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Droits du patient soigné sous contrainte

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par Noémie ROZANE
Paris XI - Faculté Jean Monnet - Master 2 droit de la responsabilité médicale 2011
  

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B -- Le consentement limits de la personne suivie en psychiatrie ambulatoire

Le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, déposé devant le Parlement au printemps 2011, a introduit un nouveau mode de soins psychiatriques : les « soins sans consentement » en ambulatoire (1). Il a suscité de vives critiques car il est considéré comme un projet qui prévoit un « traitement sécuritaire des malades mentaux »16 (~).

1) De l)hospitalisation sans consentement aux soins sans consentement

Le projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge a été proposé en Conseil des Ministres en mai 2010 et la navette parlementaire a été initiée au mois de mars 2011.

Il réforme les soins psychiatriques et a vocation à renforcer les droits des patients souffrant de troubles mentaux.

Il est prévu qu'au cours d'une hospitalisation sous contrainte « classique », le dispositif des sorties d'essai disparait ; seules des sorties de courte durée subsistent, notamment pour effectuer des achats personnels ou assister à un évènement familial.

L'innovation la plus importante réside dans le fait qu'on ne parle plus d'hospitalisation mais de « soin » psychiatrique. Il s'agit d'un élargissement de la prise en charge des personnes souffrant de troubles mentaux sans leur consentement, puisqu'il permet d'imposer des traitements aux malades psychiatriques contre leur volonté en dehors d'une structure hospitalière.

Lorsqu'une personne se voit imposer des soins psychiatriques en ambulatoire sans son consentement, elle fait d'abord l'objet d'une période d'observation et de soins initiale sous la forme d'une hospitalisation complète d'une durée de 72 heures.

16 Appel du Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire. Réforme de la psychiatrie : une déraison d'Etat.

Durant cette période, deux certificats médicaux « constatant l'état mental de la personne et confirmant ou non la nécessité de maintenir les soins » sont établis, et un protocole de soins est proposé lorsque ces certificats ont conclu à la nécessité de prolonger les soins.

Il s'agit d'une modalité de soins très liberticide, dans le sens où un seul médecin pourrait décider de la contrainte dans le soin pour son patient. En effet, le texte entend « simplifier l'entrée dans le dispositif » en exigeant non pas deux certificats médicaux mais un seul et en ouvrant l'admission sans qu'il y ait de trouble grave à l'ordre public ni de tiers la demandant.

On peut dès lors s'interroger sur le fait de savoir si cela ne constitue pas une atteinte abusive à la liberté individuelle.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon