Section II' La protection de l'integrite de la
personne, propre aux hospitalisations psychiatriques
Le propre de la psychiatrie est de protéger la personne
contre ce qu'elle pourrait s'infliger. Mais ce faisant, l'hospitalisation
crée un risque pour le patient. De la même manière que le
patient qui subit une intervention chirurgicale risque de contracter une
infection nosocomiale, le patient hospitalisé en psychiatrie est
confronté bien évidemment à ses démons
intérieurs mais également aux troubles mentaux des autres
patients.
Le risque de violence est accru dans un tel service
médical. Il convient donc de protéger sa personne
(A) et de mettre en place des procédures de
lutte contre la maltraitance hospitalière
(B).
A -- La protection de l'integrite du patient souffrant de
troubles mentaux
La psychiatrie hospitalière présente des
particularités par rapport à la psychiatrie ambulatoire. Les
personnes qui consultent un psychiatre de ville ne subissent aucune contrainte
dans leur démarche médicale. Au contraire, les patients
hospitalisés sous contrainte le sont car ils présentent un risque
soit pour la société ou leurs proches, soit pour
eux-mêmes.
S'ils étaient considérés comme
vulnérables à l'extérieur, ils le sont également
à l'intérieur car ils côtoient d'autres patients eux aussi
hospitalisés sans leur consentement et qui peuvent être
dangereux.
Par conséquent, des mesures spécifiques sont prises
pour protéger la personne hospitalisée en psychiatrie contre
elle-même (1) et contre les tiers
(~).
1) La protection de la personne contre
elle-méme
Avant d'être un usager du système de soins, le
patient hospitalisé sous contrainte est un être humain qui
souffre. C'est du fait de sa pathologie psychiatrique qu'il souffre et du fait
de sa souffrance qu'il est parfois incapable de prendre soin de
lui-même.
C'est bien le propre de la psychiatrie que de soigner les maux
de l'âme, mais peut-on réellement empêcher une personne de
disposer de son corps et de sa vie alors qu'elle ne consent pas aux soins ?
C'est en tout cas l'objet des soins sous contrainte, qui
interviennent lorsque les troubles mentaux rendent la personne incapable de
discernement. On constate que cette modalité de prise en charge
n'intervient que s'il en va de l'intérêt du malade.
Ainsi, au cours de l'hospitalisation, tous les moyens
médicaux sont mis en oeuvre pour protéger la personne contre
elle-même, alors même qu'elle n'y a pas consenti. Il s'agit des
traitements médicamenteux mais également des mesures plus
contraignantes qui peuvent aller jusqu'à la contention physique ou
l'isolement.
Il est fait interdiction aux patients d'avoir à leur
disposition certains objets qui peuvent être dangereux compte tenu de
leur état mental, tels que les ceintures, lacets de chaussures ou les
rasoirs.
Mais si la contrainte est parfois indispensable pour le bien du
patient, il ne s'agit pas d'un acte anodin exempt de risques.
Ces risques proviennent bien évidemment de l'enfermement
et de la cohabitation avec d'autres patients souffrant de troubles mentaux.
Ils sont également susceptibles de résulter de
pratiques soignants négligentes, fréquentes dans un tel service
hospitalier. Il s'agit donc de mettre en place des mesures de lutte contre des
dérives et abus.
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