2.2 Les modêles ARCH
généralisées
Pour de nombreuses applications, l'introduction d'un grand
nombre de retards p dans l'équation de la variance conditionnelle du
modèle ARCH (p) est nécessaire pour tenir compte de la longue
mémoire de la volatilité qui caractérise certaines
séries monétaires et financières. Ce nombre important de
paramètres peut conduire a la violation de la contrainte de
non-négativité de la variance et poser des problèmes
d'estimations. Dans cette perspective, une extension importante, le
modèle autorégressif conditionnellement
hétéroscédastique généralisé (GARCH),
est suggérée par Bollerslev [1986]. Cette approche exige moins de
paramètres a estimer que la formulation ARCH (p) pour modéliser
les phénomènes de persistance des chocs. La variance
conditionnelle de la variable étudiée est
déterminée par le carré des p termes d'erreur
passés et des q variances conditionnelles retardées.
2.2.1 Modèle GARCH(p, q)
On continue de considérer un modèle
autorégressif exprimé sous la forme
[ ]
X = E Xt/Xt_1+ €t avec t est
un bruit blanc faible et satisfaisant la
propriété E ["t/Zt_i] = 0.
Ces modèles ont été introduits avec une
dynamique autorégressive,
"t = ~ h (2.7)
l'équation de la variance conditionnelle d'un processus
GARCH s'écrit :
ht =
|
u u tc v +
|
X p
i=1
|
çbiE2 t_i +
|
X q
j=1
|
jh2 t--j
|
on ijt .,A/ (0, cr2), et avec les
conditions c > 0, çb > 0, pour i = 1,
2,..., p et j > 0, pour j = 1, 2,..., q satisfaisante pour
garentir la posivité de h2 t .
Definition 2.2.1 1) Drost et Nijman [1993] ont convenu d'appeler
GARCH faible weak GARCH .> tout bruit blanc faible Et si
i) E ("t/Zt_1) = 0, pour t E Z.
Cette propriété appelée différence
de martingale (tout au moins par rapport a la filtration naturelle).
ii) Il existe des constantes c, i, i = 1,2,... ,p et
j, j = 1,2,... q telles que :
h t = V ("t/Zt_1) = c + X p çbiE2 t_i + X q
jh2 tj, pour t E Z.
i=1 j=1
2) Lorsque le processus d'innovation Vt et E2 est
lui même seulement supposé être un bruit blanc faible, alors
qu'ils appellent GARCH semi-fort «semi-strong GARCH .> le même
processus €t lorsqu'il s'agit d'une différence de martingale avec
un processus d'innovation Vt qui est lui même une différence de
martingale. Les processus GARCH semi-forts ainsi définis coIncident bien
avec l'idée initiale de Engle et Bollerslev puisqu'il est clair
réciproquement que si l'on suppose que Vt est une différence de
martingale, on en déduit que :
Vt = 2 t - h2 t
oh h t est bien la variance de €t conditionnelle
a l'information passée.
Definition 2.2.2 On dit que le processus GARCH (p, q) fort dans
le cas d'un GARCH semi-fort tel que l'innovation standardisée Vt =
€t/h soit un bruit blanc fort (suite de variables indépendantes
et de même loi) et
t ' JV (0, 1).
En fait, la popularité des processus GARCH faibles dans
la littérature récente, à la suite des articles fondateurs
de Drost et Nijman [1993], Drost et Werker [1996] et Nijman et Sentana [1996],
s'analyse sans aucun doute comme le résultat d'une prise de conscience
d'un risque de modèle <<GARCH semi-fort>> d'autant plus
manifeste qu'il est aisé de montrer que la classe des processus GARCH
semi-forts n'est robuste vis à vis d'aucun type d'agrégation.
Plus précisément, ils ont d'abord montré que si des
rendements quotidiens sont conformes à un modèle GARCH semi-fort,
les mêmes rendements considérés sur un horizon plus long
(par exemple hebdomadaire) ne peuvent pas l'être. Autrement dit, la
classe des processus GARCH semi-forts n'est pas robuste vis-à-vis de
l'agrégation temporelle et c'est pourquoi ils ont proposé de
l'étendre à tous les processus qu'ils appellent GARCH faibles
pour récupérer cette robustesse. De façon
générale, dans la mesure on il n'existe aucune norme
d'agrégation, ni temporelle ni contemporaine, qui s'impose à
l'utilisateur, le concept de <<GARCH faible >> peut apparaitre
comme la panacée pour évacuer un risque de modèle trop
patent.
