PREMIERE PARTIE: APPROCHE THEORIQUE
CHAPITRE 1: PROBLEMATIQUE
Ce chapitre consacré à la problématique
est organisé autour de quatre grandes parties essentielles à
savoir: le contexte de l'étude qui présente quelques
caractéristiques du système éducatif et le rôle des
ONG; l'analyse de la situation problématique qui décrit les
manifestations du problème de recherche; la justification du sujet ; le
but et les objectifs de la recherche.
1. Le c14sIj se deIt'ésudeI
Cette partie de la problématique consiste à
présenter le contexte de l'étude. Le contexte de l'étude
est vu sous le triple angle des caractéristiques du système
éducatif burkinabé actuel; de la place des ONG dans le
développement, notamment les ONG musulmanes et de l'action de l'AMA au
Burkina Faso.
1.1. Quelques forces et faiblesses du système
éducatif burkinabé
Le système éducatif burkinabé a ses
forces et ses faiblesses. Cette étude est entreprise à un moment
où la situation éducative nationale est marquée par une
demande en éducation de plus en plus accrue. Cette situation comme nous
l'avons mentionnée plus haut a entraîné l'adoption de
mesures fortes comme le PDDEB qui ont permis une nette amélioration
entre autres de l'accès à l'école primaire (le taux
d'accès au CP1 est passé de 68,4% en 2003/04 à 81,3% en
2006/07). Malgré cette augmentation de l'accès à
l'école primaire, nombreux sont les enfants qui risquent de ne pas
connaître une vie scolaire. Au nombre des causes du non accès
à l'école sont entre autres la distance qui sépare
l'école et le domicile de l'enfant et les conditions de vie
précaires des parents, ce qui exige donc une augmentation et une
diversification de l'offre scolaire notamment dans certaines zones
défavorisées. On constate aussi une forte déperdition
scolaire au niveau du primaire. En effet sur 100 élèves entrants
au CP1, seuls 67 atteignent le CM2 en 2006/07 compromettant l'objectif de la
scolarisation primaire universelle visée.
Par ailleurs lorsqu'on compare les taux bruts de
scolarisation du primaire de quelques pays d'Afrique, on constate que le
Burkina Faso possède l'un des plus faibles taux. On note fort
heureusement que le taux d'accroissement reste appréciable,
témoignant sans doute de l'importance des efforts fournis. Le tableau
ci-dessous est une illustration de cette réalité.
Tableau n°1: Evolution des taux bruts de
scolarisation du primaire 3nxNLi2 Lsn NL35AIUTXEL
francophone.
Taux bruts et périodes
Pays
|
TBS primaire (en %)
|
Accroissement
|
|
2004-05 (ou année proche)
|
pourcentage
|
Mali
|
27
|
69
|
156%
|
Guinée
|
34
|
77
|
126%
|
Mauritanie
|
49
|
93
|
90%
|
Burkina Faso (2006/07)*
|
33
|
55
|
67% (65%)*
|
Bénin
|
58
|
96
|
66%
|
Niger
|
29
|
47
|
62%
|
Madagascar
|
93
|
138
|
48%
|
Tchad
|
55
|
81
|
47%
|
Sénégal
|
59
|
78
|
32%
|
Cameroun
|
96
|
105
|
9%
|
RCA
|
71
|
75
|
6%
|
Togo
|
109
|
104
|
-5%
|
Moyenne des 12 pays
|
60
|
86
|
44%
|
|
Source : UNESCO/BREDA, rapport Dakar + 7, P
23
Sur le plan international, la crise financière
intervenue dans les pays développés et qui s'est vite
mondialisée fait craindre une diminution de l'aide publique au
développement. Dans une telle situation, c'est le domaine de
l'éducation qui est la première à en pâtir. En effet
l'éducation est très souvent jugée improductive et
malgré les programmes de plus en plus affinés (le PDDEB par
exemple), les bailleurs de fonds y accordent de moins en moins
d'intérêt. En témoigne l'affirmation de Kailash Satyarthi
1 lorsqu'il s'exprime en ces termes: «les donateurs se sont
montrés moins courageux et ont promis peu d'argent frais pour la
réalisation des objectifs de l'Education Pour Tous». Il y a
donc nécessité pour le Burkina d'imaginer et de promouvoir
d'autres sources à même d'accroître l'offre
éducative. En la matière, les ONG semblent titre des
interlocuteurs fiables, en ce sens que leurs interventions échappent
généralement aux contraintes politiques et stratégiques
qui lient les Etats. Quelle est donc la contribution que les ONG peuvent
apporter à l'éducation?
1 Président de la campagne mondiale pour
l'éducation (CME)
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