Section 2. Présentation des instruments de la
politique monétaire en Haïti
Plus haut nous avons parlé des instruments de
la politique monétaire d'un point de vue global. Cette section quant
à elle présentera les instruments utilisés par la BRH pour
mener sa politique monétaire. Bien avant nous verrons la situation de la
politique monétaire en Haïti.
2.1. Situation de la politique monétaire en
Haïti
En Haïti, la politique monétaire des deux
dernières décennies que l'État a appliqué, en
gérant la monnaie, le crédit et le système bancaire,
consistait à maîtriser la hausse du niveau général
des prix. C'est ainsi que la BRH contrôlait systématiquement
l'offre de monnaie, malgré
le fait que ce pays ne connaisse pas de cycles
économiques semblables aux capitalistes industrialisés du
centre.
Pour quasi tout dirigeant de banque centrale, la trop
grande quantité de monnaie est la cause essentielle de l'inflation. Dans
l'objectif de la BRH, agissant comme banque centrale, de lutte contre
l'inflation et de défense du taux de change de la gourde, deux
modèles peuvent être appliqués. Le premier accorde une
totale indépendance à la banque centrale par rapport au pouvoir
politique avec un objectif prioritaire de sauvegarder la stabilité des
prix. Car cette stabilité est favorable à la croissance et selon
un grand nombre d'économistes, les prix peuvent être
considérés stables, quand leur hausse demeure dans une fourchette
de l'ordre de 2% à 4%, sans s'accélérer.
Le deuxième consiste à appliquer une
politique monétaire en utilisant les principaux instruments dont
disposent les autorités politiques, qui s'en servent, en combinaison
avec la politique budgétaire, la politique des revenus (contrôle
des salaires et des prix), des politiques structurelles, pour atteindre
l'ensemble de leurs objectifs économiques et sociaux. Il est vrai que la
BRH agit dans le cadre de marché imparfait, avec un marché
monétaire et financier étroit, contrôlé par un petit
nombre de participants.
Certaines études (Alesina Alberto ; Summers
Lawrence) ont montré que les banques centrales qui agissent en toute
indépendance des autorités politiques, sans lignes de conduite
trop précises, maitrisent mieux l'inflation que les autres, avec bien
sûr, un coût social souvent excessif eu égard aux
résultats obtenus. Alors que toutes autres politiques telles qu'une
réforme fiscale ou un programme de travaux publics impliquant des
dépenses publiques demandent du temps. Les interventions de la banque
centrale sont toujours rapides et souvent techniques.
Depuis que le pays a commencé à avoir un
embryon de marché monétaire financier, la BRH dont l'une des
missions est de gérer l'offre de monétaire, selon les besoins de
l'économie, utilise les interventions sur le marché public (la
politique d'open-market) en achetant et en vendant les bons BRH depuis 1996
pour influencer les réserves des banques commerciales. Depuis la Banque
centrale (BRH) se sert d'autres outils pour atteindre les objectifs de
politique monétaire et de taux de change qu'elle se fixe tels que les
réserves obligatoires. Elle fait aussi
des interventions sur le marché des changes depuis
quelques années déjà pour stabiliser la
gourde.
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