II - SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2.1. GENERALITES SUR LA MALNUTRITION
La malnutrition signifie principalement « mauvaise
nutrition ». Elle est causée aussi bien par l'insuffisance que par
l'excès de nourriture et la réaction à de nombreuses
infections qui entraînent la malabsorption des éléments
nutritifs ou l'incapacité d'utiliser les éléments
nutritifs convenablement pour préserver la santé. Sur le plan
clinique, la malnutrition est caractérisée par un apport
insuffisant ou excessif de protéines, d'énergie et de
micronutriments ainsi que les infections et les troubles fréquentes qui
en résultent (WHO/ FAO, 2000 ; Larousse, 2001). En effet, elle
reflète l'état de la sécurité nutritionnelle d'une
population et se manifeste surtout chez les enfants âgés de 0
à 5 ans (Briend, 1998). Malnutrition par carences en
macronutriments
La malnutrition par carences en macronutriments existe sous deux
formes, la forme aigue et la forme chronique.
La malnutrition aigue se manifeste de façon brutale et
le plus souvent dans des circonstances de crises (soudure, catastrophes
naturelles, guerre et toutes situations d'urgence). L'émaciation est la
malnutrition aigue mesurable au moyen de l'anthropométrie et
résultant d'un problème conjoncturel d'alimentation dû
à des déficits alimentaires ponctuels (faibles
disponibilités alimentaires suite aux aléas climatiques ou aux
périodes de soudure) ou à des maladies (diarrhées,
rougeole, paludisme). Les formes les plus graves de la malnutrition aigue sont
le marasme et le kwashiorkor et elles nécessitent des examens cliniques
pour leur détection. (FAO, 2002 ; Busokeye, 2004).
La malnutrition chronique est souvent peu perceptible car elle
résulte d'une évolution lente. Elle permet d'avoir une vision
globale de la situation nutritionnelle d'une communauté (Kameli &
Martin-Prevel, 2006). L'anthropométrie permet d'apprécier le
retard de croissance qui est la conséquence d'une alimentation
inadéquate qui s'est étalée sur une période
relativement longue (Busokeye, 2004) et l'insuffisance pondérale qui est
la malnutrition globale, qui reflète à la fois les effets du
moment (Tollens, 2003). Il faudra mentionner que le retard de croissance est le
plus souvent la résultante d'une combinaison de facteurs tels que les
soins et pratiques alimentaires inappropriés, un environnement
insalubre, l'hygiène et le faible accès au servie de
santé
Malnutrition par carences en micronutriments
Ce sont les troubles dus à la carence en micronutriments
tels que l'iode, le fer, le zinc, la vitamine A ; ces troubles sont
considérées comme des problèmes de santé publique
au Bénin
(INSAE et MACRO International Inc., 2007) et dans les autres pays
en voie de développement.
Au Bénin, l'EDSB-III révèle que 78% des
enfants de moins de cinq ans souffrent d'anémie (INSAE et MACRO
International Inc., 2007) et serait due à une consommation insuffisante
d'aliments riches en fer. Il peut aussi être causé par la carence
d'autres micronutriments comme l'acide folique, la vitamine A ou la vitamine
B12 et par les infections parasitaires particulièrement l'ankylostomiase
et le paludisme (Hall et al, 2001). Sans traitement, l'anémie peut
s'aggraver et devenir une cause sous-jacente de mauvaise santé
chronique, telle que le retard de développement cognitif et le risque
accru d'infection chez l'enfant (OMS, 2000).
L'avitaminose A est causée par un apport insuffisant de
carotène ou de vitamine A préformée, une mauvaise
absorption intestinale ou une demande accrue en vitamine A ; la première
cause étant la plus courante (Latham, 2001). Elle est aussi
causée par les infections, la malnutrition par carence en
macronutriments, et la faible consommation de lipides et de protides (ACC/SCN,
2000). La carence en vitamine A contribue aussi à la mortalité
par la diminution de la défense immunitaire. Elle ralentit la croissance
et provoque le dessèchement de la peau avec des lésions
dermiques.
Les troubles dus à la carence en iode sont dues
à la consommation des aliments pauvres en iode ou des aliments contenant
des substances goitrigènes. Ce sont par exemple le chou qui contient de
la goitrine, le manioc qui contient des thiocyanates, le soja qui contient des
hémaglutines, et le pois qui contient des polyphénols. La carence
en iode est responsable non seulement du goitre endémique, du
crétinisme, mais également du retard de croissance, et de
développement intellectuel, des troubles liés à la
reproduction et la diminution de la performance au travail (Latham, 2001).
Les troubles dus à la carence en zinc deviennent de
plus en plus un problème fréquent dans les pays en voie de
développement. Le zinc favorise une croissance et un
développement normaux. Le zinc réduit la durée et la
gravité de la diarrhée et des épisodes diarrhéique
suivants et réduit la mortalité. C''est un élément
des enzymes grâce auxquelles les hématies transportent le gaz
carbonique des tissus aux poumons. La carence en zinc contribue à
l'apparition des troubles de croissance, de la perte d'appétit et de la
sensibilité aux infections chez les enfants malnutris; on pense qu'elle
joue aussi un rôle dans les complications de l'accouchement. On ne
possède cependant pas de données sur sa prévalence. On la
constate en général là où la malnutrition est
répandue, et de nombreux pays la considèrent aujourd'hui comme un
problème de santé publique (United Nations 1997, Hotz and Brown,
2004).
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