3.2. Crédit bancaire plus orienté vers les
Associations à Caution Solidaire
Avec un réseau bancaire particulièrement large,
la BOA entretient le principal dispositif de services financiers formels,
complets et opérationnels dans les régions d'Alaotra. Une agence
couvre tout le fivondronana d'Ambatondrazaka.
Depuis la fin des opérations "Financement du monde
rural ou FMR" (Voir Annexe 2, F.), les octrois de crédit direct aux
agriculteurs se sont fortement contractés. Les crédits sont
distribués sous deux formes :
- le crédit de faisance-valoir, destiné au
financement de la riziculture et se répartit en prêt
ACCS (Association de Crédits à Caution Solidaire)
et CACT (Crédit Agricole à Court Terme),
- le crédit de stockage ou crédit GCV.
Encadré 3 : Définitions des trois
types de crédits agricoles offerts par la BOA
~ Le prêt ACCS ou Association
de Crédits à Caution Solidaire est un prêt de
campagne, octroyé au groupement de producteurs sur la base des besoins
de financements d'une production "normé" (un itinéraire technique
standard est vulgarisé par les services de l'agriculture) et donc d'une
valeur équivalente par unité de surface cultivée. La
garantie est apportée par l'engagement de caution solidaire de chacun
des membres de l'association sur la totalité des sommes dues.
~ Le prêt CACT ou Crédit
Agricole à Court Terme, comme celui d'ACCS, est
également un prêt de campagne. A la différence du premier,
le CACT est un crédit individuel et dont les garanties sont
matérielles.
~ Enfin, le crédit GCV ou
Greniers Communs Villageois consiste à octroyer
à la récolte un prêt garanti par un stock de produit
entreposé dans un local commun à un groupement de paysans et
nanti au profit du prêteur.
Le montant prêté par kilo de paddy stocké,
appelé "quantum", est évalué à 80%
de la valeur du stock à la récolte. Le remboursement, 4 à
7 mois plus tard, est facilité par la progression des cours qui montent
généralement entre la récolte et la soudure.
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Source: BOA - Août 2003.
Avant de s'approfondir sur le crédit GCV, les points de
vue des paysans sur la banque BOA, recueillis au cours des enquêtes, sont
présentés ci-après :
- La banque est loin, physiquement et socialement, des paysans
: les paysans empruntent éventuellement, quand ils arrivent à
monter un dossier de crédit mais n'y déposent jamais d'argent.
Pour certains, la BOA est encore liée à l'Etat, à qui ils
n'ont plus confiance ;
- Son image est ternie par des échecs antérieurs du
FMR durant lequel les paysans soit n'ont pas remboursé, soit ont subi
des poursuites judiciaires ;
- Les retards de déblocage des fonds, qui persiste
encore au cours de la campagne de culture 2002-2003, entraînent des
pertes en temps et en argent pour l'emprunteur par les va et viens du
village au siège de la banque à Ambatondrazaka. Ceux-ci
amènent ce dernier à se recourir auprès des usuriers pour
rattraper le repiquage ;
- Les formes de prêts restent très classiques et
les activités financées sont peu diversifiées. Or,
beaucoup de paysans de la classe 3 ne sont pas intégrés ni
intégrables dans l'organisation actuelle.
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