2.2. SITUATION NUTRITIONNELLE AU BENIN ET LES
INITIATIVES POUR REDUIRE L'AMPLEUR
Situation nutritionnelle au Bénin en 2008
d'après AGVSAN (PAM, 2009)
Le Bénin a récemment traversé plusieurs
crises qui affectent la sécurité alimentaire et nutritionnelle :
les inondations de 2007 qui ont perturbé la production agricole, la
crise alimentaire mondiale, la hausse de prix des produits alimentaires. A cet
effet, le gouvernement du Bénin en partenariat avec le PAM, l'UNICEF, la
FAO et d'autres partenaires, ont réalisé en 2008, l'Analyse
Global de la Vulnérabilité, de la Sécurité
Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN) afin d'avoir une meilleure connaissance
du pays en matière de sécurité alimentaire et
nutritionnelle actuelle. Cette étude a révélé que
37% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de retard de croissance dont
12,2% de retard de croissance sévère. Dans tous les
départements (sauf le Littoral), plus de 30% des enfants de 6 à
59 mois souffrent de malnutrition chronique, ce qui traduit une situation
nutritionnelle grave selon les seuils établis par l'OMS. L'Atacora,
l'Alibori, le Plateau et le Couffo sont les quatre départements
où la prévalence dépasse le seuil critique de 40%.En ce
qui concerne la malnutrition aiguë, chez les enfants de 6 à 59 mois
la prévalence de la malnutrition aiguë globale (Z-score
Poids/Taille < -2 ou oedème) est de 4,7%, et celle de la malnutrition
aiguë sévère se situe à 0,7%. L'Atacora est le
département le plus touché (malnutrition aiguë globale:
7,8%), suivi du Plateau (6,4%) et de l'Ouémé (6,1%). Au moment de
l'enquête, un tiers des départements présentaient une
prévalence de la malnutrition aiguë globale supérieure
à 5%, ce qui traduit une situation médiocre selon les seuils
établis par l'OMS. Par contre, la prévalence de la malnutrition
aiguë globale était inférieure au seuil critique de 10%
établi par l'OMS dans tous les départements. Il est important de
noter que la prévalence de la malnutrition aiguë peut varier
significativement dans le temps, en l'occurrence d'une saison à une
autre. Il faut tenir compte du fait que la collecte des données a
été réalisée durant la période de
récolte.
Au niveau national, 9% des femmes de 15 à 49 ans
présentent un déficit énergétique chronique. Des
différences interdépartementales existent et les femmes vivant en
milieu rural sont plus touchées par cette forme de malnutrition. D'autre
part, l'obésité touche 7% des femmes de 15 à 49 ans au
niveau national, et est plus marquée en milieu urbain (11,5%).
Sur le plan national, 67,2 % des ménages dont le sel a
été testé utilisaient du sel adéquatement
iodé et 24,4 % du sel dont la teneur en iode était
inadéquate. Le sel n'était pas iodé dans presque un
ménage sur dix ou le sel a été testé (8,4%).
Les pratiques d'alimentation du nourrisson et du jeune enfant
constituent des facteurs déterminants de l'état nutritionnel des
enfants. L'alimentation de complément chez les enfants de 6 à 23
mois est très insuffisante: seulement 14,1% de ces enfants ont un
régime alimentaire minimal satisfaisant au Bénin. La consommation
de sel adéquatement iodé dans les ménages semble avoir
augmenté depuis 2006 mais n'atteint pas le niveau de 2001. Seulement
67,2% des ménages dont le sel a été testé
utilisaient du sel adéquatement iodé. Le département du
Littoral présente le pourcentage de ménages disposant de sel
adéquatement iodé le plus faible (34%) suivi du
département de l'Atlantique (47,2%). À l'opposé, plus de
80% des ménages utilisent du sel adéquatement iodé dans
les départements de l'Alibori, l'Atacora, les Collines et le Couffo.
Quand à l'accès à l'eau potable et
à l'assainissement, 71,1% des ménages disposent d'eau potable au
niveau national. Cet accès est encore insuffisant en milieu rural
(63,1%). Plus de la moitié des ménages (56,6%) ne disposent
d'aucun type de toilettes. Le milieu de résidence met en évidence
des écarts importants puisque, en milieu rural, la grande
majorité des ménages (81%) ne dispose pas de toilettes.
Le respect des règles d'hygiène est essentiel et
contribue à la survie et au développement optimal des enfants. Le
lavage des mains à des moments critiques est identifié comme une
pratique essentielle. Seulement 10,2% des mères et tutrices d'enfants de
moins de cinq ans se lavent les mains avec du savon aux cinq moments critiques
qui sont après les selles, après avoir manipulé les selles
de l'enfant, avant de manger, avant de donner à manger à l'enfant
et avant de préparer à manger. Précisons que les pratiques
d'hygiène s'améliorent avec le niveau de vie et sont moins
adéquates en milieu rural qu'en milieu urbain.
L'une des recommandations de cette étude est de
déterminer le statut nutritionnel de jeunes enfants âgés de
0 à 5 ans apparemment sains et de documenter les habitudes alimentaires
de leurs mères en matière d'alimentation du jeune enfant.
Initiative au plan national pour réduire
l'ampleur
La prise de décret portant la mise en place du conseil
national de l'alimentation de la nutrition pour assurer le leadership, la
régulation et la gestion du secteur et, élaborer un Plan
stratégique et un Programme National d'Alimentation et de Nutrition
Axés sur les Résultats. La campagne de distribution de vitamine A
et de déparasitage aux enfants de 6 à 59 mois ont
été réalisé sur toute l'étendue du
territoire national. Les résultats de la dite campagne sont
ciaprès : la couverture de distribution des capsules de vitamine A aux
enfants de 6 à 59 mois est de 105% et celle des comprimés
d'Albendazole aux enfants de 12 à 59 mois est de 101%.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de prise en
charge de la malnutrition aiguë au niveau communautaire, 100 671 enfants
de 6-59 mois sont recensés/dépistés dans les trois zones
sanitaires du département de l'Alibori dont 14 950 sont suivis pour
toutes les formes de malnutrition aiguë.
Sensibilisation des saliculteurs, des importateurs, des
distributions du sel iodé sur l'arrêté
interministériel portant production, l'importation et commercialisation
du sel iodé en République du Bénin actualisé en
prenant en compte les nouvelles normes d'iodation du sel. Le sel produit
localement n'est pas iodé. A cet effet, il est recommandé aux
saliculteurs de se mettre en association en vue de bénéficier de
l'acquisition des unités mobiles d'iodation.
La fortification des farines de blé en fer, acide
folique, zinc et vitamine du groupe B et des huiles en vitamine A comme
stratégies de lutte contre les carences en ces micronutriments avec
l'Initiative Fortifier Afrique.
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