WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le controle des finances locales au sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Ibrahima Diallo
Cheikh A Diop de Dakar - Master II en Aadministration des Collectivités locales 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B/ les sanctions encourues

Les sanctions varient en fonction de la gravité des faits et de l'importance de la responsabilité professionnelle assumée par le prévenu. Elles consistent en des emprisonnements pouvant aller jusqu'a dix ans, des amendes, des interdictions et confiscations de biens.

Du point de vue des peines privatives de liberté a savoir les emprisonnements, certaines infractions se ressemblent.

C'est que ainsi que la corruption et la concussion sont sanctionnées sévèrement s'agissant des fonctionnaires, des élus locaux, des officiers publics : La peine est de 2 a 10 ans. Toutefois, pour ce qui est des commis, les peines sont plus sévères pour les concussions. Pour ces dernières la peine est de 1 a 5 ans contrairement aux corruptions pour lesquelles elle est de 1 a 3 ans.

Les peines pécuniaires desdites infractions sont également différentes. Ainsi, pour les autorités précitées, s'agissant de la corruption, l'amende équivaut au double de la valeur des promesses agréées, ou des choses revues ou demandées, sans que ladite somme puisse etre inférieur a 150.000 francs contrairement aux concussions dont l'amende est comprise entre 250.000 et 500.000 francs.

Pour les commis, les concussionnaires subissent les memes amendes que leurs supérieurs contrairement aux corrompus dont l'amende est différente de celle de leurs supérieurs et équivaut a 25.000 au minimum et 100.000 francs au maximum.

Par ailleurs, on peut relever certaines particularités concernant ces deux infractions.

S'agissant des corruptions, lorsque le corrompu n'a fait que faciliter l'accomplissement ou l'abstention d'un acte qui est en dehors de ces attributions personnelles la peine peut etre moins sévere. Ainsi concernant les autorités supérieures, la peine est de 1 a 3ans et l'amende de 50.000 a 500.000 francs alors que les commis sont passibles d'une peine de prison de 6 mois a 2ans et d'une amende de 25.000 a 75.000 francs.

Quant aux concussions, elles peuvent entrainer des interdictions. C'est ainsi que le concussionnaire pourra se voir interdire, pendant 10 ans au plus, a partir de l'expiration de la peine, les droits civiques, civils et familiaux énumérés par l'article 34 du Code pénal. Il peut aussi etre déclaré incapable d'exercer un emploi public pendant 20 ans au plus.

Par ailleurs on peut faire le meme rapprochement en ce qui concerne les détournements, soustractions, escroqueries et l'enrichissement illicite. Ces infractions sont punies de la meme peine de prison s'agissant du maximum a savoir 5 a 10 ans. Toutefois, l'enrichissement illicite se différencie des autres infractions en ce qui concerne l'amende puisque celle-ci est au moins égale au montant de l'enrichissement et peut etre portée au double de ce montant alors que les autres infractions (détournements, soustractions et escroquerie) sont sanctionnées d'une amende allant 20.000 a 5.000.000 de francs.

Ces dernières infractions se particularisent également par rapport a l'enrichissement illicite puisqu'elles peuvent entrainer des confiscations de biens lorsque les sommes ou objets détournés ou soustraits n'ont pas été remboursées ou restituées en totalité ou au moment du jugement dans certaines conditions92. En outre, des circonstances atténuantes peuvent etre accordées a la personne reconnue coupable de détournement ou soustraction lorsqu'elle restitue ou rembourse, avant le jugement, du tiers au moins de la valeur détournée ou soustraite. Elle peut, aussi, bénéficier du sursis en cas de restitution avant jugement des trois quarts, au moins, de ladite valeur.

On peut enfin noter une singularité a propos de la peine d'emprisonnent. En effet, s'agissant des particuliers, cette dernière est moins sévere concernant les détournements, soustractions ou escroqueries puisqu'elle est d'un a cinq ans contrairement a l'enrichissement illicite pour lequel la meme peine d'emprisonnement est appliquée de maniere indifférente.

Ces diverses sanctions relevant de la compétence du juge pénal joue essentiellement deux roles : la prévention des infractions contre les deniers publics locaux et la réparation du préjudice financier subi par la collectivité locale concernée.

92 Si le condamné est marié, la confiscation ne portera que sur la moitié de ses biens. S'il a des descendants ou des ascendants, la confiscation ne portera que le cinquieme de ses biens. 1l sera, s'il y a lieu, procédé au partage ou a la licitation suivant les regles applicables en matiere de succession (article 30 du code pénal)

L'aspect préventif ou dissuasif est assuré par les peines de prison et les interdictions d'exercice des emplois publics pendant une longue durée ou a titre définitif. En effet, le fonctionnaire, l'agent ou l'élu qui est tenté par les infractions déjà évoquées peut, sur la base d'une réflexion sérieuse, etre dissuadé d'accomplir de telles actes, compte tenu de leur conséquences individuelles et sociales désastreuses a savoir : la privation de liberté et la perte de revenu, source de difficultés familiales s'il s'agit d'un pere de famille.

