3.5 Identification et tests
Nous avons déjà indiqué que l'analyse de
la structure de corrélations du carré des observations d'un
processus GARCH (p, q) permet de déceler l'ordre du modèle. Nous
allons considérer dans cette section le problème plus
général du choix de l'ordre d'un modèle ARMA-GARCH et nous
verrons comment développer des tests pour les identifier. Nous savons
que l'outil de base permettant d'identifier l'ordre d'un modèle ARMA est
la fonction d'autocorrélation ou d'autocorrélation partielle des
observations Xt. Cet outil est en réalité toujours valable dans
le cas d'un modèle ARMA avec le processus d'innovation GARCH. En effet,
par les propriétés des processus GARCH étudiées
précédemment, les innovations du modèle sont de moyenne
nulle et non corrélée. On en déduit facilement que le
comportement des fonctions d'autocorrélation et d'autocorrélation
partielle sont identiques aux modèles ARMA étudiés.
Cependant, les innovations GARCH imposent une modification pour
la fonction d'autocovariance ^h ·
Comme nous l'avons étudié
précédents, le test porte-manteau permet à ce niveau de
conclure si des corrélations linéaires persistent dans les
résidus et. Par la propriété de non corrélation des
processus GARCH, nous savons que ce test ne suffit pas pour conclure. En
conséquence, le développement de méthodes pour tester si
une composante GARCH est présente ou non dans le processus d'innovations
est très important. Une méthode pour identifier une telle
dépendance non linéaire des résidus consiste à
utiliser à nouveau le test portemanteau sur le carré des
résidus e2 t . La procédure pour tester s'il réside des
corrélations sur e t est alors la suivante :
- Calcul de la moyenne de e2 t :
- Calcul de la fonction d'autocorrélation empirique de e2
t :
PT ~1 /e2 t+h - ^vT ~ (e2 t -
^vT )
t=1
^PT (h) = PT t=1 (e2 t - ^vT )2
- Calcul de la statistique du test porte-manteau :
) =
QT (e2
t
|
XT t=1
|
(^PT (h))2
|
Sous l'hypothèse nulle selon laquelle les e2 t sont non
corrélés, cette statistique est distribuée
asymptotiquement selon une loi x2 k ·
En cas de rejet de l'hypothèse nulle, il faudra donc
envisager d'ajuster un modèle (G) ARCH au processus des innovations.
Pour identifier quels ordres peuvent être ajustés a ce processus,
si €t est un processus GARCH (p, q), alors le €2 est un
processus ARMA (m, q), on m = max (p, q). Ceci implique que l'analyse des
autocorrélations du carré des résidus e2 t peut être
mise en uvre afin de trouver m et q, et d'en déduire p.
3.5.1 Tests d'effets ARCH/ GARCH
Comment tester la présence des effets (G) ARCH dans la
série X ou dans le résidu du modèle linéaire
autorégressif?
Deux principaux tests existent :
- Tests d'autocorrélation sur les carrés
€2 : application des statistiques usuelles du type Q - stat
(Box Pierce, Ljung Box etc..).
- Les tests contre un modèle non-linéaire
spécifique (comme les tests du LM d'absence d'auto-corrélation
sur €2 t ).
Les tests du ML
Puisque l'estimation de modèles non-linéaires
est en général plus diffi cile que celle des modèles
linéaires, il est naturel de considérer des tests qui, bien
qu'avec des alternatives non-linéaires spécifiques, ne
requièrent pas l'estimation de ces alternatives.
C'est a cette catégorie qu'appartiennent les tests du
ML. Nous disposons ainsi de trois tests de ce type, chacun testant un type de
non-linéarité : ARCH et BL.
AR(p) contre AR(p) a erreurs ARCH(p) Dans ce type de tests, on
considere un processus (Et) bruit blanc gaussien, c'est-à-dire i.i.d.
dont la loi est Ai (0, o-2). Les hypotheses sont alors
{H0 : Xt = ~ + Pp i=1 ~iXt~i + "t
q
H1 : Xt = ~ + Pp c + Pp
i=1 ~iXt~i + j=1 0.4-i
On estime le modele (Ho) par la methode de moindres carres, et
on calcule les residus (&t) obtenus. On estime alors par la methode de
moindres carres la regression
2
Et = c +
|
X p
j=1
|
PT t=1 v2
j^"2 t
tj + vt avec R2 = 1 ~
Et=1 lit - ~"):
|
La statistique du ML est alors asymptotiquement equivalente
à T x R2. Si l'on pose LM0 = T x R2 alors, sous
(Ho), LM0 est asymptotiquement distribuee comme un chi-deux à p degres
de libertes.
AR(p) contre BL(p, 0, P,Q) Dans ce type de tests, on considere
un processus (Et) bruit blanc gaussien, c'est-à-dire i.i.d. dont la loi
est .Af (0, cr2). Les hypotheses sont alors
~ H0 : Xt = ~ + Pp i=1 ~iXt~i + "t
H1 : Xt = 6. + Eli=1 aiXt_i + Et +
PP PQ j=1 ijXt~i"t~j
i=1
Là encore, on estime le modele (Ho) par moindre carres,
ainsi que '6-2, estimateur de o-2. La statistique du test
ML est
" XT #h i " XT #
LM1 = ^~~2 ^z1;t^"t
^M11 ~ ^M10 ^M1
00 ^M01 ^z1;t^"t ;
t=1 t=i
oil
^z0;t = (-1, Xt-1, ·
· · , Xt--p)
^z1;t = (e.t-1Xt-1, e't-1Xt--P,
e.t-2Xt-1, et-2Xt--P, et--QXt-1, et--QXt
et
^Mii =
|
XT t=i
|
zi,t
|
Zip pour i = 0, 1
|
^z1;t
^t zo,t.
XT t=i
1C/1 -01 = 10-10
=
Il est possible de montrer que sous (H0), LA) est
asymptotiquement distribuée comme un chi-deux a P Q degrés de
libertés.
Le test RESET
On estime ici les parametres du modele linéaire
1/0 : Xt = +
|
X p
i=i
|
aiXt_i + Et
|
et on calcule les résidus obtenus &t, les valeurs
ajustées f(t = +
Ep.=i ai
|
T-
.kt_i et la somme des carrés des résidus SCR0 =
Et_i Et. On estime
|
alors, par la méthode des moindres carrés, les
parametres de
^"t = cto +
|
X p
i=i
|
aiXt_i +
|
h J=1
|
bj ^Xj t+ vt,
|
v-T -2
et on calcule SCR =2_ vt . La statistique de test
est
RESET =
|
[SCR0_SCR1] h-1
|
SCRi/ (T h)
|
qui suit sous (H0) (hypothese de modele AR (p)) un loi de Fisher
F (h-1, T-p-h).
Test de McLeod
Le test de McLeod qui est semblable au test de Ljung-Box
a la différence que ce sont les résidus au
carré qui sont évalués :
Q (p) = T (T + 2)
|
X p
i=i
|
PZ (h)
|
|
T -- i :
|
|