1.1.2. Formulation générale
Supposons que l'économiste soit
intéressé par le comportement de n variables
macroéconomiques (PIB, consommation, investissement, salaires nominaux,
inflation, ...). À la date t, l'ensemble de ces n variables est
représenté par le vecteur Yt = ( yit , y2t
, ...,ynt )
et pour un ordre de retards p
quelconque. Ces différentes variables sont supposées suivre la
représentation stationnaire suivante :
Yt = C + 0117t-1+ 0217t-2 + ? +
OPYt-P + Et
P
ou Yt = 1 CYt-i. + C + Et t = 1, ... , T
1=1
! O
M + = ! ~ ! ~
-. = L
Ynt Ent
=T UV = S
O
!O a OG
~ ! OG
~ ... ! np
?
?
?
et et= (Eit, ... ,Eit) , et 1.1. d(0, E)28
où Ó est une matrice diagonale, C est un vecteur de
dimension (n x 1), cfii est une matrice de dimension (n x n) pour i = 1, ... ,
p et Yt un vecteur stationnaire de dimension (n x 1).
28 Identiquement et indépendamment
distribuée. Est aussi appelée Bruit Blanc.
L'hypothèse que Ó est une matrice
diagonale est cruciale dans la modélisation VAR et dans l'utilisation du
modèle VAR en simulation (calcul des fonctions de réponse et
décomposition de variance de l'erreur de prévision).
Une autre écriture fréquemment
rencontrée de ce modèle VAR est la suivante :
0(L)Yt = C + Et t = 1,... , T
où 0(L) = (I - 01L - 02L2 - ? - 0pLP)
est un polynôme en l'opérateur retard L caractérisé
par : Lk Yt = Yt_k .
Enfin, dans le cas où toutes les variables sont
centrées, c'est-à-dire C=0 l'écriture du modèle VAR
se ramène à : 0(L)Yt = Et t = 1, . . . ,
T.
P
avec 0(L)Yt = I - 10%L%
1=1
Plusieurs remarques peuvent d'ores et
déjà être faites. Tout d'abord, le modèle est
linéaire dans les variables. Ensuite, il est dynamique puisque les
valeurs passées des variables influencent leurs valeurs courantes. De
plus, les mouvements d'une variable peuvent influencer directement ou
indirectement les mouvements d'autres variables. Ce modèle est non
contraint, c'est à dire qu'il n'existe aucune contrainte a
priori d'exclusion d'une variable dans les différentes
équations du système. Les deux seules contraintes a
priori sont les variables retenues (lesquelles et leur nombre) et
le nombre de retard it. Le choix des variables n'est pas problématique
car il répond à la question économique posée. Celui
du nombre de retards ne l'est également pas car celui-ci peut uniquement
s'effectuer sur la base de critères statistiques, par exemple à
l'aide du critère d'Akaike (AIC) ou celui de Schwarz (SC), ou encore
d'un test de rapport de vraisemblance (Gourieroux et Monfort, 1990)
Une fois estimés, les paramètres du
modèle c'est-à-dire Ai (i= 1, ..., p), A0 et ?, le modèle
VAR peut donner lieu à différentes utilisations. D'une part, on
peut facilement réaliser des exercices de prévision des
endogènes en exploitant la formulation récursive du modèle
VAR. Il faut cependant noter que l'horizon retenu pour la prévision ne
doit pas être trop long car le
modèle VAR fournira des prévisions peu
«informatives» à long terme, puisque celles-ci correspondront
aux valeurs moyennes (sur l'échantillon ayant servi à
l'estimation) des différentes variables. En général, les
performances en termes de prévisions sont bonnes puisque le
modèle n'introduit pas ou très peu de restrictions.
Ce type de modèle permet d'autre part de
quantifier des effets multiplicateurs instantanés et dynamiques
:
effets de «surprises» de politique
monétaire sur l'activité réelle (Sims (1992), Leeper, Sims
et Zha (1996), Christiano, Eichenbaum et Evans (1999)); effets de chocs
technologiques sur l'activité réelle (Blanchard et Quah (1989),
Gali (1999), Francis et Ramey (2003), Christiano, Eichenbaum et Vigfusson
(2004)); effets de «surprises» de politiques fiscales et
budgétaires (Blanchard et Perotti (2002), Perotti (2002), Favero (2002),
Burnside, Eichenbaum et Fisher (2001), Biau et Girard (2004)).
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