La réparation du préjudice financier est assurée par les amendes pouvant atteindre le double des sommes objets de l'infraction comme c'est le cas de l'enrichissement illicite.

C'est tout le contraire du contrOle exercé par juge administratif dont l'objet est de prononcer l'annulation d'un acte pour illégalité.

Paragraphe 2 : le contentieux de la légalité des actes locaux93

Depuis la régionalisation en 1996, le représentant de l' Etat n'est plus habilité a prononcer l'annulation des actes qu'il estime entachés d'illégalité. Il saisit le juge compétent a cet effet : C'est ce que l'on appelle le déféré.

Avant la révision constitutionnelle ayant mis en place la nouvelle Cour supreme, cette fonction était dévolue au Conseil d'Etat. Aujourd'hui, elle est assurée par la chambre administrative de la Cour supreme.

Selon l'article 337 du CCL repris par l'article 79 de la loi organique sur la Cour supreme, le représentant de l'Etat, dans les deux mois qui suivent la transmission, défere au Conseil d' Etat (la chambre administrative de la Cour supreme) qui statue dans un délai d'un mois, un acte d'une collectivité locale qu'il estime entaché d'illégalité.

Le déféré peut etre une initiative personnelle du représentant de l'Etat (déféré spontané ou direct) ou une demande d'un administré (déféré provoqué). En effet selon l'article 341 du Code, une personne lésée par un acte peut demander au représentant de l' Etat, dans le délai de 2 mois, a compter de la date a laquelle l'acte est devenu exécutoire pour ceux prévus par l'article334, et a partir de la saisine pour les actes mentionnés a l'article 335, de déférer l'acte au juge. Il faut signaler que la demande ne prolonge pas le délai du recours contentieux dont dispose le représentant de l'Etat pour les actes de l'article 334

93 Le Code ne fixe pas un régime particulier en ce qui concerne le contentieux de la légalité des actes budgétaires et financiers. C'est le meme régime qui est applicable a tous les actes des autorités locales compte tenu de leur nature administrative. Néanmoins des particularités peuvent etre observée en raison de la classification de ces actes (articles 334,335 et 336).c'est ainsi que pour les actes prévus aux articles 334 et 335 en plus du recours direct devant la Cour supreme celle-ci peut en etre saisie par la procédure dite du déféré qui est une innovation de la réformede1996 a la disposition du représentant de l' Etat

En outre, ce dernier est tenu d'informer l'autorité locale de son intention de ne pas déférer l'acte transmis en application de l'article 334, tout comme il doit l'aviser, par écrit, en cas de déféré, sans délai et lui communique toutes précisions sur les illégalités a l'encontre de l'acte incriminé.

Le représentant de l' Etat peut assortir sa requete d'une demande de sursis a exécution. Ce dernier est accordé dans certaines conditions : caractère sérieux de l'un des moyens invoqués dans la requete en l'état de l'instruction pouvant justifier l'annulation de l'acte, possibilité d'une compromission de l'exercice d'une liberté publique, ou c'est le juge administratif qui décide de sa propre initiative de surseoir a l'exécution d'un marché public que lui transmet le représentant de l'Etat aux fins d'annulation.

Toutefois, il faut noter que le déféré ne concerne que les actes pris en application des articles 334 et 335.

S'agissant des actes a caractère budgétaire ou financier pris en applications de l'article 336 a savoir les budgets primitifs et supplémentaires, les emprunts et garanties d'emprunts ainsi conventions financières de coopération internationale comportant des engagements d'un montant 100.000.000 de francs94 de même que les marchés du même montant95, ils ne sont pas assujettis a la procédure du déféré.

Néanmoins, le juge administratif peut en etre saisi par la procédure du recours pour excès de pouvoir, du fait qu'il s'agit d'actes qui sont de nature administrative.

En outre, le refus d'approbation du représentant de l' Etat d'un acte pris en application de l'article 336 du Code des collectivités locales peut etre contesté par l'exécutif local devant la chambre administrative de la Cour supreme. Le recours est introduit dans un délai de 2 mois suivant le refus d'approbation. La chambre se prononce dans un délai d'un mois. L'annulation du refus d'approbation est synonyme d'approbation, dès la notification de l'arr.t a la collectivité locale.

Lorsqu'un particulier a intéret a agir contre un acte a caractère budgétaire ou financier, soumis a l'approbation préalable qui est devenu exécutoire, il peut intenter un recours direct devant le juge administratif. Ce dernier, après avoir examiné les conditions de recevabilité du recours, se prononce sur tous les éléments de la légalité interne comme externe. C'est a la suite de son contrOle de légalité qu'il procède a l'annulation de l'acte s'il l'estime illégale. Dans le cas contraire, le recours est rejeté.

94 Décret n° 96-1119 du 27 décembre 1996 fixant les montants des engagements en matière de conventions financières et de coopération internationale soumises a approbation

95 Décret n°96-1124 du 27 décembre 1996 fixant le montant des marchés des collectivités locales soumis ~ approbation préalable du représentant de l' Etat

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry