CONCLUSION
Le
présent travail est relatif à l'étude de la filière
de commercialisation de la viande de brousse à Kinshasa. Il avait pour
objectif de comprendre l'organisation de cette filière à
Kinshasa. Des enquêtes ont été menées auprès
des commerçants et des ménages, en vue d'identifier les
espèces animales sauvages exposées à la vente et
déterminer le lieu de provenance de cette marchandise.
Après une enquête de 3 semaines sur cinq
marchés et un port de Kinshasa en l'occurrence le Marché
central, le Marché Gambela, le Marché de Matete, le
Marché de la liberté et le port de l'OCC, 1153 carcasses
d'animaux sauvages ont été inventoriées
représentant 14 espèces animales dont 9 soit 64,3% figurent au
tableau relatif aux espèces totalement protégées par la
loi n° 82- 002 du 28 mai 1982 portant réglementation de la chasse.
Ce commerce est animé essentiellement par les femmes (74,1%).
L'âge de la majeure partie de commerçants se situe entre 42-53 ans
(37%). Cette tranche d'âge comprend des chefs de famille et des personnes
ayant d'importantes responsabilités familiales.
Les provinces de l'Equateur (55,1%), du Bandundu (24,1%),
Oriental (13,7%), du Bas-Congo (1,7%), du Kasaï Occidental (1,7%) et de
Kinshasa (3,4%) sont les sources principales de ravitaillement de la ville
province de Kinshasa. Les enquêtes que nous avons menées indiquent
que l'usage du fusil demeure l'une de principales méthodes de chasse
(29,3%) suivi du piégeage (24,1%). Pourtant le piégeage est par
excellence une méthode non sélective, interdite par la loi; en
effet, les jeunes animaux, les femelles gestantes, les femelles suitées
et même les animaux totalement protégés peuvent en
être des victimes. Bien que cette spéculation soit en pleine
croissance, des signes de raréfaction faunique sont perceptibles et
laissent penser à une surexploitation des ressources. La chasse n'est
pas contrôlée: les corps de métier comme les garde-chasses,
les officiers de chasse et les garde-forestiers ont été
supprimés depuis 1982. Il devient ainsi impossible d'assurer la
surveillance des activités de chasse. Dans ce contexte, la chasse en
République Démocratique du Congo s'apparente à un massacre
systématique et aveugle des populations animales sauvages. Il est donc
indispensable de mettre en oeuvre des mécanismes de gestion
intégrés de la faune sauvage respectueuse de la
législation congolaise et des conventions internationales.
RECOMMANDATIONS
- Organiser un véritable contrôle et une bonne
application de la loi pour éviter l'extinction des certaines
espèces animales ;
- Encourager l'élevage des espèces animales
sauvages non conventionnelles et accroître la disponibilité en
viande domestique;
- Assurer un meilleur contrôle des aires
protégées pour éviter le braconnage;
- Mener des campagnes de sensibilisation sur la protection de
la faune sauvage.
|