1.2. COMPTE RENDU
Le protocole de Moufida est pauvre. Tout au long de la
passation le sujet a manifesté un refus et une agitation motrice. Une
sécheresse et une aridité dans le récit sont bien claires,
résultant d'une impossibilité à construire une histoire en
raison du poids de l'inhibition visant l'arrêt immédiat de tout
dynamisme dès son ébauche figeant ainsi tout mouvement
pulsionnel. Le TAT ne se pas lit facilement, son récit s'est
placé sous le signe de la restriction et de l'évitement du
conflit.
La prégnance du registre d'évitement du conflit
(C) et du contrôle (A) est flagrante. Un bon nombre de
procédés de la série (A) sont présentés de
façon répétitive, signalant le besoin impératif de
maîtriser le pulsionnel et contenir l'excitation. Ces
procédés sont reliés par d'autres procédés
de la série (C). Les personnages sont anonymes, à travers une
érotisation refoulée, campés dans une situation banale et
déconflictualisée (C/P) se perdant parfois dans une pensé
opératoire. C'est via le refus actif (C/P5) quasi caractériel que
Moufida nous présente l'ir-présentable à travers ces
« isolats » non intégrés, une manière
à ne permettre aucun aménagement du conflit par la pensée.
La problématique oedipienne est trop
excitante et a un impact désorganisateur,
signalé soit par une absence totale de prise en compte des
sollicitations latentes, par l'abrasion pulsionnelle, le recours plaqué
à la réalité externe, soit par des désorganisations
(altération de la perception, massivité de la projection,
confusions dans les identités ou encore altérations du discours
et de la pensée). Les critères relatifs au caractère
structurant de l'OEdipe ne sont pas retrouvés. La
problématique dépressive est activement
évitée. La représentation de la
perte de l'objet est inaccessible et s'inscrit dans un registre d'atteinte
narcissique. Les procédés pour lutter contre l'angoisse
éprouvée (détresse, auto-accusation massive, abandon)
renvoient essentiellement aux procédés d'inhibition,
narcissiques, de surinvestissement de l'objet, de surinvestissement de la
réalité externe et des conduites agies. La
problématique identitaire est marquée par un défaut de
différenciation sujet/objet. L'intégration
de la représentation de soi et de l'objet n'est pas stable et permanent
conduisant à un sentiment d'identité
|