5. QUATRIEME SEGMENT DE LA FILIERE : LA
CONSOMMATION
Les dattes, fruit nutritionnellement riche, a
été pour longtemps la base de la ration alimentaire oasienne. Le
fruit datte constitue une importante source d'énergie. La consommation
d'environ 100 g/j fournit à l'organisme humain la totalité de ses
besoins en magnésium, manganèse, cuivre et soufre, la
moitié de ses besoins en fer et le quart de ses besoins en calcium.
5.1. Les dattes dans le modèle de consommation
alimentaire tunisien : un recul au profit des céréales
L'aspect de la consommation des dattes a
considérablement évolué dans le temps. Jadis, les dattes,
de part leur richesse nutritionnelle, constituaient avec le lait la base de la
ration alimentaire des oasiens et des régions environnantes.
Actuellement, l'ouverture de la communauté oasienne et de tout le monde
rural du sud tunisien sur le monde extérieur (mouvement de population,
économie de marché, etc.) a provoqué un changement radical
dans les habitudes et le modèle alimentaire de ces populations. De nos
jours, la ration
alimentaire de base est constituée par les
céréales (couscous, pain, pates, etc.) et les protéines
animales et les dattes ne sont consommées que rarement.
C'est seulement au mois de ramadan que la consommation des dattes
atteint son apogée. Celui-ci s'achève par la tradition de
fabriquer des gâteaux dont une grande partie utilise les dattes comme
constituant principal. Et comme ce mois ne coïncide pas toujours avec la
campagne des dattes, les commerçants en tiennent compte en conservant
à froid les fruits pour la distribuer aux consommateurs durant ce
mois.
Or, pendant cette période, même le marché
extérieur manifeste une certaine demande, que se soit au niveau des pays
arabes ou bien des pays européens où vivent des musulmans ce qui
provoque une augmentation spectaculaire des prix même des dattes
communes.
De plus, les dattes communes sont beaucoup plus
consommées par les tunisiens vue leur prix qui reste toujours abordable
par rapport aux prix des dattes «deglet nour» malgré que sur
le plan quantité la consommation moyenne par tête et par an est
presque de 6 kg depuis les années 70.
Tableau n°20 : Evolution de la consommation
des dattes par habitant 1975 / 1998
Années
|
1976
|
1980
|
1985
|
1990
|
1998
|
Consommation par tête en kg
|
6
|
5.2
|
5.3
|
6
|
6
|
Source : GRIMARD ET ROY, 1999
Ceci ne représente pas une opportunité aux
décideurs et aux producteurs de développer la filière des
dattes communes ?
Si nous mettons le zoom sur Gabès, nous disons que la
maturation des dattes s'étale sur une période de quatre mois,
allant du mois d'Aoüt au mois de Novembre. En effet, les oasis de
Gabès englobent une multitude de variétés de dattes
(environ 60 variétés) qui totalisent une production de 25000
tonnes.
Chaque variété de datte à une destination
bien déterminée (exportation, marché national,
marché régional, marché local, autoconsommation,
transformation et conservation) et ce en fonction de :
- la valeur commerciale.
- l'abondance de la production
- le mode de conservation.
Toutefois, et parmi les dattes communes c'est la
variété «kenta» qui est la plus appréciée
et la plus chère. D'ailleurs, et d'après les dires de quelques
exploitants, les collecteurs venant de la région de Nefzaoua,
achètent la variété « kenta » pour la
mélanger à la datte Deglet Nour vu la ressemblance entre les deux
variétés.
Photo 2 : Fruit « kenta »
Photo 3 : fruit « Deglet Nour »
|