Pour motiver l'introduction des processus GARCH, on peut
réécrire (2.7) à l'aides des opérateurs 1' (.) et W
(.). Dans ce nouveau contexte, ces opérateurs sont définis par
~ (L) = ~ L + b2L + ~ ~ ~ + ~pLp
et
W (L) = 1L + 2L2 + ~ ~ ~ + qLq.
On peut donc écrire
q"t = t + (L)"2 t + W (L)
h2t
on L est l'opérateur de retard.
On a donc,
h2 t = c + '(L)s2 t + W(L)h2 t . (2.8)
Si toutes les racines de 1 -- (L) sont en dehors du cercle
unité, on a :
2
c 0 (L) 2
ht +
t 1 - (L) 1 -- (L)Et .
Si la fonction rationnelle de l'opérateur de retard est
développé en série, propriété (3), on se
trouve :
00
h2 t = c + i=i 'i"2 ti
avec c* > 0 et (pi > 0, pour i = 1, 2, ....
Cette dernière relation montre qu'un processus GARCH
(p, q) est un processus ARCH d'ordre infini. On voit donc que les processus
GARCH peuvent formellement représenter de façon plus
parcimonieuse des processus ARCH contenant un nombre élevé de
paramètres.
Dans la suit, on montre que le modèle GARCH peut
être représenté comme une modèle ARMA dans les
erreurs au carré. Posant que vt = E? -- h4 avec E (vt) = 0, E (vt
v5) = 0 pour t =6 s et E[vt/It_i] = E [E? --
ht2/1-t_1] = 0. Il satisfait la condition de
bruit blanc, on peut écrire E? = h2 t + vt, cela donne :
2
Et = c +
|
X p
i=i
|
i"2 ti +
|
X q
J=1
|
~"2 t~i- vt_i) + vt.
j
|
Il s'ensuit que,
2
Et = c +
|
Xn i=i
|
(Oz + z) -
|
X q
J=1
|
jvt~j + vt, t 2 Z
|
avec n = max (p, q).
Proprietes des processus GARCH
Les propriétés théoriques des processus
GARCH se déduisent de la
même façon que nous avon développé les
propriétés des processus ARCH. Propriete 2.6 Le
processus Et est un bruit blanc si E (E?) < oo.
On a
E(Et) = E [E(Et/It_i)] = 0
et
cov(Et, Et-k) = E(EtEt-k) = E(Et_kE(Et/it_i)) = 0, k > 0.
Lien avec les propriétés des séries
financières : non autocorrélation de €t (quelle que soit la
spécification de h2 t ), autocorrélation de €2
(ici ARMA).
Le calcul de la variance dans le cas général
n'est pas direct. Bollerslev a montré que, dans le cas
général, la variance du processus reste finie si la somme des
paramètres est plus petite que 1.
Propriété 2.7 Une condition nécessaire de
l'existence de la variance d'un processus GARCH (p, q) est
~ (1) + W(1) = X p ~i + X q 3 < 1 (2.9)
i=1 j=1
Si cette condition vérifie avec les contraintes de non
négativité donnée ci-dessus, elle est également
suffisante. Donc le processus GARCH est faiblement stationnaire ou stationnaire
au seconde ordre.
Dans le cas on (2.9) est saturée, c'est a dire que Pp
i=1 cb + Pq j-_i ., = 1, on dira alors que le processus GARCH est
intégré, et on parlera de processus IGARCH.
Propriété 2.8 Le processus €2
d'une représentation GARCH (p, q) peut être
représenté sous la forme d'un processus ARMA (max (p, q), q)
définie dans une innovation vt = €2 t - h2 t , tel que :
€2 t = c + Xn (çbi + i)€2
t_i - X q jvt_3 + vt (2.10)
i=1 j=1
avec la conversion çb = 0 si i > p et j = 0 si j >
q.
Cette observation amène deux conditions immédiates
:
1. Bien que les valeurs €t d'un processus GARCH soient
non corrélées, il existe une dépendances non
linéaires entre les observations, puisque que le carré des
observations se comporte formellement comme un processus ARMA;
2. Pour identifier le nombre des paramètres p et q
d'un processus €t ~ GARCH(p, q), on peut utiliser les fonctions
d'autocorrélation et d'autocorrélation partielle du processus
€2 suivant la même procédure utilisée pour
trouver le nombre de paramètres d'un processus ARMA.
Dans la section suivante, on définit un cas particulier de
ce processus, processus GARCH (1, 1), et ses propriétés.
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