LISTE DES IMAGES
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Image n°1: Carte de la répartition
des centres et ecoles de l'AMA au Burkina Faso
en 2010 18
Image n°2: Organigramme de l'AMA 53
INTRODUCTION
Aujourd'hui plus que jamais la question de l'éducation
s'invite à tous les débats sur le développement. L'on
s'accorde à dire que c'est le moyen privilégié pour
parvenir au mieux être des populations. La croissance économique,
le recul de la pauvreté, l'amélioration de la condition
féminine, la maîtrise de la démographie, l'emploi, la
santé sont des objectifs directement liés aux progrès de
l'Education. En effet, sur le plan de la productivité, il est
avéré qu'il existe une corrélation étroite entre la
formation des individus et les revenus au niveau tant individuel
qu'étatique. L'enquête prioritaire sur les conditions de vie des
ménages (INSD 2003) souligne que l'analphabétisme est un obstacle
majeur à la productivité de l'agriculture, à l'industrie
et aux services à forte valeur ajoutée. Pour les populations,
l'analphabétisme constitue un frein à la protection de
l'environnement et constitue un terreau à la pauvreté. C'est dans
ce sens que ces propos de MERLIN (1998, p61) exprime toute la dimension de la
question: «l'histoire démontre que seuls ont pu accéder
à un développement moderne, les pays qui avaient peu
d'analphabètes et un enseignement primaire
généralisé à tous les enfants".
Ces constats sur l'importance de l'éducation comme
facteur du développement a inspiré le développement du
champ de l'«Education Pour Tous" (EPT), objet de grandes rencontres
internationales, respectivement à Jomtien en 1990, et à Dakar en
2000. La communauté internationale a donc pris l'engagement de faire de
l'accès à l'éducation de qualité pour tous une
réalité à l'horizon 2015 et de réduire de 50%
à cette date, le taux d'analphabétisme des adultes et des femmes
en particulier.
Au niveau africain, les dirigeants avaient déjà
affiché l'ambition de rendre l'école accessible à tous
dès les premières heures des indépendances politiques.
Leurs grandes rencontres avaient pour objectifs de déterminer les voies
et moyens pour faire de l'EPT une réalité. Nous pouvons retenir
à cet effet: la conférence des Ministres africains de
l'éducation à Addis-Abeba en 1961, où fut fixé
l'objectif de 100% de taux de scolarisation en 1980, et la rencontre de Niamey
en 1981.
Au niveau national, le Burkina Faso s'est engagé dans
plusieurs initiatives depuis les indépendances dans ce sens à
travers des réformes et des innovations. Les plus récentes ont
concerné l'élargissement de l'offre éducative et
l'optimisation des ressources
infrastructurelles et humaines disponibles: il s'agit des
classes à double flux1, des classes multigrades2,
des écoles satellites et des centres d'Education de Base Non Formelle
(ES/CEBNF).
D'autres événements socio-politiques marquants
ont été déterminants dans l'évolution du
système éducatif burkinabé: la tenue des Etats
Généraux de l'Education (EGE) du 5 au 10 septembre 1994, les
Assises Nationales sur l'Education du 4 au 6 avril 2002, l'élaboration
et la mise en oeuvre du Plan Décennal de Développement de
l'Education de Base (PDDEB 2001-2010). Ces grandes rencontres ont permis de
poser un diagnostic, de réaliser une analyse du système
éducatif, et de proposer des voies et moyens de son
développement. Notons que des EGE, est sortie la loi d'Orientation de
l'éducation qui définit les buts et finalités de
l'école burkinabé. Cette loi n°013/ADP/ du 9 mai 1996
portant loi d'Orientation de l'Education précise la priorité
de l'éducation nationale, le droit à l'éducation de tous
et l'obligation scolaire jusqu'à l'age de 16 ans révolus. Quant
au PDDEB élaboré en 2000, il devra permettre la mobilisation de
tous les acteurs et partenaires de l'éducation, et l'atteinte d'un taux
brut de scolarisation de 70% au primaire et un taux d'alphabétisation de
40% en 2010.
Beaucoup d'autres efforts ont été consentis sur
le plan financier. Le budget de l'éducation ne cesse de progresser ces
dernières années. Mais malgré tous ces efforts consentis,
près du cinquième de la population n'a pas accès à
l'école. Par ailleurs, seuls 66,8% des enfants qui accèdent
à l'école atteindront la fin du cycle primaire. Il est donc
nécessaire que d'importants progrès soient réalisés
aussi bien en termes d'accès que de rétention.
Conscient que la lutte contre le sous-développement ne
peut être gagnée sans la victoire de celle contre l'ignorance, et
face aux difficultés objectives liées à la rareté
des moyens financiers qui entravent le développement du système
éducatif, le gouvernement burkinabé fait appel à de
nombreux partenaires nationaux et étrangers qui le soutiennent dans ses
actions de démocratisation de l'école. Au nombre de ces
partenaires, les Organisations Non Gouvernementale (ONG) occupent une place de
choix. Elles s'investissent dans des actions tendant à accroître
l'offre éducative: subventions des programmes étatiques,
plaidoyers, prises en charge des frais de scolarité, construction
d'écoles sont entre autres leurs domaines d'action. Si les ONG sont de
plus en plus reconnus comme des acteurs de premier
1 Classes accueillant alternativement dans une même salle
de classe deux groupes d'au moins 60 élèves chacun (formule 211)
ou 2 maîtres utilisant alternativement une même salle de classe
(formule 212).
2 Les 2 niveaux d'un même cours sont gérés
dans une même salle de classe par un seul maître.
rang dans la promotion de l'éducation, les
interventions de bon nombre d'entre elles manquent de planification et de
coordination avec les plans de l'Etat. Pourtant dans un contexte où la
lutte en faveur de l'éducation requiert une collaboration et des
échanges d'expériences entre les acteurs, il s'avère
nécessaire non seulement de mettre tout le monde au même niveau
d'information, mais aussi de capitaliser tous les apports, notamment ceux des
ONG qui semblent agir dans l'anonymat sans une véritable
intégration dans la tendance globale actuelle dont les principales
références sont l'EPT et le PDDEB.
C'est pourquoi nous avons jugé utile de mener la
réflexion sur l'une de ces ONG en particulier, l'Agence des musulmans
d'Afrique (AMA). C'est une organisation Koweitienne installée au Burkina
Faso depuis 1986. Ses activités essentiellement orientées vers la
promotion des plus démunis prennent en compte les questions
éducatives.
Il s'agit pour nous d'investiguer sur la nature des
interventions de cette agence de façon générale,
d'analyser particulièrement le fonctionnement des écoles
construites et gérées par elle afin d'évaluer la
qualité de sa contribution à l'accroissement de l'offre
éducative de base. A cet effet notre sujet s'intitule ainsi qu'il suit:
Contribution des ONG musulmanes à l'accroissement de l'offre
éducative de base au Burkina Faso: Cas de l'Agence des musulmans
d'Afrique.
Le mémoire que nous présentons à l'issue
de la recherche sur ce sujet comporte principalement deux parties:
· la première se constitue des aspects
théoriques à savoir la problématique, le cadre
théorique, la revue de littérature et le cadre
méthodologique;
· la seconde partie se compose de la présentation
des données, de l'analyse et de l'interprétation des
résultats, suivies des propositions de solutions dans le sens d'une
amélioration de la qualité de ces interventions.
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