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Analyse des séries chronologiques. les modèles ARCH et GARCH

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par Samira Kerdouci
Université Badji Mokhtar de Annaba - Master 2011
  

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CHAPITRE 0. INTRODUCTION

bruits blancs. En revanche, les séries de carrés ou des valeurs absolues sont souvent fortement autocorrélées. Ces deux propriétés ne sont pas incompatibles mais montre que le bruit blanc n'est pas indépendant. De plus les grandes valeurs (en valeur absolue) des données d'observation tendent a être suivies des grandes valeurs, et les petites valeurs, de petites. On dit que le marché est fortement volatil ou faiblement volatil.

Malgré ce phénomène, le processus peut-être stationnaire et donc, en particulier, homoscedastique (de variance marginale constante). Seulement, puisqu'une forte valeur de la donnée d'observation, au temps (t - 1) tend a augmenter la probabilité d'observer une forte valeur (en valeur absolue) au temps t, la variance de la variable au temps t conditionnellement a ses valeurs passées (appelée volatilité) ne semble pas constante.

L'hétéroscédasticité conditionnelle n'est incompatible ni avec l'homoscédasticité marginale, ni avec la stationnarité.

Il est important de noter que lorsqu'on considère les distributions de fréquence de séries de rendements, de variations de prix ou du logarithme de ces variations de prix, on remarque qu'elles ne correspondent pas a une distribution gaussienne. Elles sont a queues épaisses, a décroissance plus

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lente que exp et présentent un pic en zéro : elle sont dites leptokur-

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tiques, leur cceffi cient de kurtosis est nettement supérieur a 3. Les modèles hétéroscedastiques se sont révélés particulièrement adaptés a la prise en compte de ces caractéristiques.

Le document est organisé de la façon suivante :

Le premier chapitre est consacré a une représentation générale de quelques notions de bases et un bref historique sur les modèles ARCH , constituant comme un chapitre de base.

Le second chapitre est distiné a décrire les diverses modélisations que l'on peut classer sous la rubrique des modèles hétéroscédastiques univariés et certaines de leurs propriétés. Le chapitre suivant constitue a des problèmes d'estimation, de prévision et de tests.

Dans le quatrième chapitre, on va donner quelques extensions non linéaires des modèles (G) ARCH et ainsi présenter l'importance de ces modèles sur la finance ou le marché financier

Enfin le dernier chapitre porte une application sur un indice boursier pour bien voir l'effet ARCH.

Chapitre 1

Historique et Notions de base

1.1 Historique

La théorie financière recourt de façon significative aux outils statistiques depuis plus de trente ans. On peut ainsi mentionner le travail tout a fait remarquable réalisé par Louis Bachelier (1870-1949), qui, dans sa thèse de doctorat es sciences mathématiques, défendue en mars 1900 et intitulée << Théorie de la spéculation>>, introduisit le concept de marché efficient bien longtemps avant que cette notion soit développée avec l'intérêt que l'on connalt. Il utilisa a cet effet des modèles de marche aléatoire, des mouvements browniens et de martingales. Il se posa même la question de tester sa théorie empiriquement. Mais son uvre resta discrète jusqu'en 1960, date de la traduction anglaise de son travail.

Jusque dans les années 1950, les ouvrages consacrés a la finance furent très souvent descriptifs. Le but essentiel consistait a décrire et informer sur les instruments financiers, les institutions financières et, de façon générale, les pratiques financières des entreprises. Parmi les travaux qui bouleversèrent cette situation, il faut notamment mentionner ceux de Markowitz [1952, 1959] et Tobin [1958] sur les sélections des portefeuilles d'une part, ceux de Modigliani et Miller [1958] sur la structure du capital et l'évolution des firmes, d'autre part.

En ce qui concerne l'usage des méthodes statistiques en finance, plusieurs voies ont été suivies.

1. L'utilisation des modêles de régression et des modêles économétriques se trouve dans pratiquement tous les secteurs de l'analyse financière. La référence la plus marquant en la matière faisant l'état de la question pour les années 1960 a 1975 est certainement l'ouvrage écrit par

Fama en 1976 et intitulé Foundations of finance. Cette publication ne doit cependant pas nous faire oublier, comme indiqué ci-dessus, les travaux basés sur les publications de Markowitz [1959] dans la sélection des portefeuilles, qui ont débouché sur des modèles de marché relativement complexes et qui ont constitué un domaine de réfiexion théorique intéressant pour la recherche statistique.

