La gestion des risques obligataires. Cas de Médiafinance( Télécharger le fichier original )par Mohamed BOITI Université Hassan II - Master finance 2010 |
Section 3 : Typologie des risques obligataires
Comme pour tout titre financier, on peut distinguer pour une obligation le risque spécifique du risque systématique. La mesure du risque la plus utilisée reste l'écart type. 1- La définition des risques spécifiques :
Appelé également risque intrinsèque ou risque idiosyncrasique, il est indépendant des phénomènes qui affectent l'ensemble des titres. Il résulte uniquement d'éléments particuliers qui affectent tel ou tel titre. Pour une obligation, il s'agit du risque de crédit et du risque de liquidité. Le risque de liquidité est le risque de se trouver en possession d'un titre qui ne peut être cédé, ou bien qui est cédé avec une décote dite d'illiquidité. Concernant le risque de crédit, c'est le risque de perdre tout ou partie du principal et intérêts sur une créance, ou plus généralement c'est le risque de ne pas percevoir les flux de remboursement et des intérêts aux périodes convenues.
Figure 2: Rémunération d'un titre de créance privée Dans le cadre de la formule actuarielle d'une obligation, on peut considérer que le spread vient s'ajouter au taux actuariel de l'obligation de telle sorte que la formule actuarielle est définie comme suit :
Le risque spécifique est en fait diversifiable dans un portefeuille et de ce fait, peut être maîtrisé et par suite considéré comme non rémunéré. 2- La définition du risque systématique ou risque de taux :Pour un titre, c'est le risque corrélé au marché. Il est dû à l'évolution de l'ensemble de l'économie, de la fiscalité, des taux d'intérêt, de l'inflation... Il affecte plus ou moins tous les titres financiers. Le risque systématique ou risque de marché des placements obligataires est le risque relié à une variation des taux d'intérêt sur le marché et de l'impact de cette variation sur le prix des obligations. L'équation fondamentale de l'évaluation des obligations établit une relation inverse entre les taux d'intérêt, correspondant au taux de rendement actuariel, et le prix des obligations. Toute chose étant égale par ailleurs, une augmentation des taux d'intérêt entraine une baisse des prix et inversement. Toutefois, même si toutes les obligations réagissent à une variation donnée des taux d'intérêt, la sensibilité de chacune aux variations des taux n'est pas la même. L'équation de valorisation d'une obligation est : Ci Rn P = +(1+r)i (1+r)n Avec : P : Prix de l'obligation (à maturité ou sur le marché secondaire) Ci : les coupons futurs (Intérêts) Rn : le remboursement à recevoir à l'échéance. r : le taux du marché (le taux de rendement actuariel) Cette fonction indique que la valeur de l'obligation est égale à la somme des valeurs actuelles de tous les flux de coupons et/ou remboursement dont bénéficie l'investisseur. Lorsque r augmente, le dénominateur augmente, le coefficient d'actualisation diminue, chaque terme du deuxième membre diminue, la somme des termes diminue et donc P, le prix de l'obligation baisse. Au contraire, si le taux r diminue, on verra par un raisonnement analogue que P, le prix de l'obligation, va augmenter. Les taux d'intérêts sont à la base de tout le calcul obligataire. Cependant, leur volatilité est une source d'aléa, et pas des moindres. En plus de ce risque dit « systématique », le porteur d'une obligation fait face au péril de ne plus pouvoir recouvrer tout ou partie de sa créance, c'est le risque « propre ». Nous pouvons utiliser les indicateurs cités en « section 2 » comme de simples mesures du niveau d'exposition au risque de taux. Mais, dans le chapitre suivant, nous mettrons l'accent sur la VAR (value at risk) qui est devenue au cours des dernières années l'un des outils les plus courants et les plus fondamentaux pour mesurer le risque de marché d'un portefeuille d' instruments financiers. |
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