LISTE DES PHOTOS
Photo 1-Opération de collecte de legmi du
palmier Photo 2-Fruit datte Kenta
Photo 3-Fruit datte Deglet Nour
LISTE DES FIGURES
Figure n°1 : Schéma filière
agroalimentaire
Figure n° 2 : Moyennes
pluviométriques mensuelles à Gabès entre 1901 et 1991
Figure n° 3 : Schéma de la filière datte en
Tunisie
Figure n°4 : Etapes de conditionnement de
la datte
Figure n° 5 : Ecart entre les
différents niveaux de prix
INTRODUCTION
Les oasis ont joué un rôle important dans
l'établissement des routes commerciales empruntées par les
caravanes qui y trouvent un coin de repos et une source de ravitaillement en
vivres. RENUCCI (1978) précise en disant que « c'est sans doute
pendant ce temps fort des échanges commerciaux, que fut crée un
grand nombre de ces oasis. Leur fonction premiere n'était donc pas
agraire. Elles constituaient des étapes de transit, des comptoirs et des
ports ». Il ajoute que « l'histoire prouve que l'oasis
c'est-à-dire le couple jardins irrigués - agglomération
est fille du commerce et non pas du surplus agricole ».
Un peu plus tard, et après le passage du système
pastoral au système agro-pastoral avec la sédentarisation des
nomades, les oasis sont totalement intégré ce nouveau
système par la solide relation oasis-steppe (il y a une vingtaine
d'années) et oasis-ville (aujourd'hui).
En effet, située dans un environnement aride et
hostile, les oasis constituent un écosystème original,
fondé sur le juste équilibre de trois éléments :
l'abandon de l'eau, la qualité du sol et la présence de palmiers
dattiers dont le feuillage en forme de parasol crée un véritable
microclimat. Par l'activité agricole qui s'y déploie, l'oasis
joue d'ailleurs un rôle essentiel pour la sécurité
alimentaire de ses habitants, mais aussi de ceux des villes environnantes.
En règle générale, les systèmes de
production dans les oasis combinent judicieusement productions
végétales et élevages. Les associations
agriculture-élevage valorisent des ressources rares comme l'espace
cultivable (parcelle exiguës) et les ressources en eau (de moins en moins
disponible).
Ainsi, le système de culture de l'oasis s'organise en
trois étages :
- L'étage du palmier dattier, qui constitue l'étage
supérieur jouant le rôle de brise-vent et de protecteur des autres
cultures contre le soleil.
- L'étage intermédiaire constitué d'arbres
fruitiers (grenadiers, abricotiers, pruniers, mûriers, pommiers, etc.)
- L'étage inférieure constituée par les
cultures maraîchères (carottes, navets, piments, blettes,..), les
cultures fourragères (luzerne, vesce - avoine, orge en vert,..) et
cultures industrielles (tabac, henné)
Une autre constance de la structure oasienne est le travail en
planches de culture, une organisation de l'exploitation appropriée
à l'irrigation par submersion.
Quant au système d'élevage, il a été
pendant longtemps basé sur l'élevage des petits ruminants (ovins
et caprins).
Or l'équilibre de l'oasis aux productions
diversifiées, qui est le résultat d'anciennes pratiques agricoles
et l'élevage gérant au mieux les ressources locales, est
menacé par les nouvelles pratiques oasiennes imposées par des
changements socio-économiques.
En effet, la pression démographique,
l'amélioration du niveau de vie des populations, le changement des
comportements alimentaires, le changement des valeurs sociales et
comportementaires, sont autant de facteurs qui ont influencé le
comportement et les pratiques des oasiens et par voie de conséquence ont
influencé les systèmes de production oasiens.
Ainsi, les systèmes de production des oasis de
Gabès, qui étaient basés autrefois sur une association
arbres fruitiers (principalement le palmier dattier) et élevage des
petits ruminants (principalement l'élevage caprin) ont connu depuis le
milieu des années 80 une transformation radicale en connaissant une
nouvelle association cultures maraichères-élevage bovin.
Il va sans dire que la situation des oasis de Gabès est
préoccupante. La reconversion des palmeraies a entraîné une
érosion génétique sévère de la
diversité génétique de patrimoine phoenicicole (CHETOUI et
HAMROUN, 2004). Cette reconversion a favorisé la disparition progressive
de certaines variétés présentant des intérêts
socio-économiques et même technique importants (MRABET et al.
2006).
D'ailleurs nous adhérons au constat que fait HAJJI
(1994) lorsqu'il énumère les facteurs qui ont provoqué
l'aggravation de la situation de la «crise oasienne» et dont il cite
principalement : «morcellement accrue, indivision, manque de main d'oeuvre
et disparition des formes de salariat basées sur «el
khemassat», manque d'eau, disparition des formes d'entraide et de
solidarité d'où une mauvaise gestion de l'eau, faible
intégration agriculture élevage, revenu de plus en plus faible,
etc.».
A cela s'ajoutent les changements climatiques qui commencent
à peser, depuis quelques années, sur la production
végétale oasienne.
Nous n'ajoutons rien de neuf lorsque nous signalons que
l'augmentation du coüt du travail, due à la raréfaction de
la main-d'oeuvre, conduit les exploitants à ne plus recourir à
certains travaux ou à les faire moins fréquemment. Il en
résulte une diminution des rendements et des revenus, ce qui
entraîne un important manque à gagner (LASSAUX, 2004).
Mais en dehors de ces phénomènes socio agro
économiques, les autres activités oasiennes (activités
artisanales, de conditionnement et de conservation des produits de l'oasis)
liées au savoir-faire ancestral se trouvent elles aussi menacées.
BEN SAAD (2004), affirme avec juste raison qu'avec l'abandon des cultures et
pratiques oasiennes par un nombre non négligeable d'oasiens, le risque
de la perte du savoir-faire local est très grand. La transmission du
savoir-faire lié à l'utilisation des dérivés du
palmier (tronc, palme, «lif», etc.) ainsi que la conduite de
cette culture (pollinisation, extraction du jus du palmier, etc.), ainsi que la
conduite de plusieurs autres cultures oasiennes (tabac, henné, luzerne,
etc.) ne sera plus assurée.
De ce fait, le palmier dattier a perdu de l'importance. Le
nombre de palmier dans l'oasis du grand Gabès est passé de 350
000 pieds en 1969 à 110 000 pieds aujourd'hui (FANNY, 2008).
Toutefois, CONFRONTI et al. (2004) signale que la
société oasienne dans son ensemble évolue et cherche
à s'adapter à la nouvelle donne économique, et c'est dans
cette esprit que nous avons choisi d'étudier la filière des
dattes communes puisque nous considérons que la valorisation du
patrimoine dattier dans les oasis de Gabès, basé sur les dattes
communes, constitue une alternative pour la sauvegarde et réhabilitation
des oasis de cette région.
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