2.2. Les instruments utilisés par la Banque de la
République d'Haïti (BRH) pour mener sa politique
monétaire
Avant 1996 le principal instrument de conduite de la
politique monétaire était les réserves obligatoires, dont
la manipulation impressive23 et intempestive (inopportun) du taux
par les autorités monétaires était une importante source
de préoccupation pour les acteurs sur le marché des prêts.
Le taux d'escompte quant' à lui a été
éliminé définitivement en 1992. En 1996 les
autorités ont donc renforcé le processus de diversification des
instruments de politique monétaire à travers l'émission
des bons à court terme (bons BRH) et des interventions ponctuelles sur
le marché des changes de manière plus formalisée et
compétitive. Aujourd'hui, la politique monétaire repose, de
manière équilibrée, donc sur trois (3) instruments
principaux. Avant de parler de ces instruments voyons ce que c'était le
taux d'escompte.
2.2.1. Le taux d'escompte
La BRH détient le levier de la politique
monétaire, puisqu'elle fixe les taux d'intérêt qui
déterminent le coût du crédit à court et moyen
terme. La banque centrale est le prêteur en dernier ressort des banques
commerciales en Haïti. Le taux d'intérêt qu'elle exige de
celles-ci, lors des prêts, quand elles n'ont pas leurs réserves
minimales légales, s'appelle le taux d'escompte. De ce fait, la BRH
décide du taux d'escompte et le fait fluctuer, ce qui constitue une
autre façon de restreindre ou d'accroître la création
monétaire. Ainsi le taux d'escompte constitue un coût pour les
banques commerciales d'obtenir des réserves.
C'est pourquoi en rendant le coût de l'argent
plus cher ou moins cher, la BRH provoque la réduction ou l'accroissement
du crédit dans l'économie haïtienne, en réduisant ou
en accroissant l'offre de monnaie. Mais en Haïti, pour ce faire, la BRH
détermine la fourchette des taux d'intérêt
c'est-à-dire qu'elle fixe un taux maximum (plafond) et un taux
minimum
23 Qui relève de
l'impression subjective.
(plancher) que les banques commerciales doivent respecter
sur les dépôts et sur les prêts, selon l'offre et la demande
de crédit.
Ces différents taux sont modifiés selon
la conjoncture économique. Cette réglementation a
été assouplie en 1986, et la fourchette des taux sur les
dépôts à terme d'un an est passé de (10% - 17%)
à (7% - 11%), et celle des taux sur les dépôts
d'épargne de (5% - 8%) à (4.5% - 7%), par contre la fourchette
des taux d'intérêt sur les prêts s'est élargie,
passant de (14.5% - 19%) à (10% - 20%) (rapport BRH, 1999). Finalement,
les taux plafonds ont été éliminés en 1989 et les
taux planchers le 21 février 1992. Une hausse du taux d'escompte par la
BRH provoque habituellement une augmentation des taux d'intérêt
des banques commerciales.
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