Section 3 : Impact de la sanction sur le rendement au
sein de l'IMPROKA
De manière générale, les sanctions
négatives, prises objectivement en conformité avec la loi, la
convention collective et le Code du Travail, bien que jouant parfois
négativement sur le rendement, disciplinent les agents fautifs et
constituent un frein aux tentatives de fraude ou de méconduite.
Quant aux sanctions positives, elles stimulent les autres
travailleurs à bien faire en vue de mériter les mêmes
appréciations auprès de l'employeur. Cette analyse des cas
étudiés peut le démontrer.
a) Cas du Travailleur A
Dans ses attributions, ce travailleur est chargé de
finaliser tous les travaux d'impression : agrafage, reliure et rognage.
Et voilà qu'il est licencié. Faut-il engager
quelqu'un d'autre pour le remplacer ? Ce quelqu'un d'autre pourra-t-il
s'habituer et s'adapter facilement aux travaux de l'imprimerie, notamment en ce
qui concerne l'agrafage, la reliure et le rognage ?
La société a connu pendant cette
période, des retards dans l'achèvement des travaux. Ce qui
constitue un frein dans le processus de production. Cette situation a
influencé négativement la production.
Le renvoi de cet agent, comme nous venons de le dire, n'a pas
profité à l'entreprise, dans le sens que certains travaux de
rognage qui profiteraient à la maison IMPROKA étaient autres fois
orientés vers l'Imprimerie Catholique de Katoka pour leur finissage
à cause de manque d'expérience du nouveau recruté au
même poste. D'où, l'impact négatif sur le rendement.
b) Cas du Travailleur B
Après le licenciement de ce travailleur, un autre
mécanicien a été engagé. Celui-ci étant au
courant de tout ce qui est arrivé à son
prédécesseur, essaye de travailler en toute transparence.
Chaque fois qu'il y a panne sur les moteurs, il en informe le
Chef d'atelier ; ce dernier fait le constat et informe à son tour le
directeur qui prend la décision finale.
Cette façon de travailler a permis à l'IMPROKA
d'enregistrer peu de difficultés en ce qui concerne la partie
mécanique dans son cycle d'exploitation.
c) Cas du Travailleur C
L'Acte commis digne de sanction par ce travailleur est
appelé en droit congolais « usage des faux ». Son licenciement
a suscité de la crainte et d'estime pour les biens de service dans le
chef des autres travailleurs qui ont compris qu'on ne peut pas percevoir ni
établir un document pour une commande ou un travail qui n'est pas
passé par voie légale.
Nos échanges faits avec certains travailleurs de la
boîte, confirment que la sanction infligée à ce cas a
suscité encore de la crainte dans les chefs de travailleurs qui avaient
l'habitude de s'engager à un travail non encore taxé par
l'imprimerie.
d) Cas du Travailleur D
La sanction infligée à ce travailleur, a
suscité dans le chef des autres la crainte et le respect des
autorités de l'entreprise, et les a poussés à vivre
ensemble dans l'harmonie.
Les relations d'amitié et de camaraderie
améliorent l'ambiance et le climat du travail au sein de l'entreprise.
Elles rendent la vie professionnelle aisée et le travail moins
pénible. Elles sont favorables au bon rendement au sein d'une
entreprise. L'employeur doit favoriser ces relations en organisant des
retrouvailles, des diners, les repas, les verres de bière ou de
café à certaines occasions qu'il prévoit ; étant
donné que les disputes, les conflits, les tiraillements sont des
obstacles au bon rendement(1).
e) Cas du Travailleur E
Ce travailleur reconnaît son acte et s'est
amélioré dans la suite.
La faute commise par lui est lourde. Les 5 jours de mise à
pieds lui infligés ne correspondent pas à sa faute, il pouvait
être puni plus sévèrement que ça.
Mais cette sanction a fait que désormais, tout client
qui veut payer ou honorer la facture de sa commande, est orienté tout de
suite à la caisse. Cette mesure disciplinaire a permis à
l'IMPROKA de canaliser ces recettes.
(1) C.T. BAKENGE, R., op. cit., inédit.
f) Cas du Travailleur F
Le Travailleur F parvient à réparer plusieurs
machines d'impression.
Ceci épargne l'IMPROKA des dépenses exorbitantes
que créent ces machines pour leur réparation.
C'est ainsi que désormais, lorsque les machines
tombent en panne, au lieu d'attendre les techniciens qui puissent venir de
Kinshasa - ce qui constitue un frein à la production - Motivé par
une prime qu'il toucherait mensuellement, ce travailleur se dépasse pour
les réparer. C'est un gain pour l'entreprise.
g) Cas du Travailleur G
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correctement, il faut :
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Pour que l'entité Internet fonctionne
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- un fut de mazout qui coûte
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:
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350
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$
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- abonnement mensuel / Internet
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:
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350
|
$
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- cartouche Imprimante & autres
|
:
|
150
|
$
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- salaire agent commis
|
:
|
100
|
$
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TOTAL
|
:
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950
|
$
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Depuis l'implantation de ce service, l'IMPROKA n'est jamais
parvenue à couvrir toutes les charges d'exploitation, soit 6 mois
durant, avec une recette mensuelle de #177; 680 $. Donc, un déficit.
Ce travailleur a été attaché à cette
entité au 7e mois et voici comment se présente la
situation de sa prestation :
- à son premier mois
|
:
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98 2,82 $
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- à son deuxième mois
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:
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1.117,03 $
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- à son troisième mois
|
:
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1.342,01 $
|
Vu qu'avec lui, ça semble marcher, le directeur de
l'IMPROKA lui attribue une prime mensuelle de #177; 16 $. Cet encouragement le
pousse à faire encore plus. C'est ainsi qu' :
- à son quatrième mois
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:
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1.477,28 $
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- à son sixième mois
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:
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1.623,76 $
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- à son huitième mois
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:
|
1.940,16 $
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- à son dixième mois
|
:
|
2.010,20 $
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Cette sanction a influencé positivement le rendement de
l'IMPROKA.
h) Cas du Travailleur H
Ce travailleur avait auparavant l'habitude d'aller à la
maison à 15h30' comme d'habitude.
Mais depuis qu'il est motivé ou sanctionné
positivement par une prime spéciale, il a pris lui-même la
résolution de venir même les heures de nuit pour achever certains
travaux.
Ceci diminue de plus en plus les plaintes des clients.
C'est pourquoi, pour numéroter 25 carnets facturiers par
exemple, il faut un jour, mais s'il vient le soir, on atteint 45 carnets par
jour.
i) Cas du Travailleur I
Ce travailleur se voyant encouragé par une prime
spéciale, a pris la résolution d'exécuter les travaux
jusque dans leur stade final.
C'est comme, par exemple, pour rogner 300 livres, il faut
deux jours de travail. Mais dans le souci d'être encore encouragé
avec des primes, il reste jusque dans les heures après service pour les
exécuter.
Donc, les 300 livres qui peuvent être rognés dans
deux jours, il le fait en un jour.
j) Cas du Travailleur J
La grande machine d'impression Offset « KORS »
étant vieille, elle pose de temps en temps de difficultés pour
tourner correctement.
Un travail de 2 ou 3 jours s'exécutent en une semaine. Ce
qui constitue un manque à gagner pour l'IMPROKA.
Mais ce travailleur parvient à exécuter un travail
programmé pour une semaine dans deux ou trois jours.
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