2. L'analyse multivariée (analyse en composantes principales, analyse discriminante,...) a aussi constitué un outil de plus en plus utilisé dans de nombreuses études exploratoires. Citons en particulier les articles de Pinches et Mingo [1973] et ceux de Herbst [1974] qui recourent a la fois a une analyse factorielle et une modélisation par régression, sans oublier les travaux de bloyd et Lee [1976] sur des modèles d'équilibre des actifs financiers. L'analyse discriminante a aussi trouvé dans l'usage des modèles logis une alternative utilisée par les praticiens.

3. L'usage des modêles de séries chronologiques, et tout particulièrement ceux associés a la classe des processus ARMA, constitue un aspect important de l'application de la statistique en finance. Dés le milieu des années 1970, plusieurs auteurs ont recouru a la méthodologie de Box et Jenkins pour estimer ou prévoir gains et taux. Nous évoquerons l'usage de cette démarche ci-dessous. Il est cependant utile de mentionner aussi dans cette catégorie, les tentatives liées a l'usage de l'analyse spectrale, notamment appliquée a l'étude des taux d'intérêt ou pour tester l'effi cacité d'un marché (par exemple, Granger et Morgenstern [1970] et Percival [1975]).

4. La théorie de la décision constitue un quatrième outil, permettant a divers auteurs de recourir a une approche bayésienne dans leur démarche : citons en particulier les travaux de Winkler et Barry [1975] dans le choix d'un portefeuille et ceux de Vasicek dans l'estimateur des betas des actions [1973].

Le développement des modèles ARCH se place dans le contexte et la lignée des modèles des séries chronologiques évoqués ci-dessus. Ces modèles ont été essentiellement développés avec des objectifs des descriptions, de dessaisonalisation, de prévision ou de contrôle de systèmes. L'age d'or de cette modélisation se situe dans les années 1970 avec le développement des modèles autorégressifs-moyennes mobiles (ARMA) et de leurs généralisations, qui présentaient l'avantage de se prêter facilement a l'emploi. Comme nous l'avant déjà souligné plus haut, leur usage s'est trouvé facilité par recours a une méthodologie, due a G.E.P. Box et G.M. Jenkins, destinée a

1.1. HISTOPIQUE

aider l'utilisateur dans le choix d'un modèle, l'estimation de ses paramètres et sa validation, méthodologie qui depuis une vingtaine d'années a engendré des travaux aussi multiple qu'intéressants.

Parmi les domaines d'application on la modélisation ARMA se révèle insuffi sante, figurent certains problèmes financiers et monétaires. Les séries disponibles dans ce secteur présentent en effet souvent des caractéristiques de dynamique non linéaire, dont la plus significative est le fait que la variabilité instantanée de la série (appelé volatilité) dépend de façon importante du passé. Il existe d'autre part des théories financières basées sur des principes d'équilibre et de comportements rationnels des agents intervenant sur le marché qui conduisent naturellement a introduire et a tester des contraintes structurelles sur les paramètres.

Historiquement, les modèles ARCH (Autorégressifs Conditionnellement Hétéroscédastiques) ont été introduits par R.F. Engle en 1982. Dans son article, l'auteur ne suppose plus que (€t; t Z) est un bruit blanc mais envisage plutôt que ce processus est de la forme :

"t = ~ ht

on

71t c" i.i.d.Af (0, 1)

h = c + X p çbi "2 ti

i=1

Dans cette expression, on suppose que c > 0 et que çbi ~ 0 (i = 1, ..., p). Cette façon de procéder permettait a Engle de tenir compte du fait que les variations de prix --fortes ou faibles--étaient suivies d'autres variations fortes ou faibles des signes imprévisibles. Certaines conditions étaient en outre imposées afin de réduire le nombre de paramètres du modèles.

En ce qui concerne les domaines d'application, on peut en distinguer deux grandes catégories. Les premiers consistent a tester des théories économiques relatives aux divers marchés (devises, obligations,...). Les seconds traitent des comportements d'interventions sur le marché des établissements financiers (détermination des portefeuilles optimaux, de portefeuilles de couverture,...). Ce dernier type d'application est plus <<sensible>> et, par la-même, généralement couvert par le <<secret bancaire>> .

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus