christine Lagarde met la pression sur l'IASB », L'Agefi, édition du 31 août 2009, page 3.

Gestion, mesure et communication sur les risques au sein des établissements de crédit au regard du contexte tunisien et des standards internationaux

Dans son rapport sur la crise financière346, dans le cadre des recommandations émises au titre de la procyclicité résultant de la combinaison des normes comptables et prudentielles, René Ricol précise que « cette problématique passe inévitablement par une réforme de la gouvernance de l'IASB, qui tout en respectant pleinement son indépendance, doit assurer qu'un dialogue approprié s'établisse au sein du conseil de l'IASB, les régulateurs de marché et les superviseurs prudentiels ».

· et la poursuite du programme de convergence et de collaboration entre l'IASB et le FASB.

Certes, le contexte de crise financière a renforcé la coopération entre l'IASB et le FASB dans le traitement de plusieurs problématiques comptables, et a mis en évidence l'importance de l'harmonisation comptable à l'échelle internationale.

Toutefois, les projets de réformes en cours des normes relatives à la comptabilisation et à l'évaluation des instruments financiers, initiés par l'IASB et le FASB, font ressortir des divergences sensibles entre ces deux référentiels.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway