WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution des ONG musulmanes à  l'accroissement de l'offre éducative de base au Burkina Faso: Cas de l'Agence des musulmans d'Afrique.

( Télécharger le fichier original )
par Seydou SOGOBA
Université de Koudougou - CA/ Institut d'études politiques 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Analyse des données

La première partie de l'analyse concerne les données d'entretien. La seconde est consacrée aux données des questionnaires. Une troisième partie fait une analyse synthétique des appréciations et des difficultés évoquées par les différents participants.

2.1. Analyse des données d'entretiens

L'entretien semi-dirigé a concerné cinq catégories de participants à partir desquels les données recueillies ont été présentées. Nous procédons à l'analyse par les thèmes contenus dans les guides d'entretien.

2.1.1. Données recueillies auprès des responsables du bureau national de l'AMA

Avec les responsables de l'AMA nous avons demandé à connaître les objectifs, la structuration, le mode d'intervention de l'ONG et les difficultés qu'elle rencontre sur le terrain. Nous avons particulièrement insisté sur sa contribution à l'enseignement de base au Burkina, objet de notre recherche.

Il ressort de ces entretiens pour ce qui est de la présentation, que l'AMA est une ONG Koweitienne active de façon régulière dans plus de vingt neuf pays en Afrique. Elle couvre plusieurs autres pays africains par des actions spontanées notamment en cas de sinistres. En 1995, l'ONG pour se faire plus de crédibilité et de transparence dans les interventions s'affilie à une ONG anglaise (DIRECT AID) et prend la dénomination DIRECT AID/AMA. Le changement sera pris en compte dans l'autorisation d'exercer au Burkina en 2000. L'AMA fut la deuxième ONG musulmane après l'O.I.I.S à signer un accord de siège avec l'Etat Burkinabé en 1988 et a eu pour premier directeur le docteur Aboubakar DOUKOURE qui est de nationalité burkinabé. Son objectif principal est de collecter l'aide auprès des donateurs et la faire parvenir directement aux bénéficiaires qui sont les populations les plus démunies d'Afrique. A propos R1 affirme:

«L'AMA a été créée rien que pour l'Afrique, elle se fixe pour tâche principale de rassembler les dons octroyés par des personnes riches des pays arabes pour aider les pauvres en Afrique. Ses actions se fondent sur les principes islamiques de charité qui exigent que les plus nantis prélèvent une partie de leurs richesses pour subvenir aux besoins des plus pauvres".

En ce qui concerne la structuration et le fonctionnement de l'AMA, au niveau international sa structuration a connu plusieurs changements pour s'adapter à la diversification et à l'intensification des actions. De nos jours, les principaux organes sont: le conseil d'administration qui regroupe le secrétaire général, les directeurs des différents organes et des personnalités de la société Koweitienne choisies d'entre les membres fondateurs ou des experts; le comité exécutif ou comité de gestion dont l'administration est assurée à deux échelles: l'administration géographique qui a pour charge l'exécution des programmes fixés pour chaque pays; l'administration technique qui se charge de la conception et l'évaluation des programmes par l'intermédiaire des bureaux spécialisés au nombre de douze; les bureaux nationaux qui se chargent de l'exécution des programmes fixés par le siège(voir organigramme de l'AMA, page 57). Le bureau national s'appuie généralement sur cinq services (santé, orphelins, culture, comptabilité, projets) et est dirigé par un directeur expatrié. Les responsables du bureau national (directeur général, responsable financier), et les directeurs des centres sont nommés par le comité exécutif à l'issue de tests de recrutement organisés dans des pays africains.

Pour le financement des activités de l'AMA, les oeuvres de bienfaisances constituent la principale source de revenus. L'AMA bénéficie aussi d'une autorisation spéciale du ministère des affaires religieuses du Koweït pour collecter l'aumône auprès des croyants. A cela s'ajoutent les dons spécifiques par lesquels le donateur remet à l'agence une somme donnée et précise le domaine dans lequel il faut l'utiliser (mosquée, puits, école~).Selon R2,

«les dons en espèce parviennent au siège au Koweït par plusieurs voies: les prélèvements directs mensuels sur le salaire du donateur; les dépôts effectués directement au siège ou sur le compte de l'agence; les boîtes de collectes installées au niveau des grandes surfaces telles les aéroports, les usines, les établissements scolaires etc."

Il est à noter que ces ressources proviennent aussi bien des personnes physiques que des personnes morales.

Au Burkina Faso, le bureau national siège dans un immeuble à deux étages situé à Ouagadougou au secteur 29 en face de l'avenue Général De Gaulle. Une douzaine d'agents

permanents travaille dans ce bureau. Dans l'ensemble l'AMA au Burkina fonctionne avec 244 agents permanents (bureaux et terrain confondus) dont 7 expatriés.

Quant au Mode d'intervention et domaines d'activités de l'AMA, les bureaux nationaux recensent les besoins des populations et les communiquent au comité exécutif après en avoir fait l'estimation financière. Ces besoins sont ensuite présentés à des donateurs potentiels dans les pays arabes pour financement. De façon générale l'ONG ne va pas vers les populations. C'est aux populations qui sont dans le besoin d'adresser leurs doléances au bureau national de leur pays. Le bureau se charge ensuite de réunir toutes les informations concernant le projet à financer et de les communiquer à sa hiérarchie au Koweït. Dès que le financement est acquis, le projet est exécuté et un rapport d'exécution accompagné des photos et les pièces comptables est fourni au comité exécutif.

De plus en plus l'AMA initie elle-méme des projets qu'elle juge conforme aux besoins de la société. C'est le cas de la construction des complexes socio éducatifs (centres). La construction des centres est favorisée par le fait qu'il existe dans les pays majoritairement musulmans des personnes qui privilégient en matière d'oeuvres sociales la prise en charge des orphelins. Et comme cette activité nécessite la mobilisation de plusieurs services, le donateur intéressé prévoit suffisamment de moyens pour la construction d'un centre polyvalent à méme d'assurer une prise en charge entière des enfants démunis. Dans ce cas, il incombe au bureau demandeur d'obtenir auprès des autorités locales un terrain suffisamment spacieux pour contenir les infrastructures et d'en informer le donateur par le biais du comité exécutif. Ainsi les grands domaines d'intervention de l'AMA sont: l'éducation et la culture (enseignement, alphabétisation, sensibilisation...); l'assistance sociale (prise en charges des orphelins et enfants de la rue, la santé; financement des projets sociaux (mosquées, hydraulique, micro finance de soutien aux femmes, distribution de vivres...).

En matière de promotion de l'enseignement de base, L'AMA y consacre une partie importante de ses activités, parce que nombreux sont les donateurs qui cherchent à financer des projets éducatifs. C'est pourquoi l'AMA a introduit une demande de collaboration auprès du MEBA afin de pouvoir multiplier et diversifier ses actions entrant dans le cadre de l'éducation de base.R2

«nous avons proposé un document d'accord de collaboration au MEBA depuis très longtemps, mais, jusque là, aucune suite n'a été donnée à cette requête. C'est peut être un refus mais on ne nous dit rien. On ne comprend pas!».

La construction des écoles vise de façon globale à accompagner l'Etat Burkinabé dans sa lutte contre l'analphabétisme. De manière spécifique il s'agit de donner aux plus démunis la possibilité d'accéder à une scolarisation à moindre coût, et de proposer aux musulmans une école qui tienne compte de leurs convictions religieuses tout en se conformant totalement aux exigences de l'éducation nationale. Des enseignants francophones et arabophones sont recrutés sur la base du BEPC, et l'autorisation d'enseigner délivrée par le MEBA. Pour le moment, l'agence n'organise pas la formation continue de ses enseignants. La convention proposée au MEBA prend en compte ce volet. En attendant, un inspecteur à la retraite vient d'être recruté pour se pencher sur la question.

La contribution de l'AMA à l'enseignement primaire burkinabé depuis son installation est difficilement quantifiable. En effet, les premières actions qui se sont traduites par la construction des infrastructures scolaires confiées à des particuliers, par l'appui à la scolarisation à travers l'octroi de bourses, les soutiens aux services étatiques d'éducations n'ont pas été capitalisées à cause sans doute du mode de gestion qui n'insistait pas sur les principes de la continuité de l'administration. Néanmoins, on peut évoquer de façon globale en terme de bilan de son investissement à l'enseignement de base ce que nous a confié R1 en ces termes:

«l'AMA a construit 13 écoles medersas confiées à des communautés dont elle n'a même plus les nouvelles; dix écoles à six classes chacune gérées par l'agence elle-même, des centaines d'emplois créés et des milliers d'enfants scolarisés avec une bonne majorité ayant bénéficié d'une prise en charge entière. Nous avons contribué pendant plusieurs années au fonctionnement de certains services du ministère Il est difficile de donner un chiffre exact de ce que l'agence apporte à l'éducation par an».

Les activités s'imbriquent de sorte qu'il n'est pas toujours aisé de dissocier le coüt de la scolarisation des autres prises en charge des enfants qui favorisent justement leur scolarisation. Néanmoins on peut se faire une idée à travers le salaire annuel payé aux enseignants du primaire qui s'élève cette année à plus de 32 millions pour 61 enseignants. Mais on estime que le système a pris en charge en moyenne 35 enseignants par an depuis 15 ans, c'est donc près de 300 millions qui ont été affectés uniquement aux salaires.

D'autres ONG musulmanes interviennent dans le domaine de l'enseignement; mais les responsables de l'AMA pensent que l'AMA est la première à initier de façon assez organisée une école musulmane qui prenne en compte tout le contenu des programmes de l'éducation nationale. En matière de collaboration, ils ne connaissent pas de cadre de concertation réservé

aux ONG musulmanes ni de façon générale, ni de façon spécifique avec celles qui sont actives dans l'enseignement.

Organigramme de l'AMA

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle