Le partenariat est un processus social qui se fonde sur le
paradigme participatif. Il apparaît comme une condition du bon
fonctionnement local, en tant que processus de cogestion, et entre dans les
stratégies déployées par les organisations pour s'ajuster
aux transformations d'ordre économique qui ont un impact sur le
financement de leurs activités. Face donc aux problèmes de
compétence et de ressources, le partenariat apparaît comme une
condition de réussite des organisations modernes.
Dans la pratique, le partenariat peut être compris
comme«un accord ou un système associant des personnes, des
entreprises, des institutions ou des pays ayant des intérêts
communs ou en vue d'une action commune». En contexte éducatif,
le partenariat peut revêtir
plusieurs formes. Pelpel (1997) en dénombre
principalement trois. Ce sont les partenariats de type
évènementiel, conjoncturel et structurel: le type
événementiel est de courte durée et a pour objectif
d'enrichir et illustrer un enseignement. Elle survient
généralement suite à l'initiative d'un enseignant et
consiste à faire intervenir un acteur extérieur, à
effectuer une visite sur un site ou se rendre à une manifestation
culturelle. Elle privilégie l'expérience collective, mais peut
perdre sa substance pédagogique en virant au tourisme.
Le type conjoncturel met en jeux des partenaires qui
s'associent dans le but d'exécuter un projet d'action éducative
(PAE). Il peut également consister en une relation avec l'environnement
proche ou lointain (jumelage, voyage). Il engage un groupe
d'élèves et une équipe enseignante en vue de tirer partie
de diverses compétences nécessaires à la
réalisation du projet.
Le type structurel est celui qui alterne dans la formation des
phases théoriques et des périodes pratiques. C'est le type de
partenariat utilisé dans l'enseignement professionnel.
Quel que soit le type de partenariat, son
opérationnalisation passe par un projet qui le concrétise.
Partenariat et projet sont donc intimement liés. Ces trois types
s'appliquent à l'école en tant qu'institution
spécialisée d'apprentissage et de construction de savoirs. Pour
cette étude nous envisageons le partenariat comme une coopération
à un niveau plus global, c'est -à -dire comme un accord ou un
système associant des personnes, des entreprises, des institutions ou
des pays ayant des intéréts communs ou en vue d'une action
commune. Dans ce contexte les partenaires sont l'AMA, les parents
d'élèves, les autres ONG et associations de développement,
les autorités administratives, religieuses et coutumières, les
enseignants et las élèves. L'intérêt commun pour
chacun ici étant l'éducation de base des enfants, futurs
citoyens.
L'agence des musulmans d'Afrique, organisation
internationale, à travers l'accord qui la lie à l'Etat du Burkina
matérialisé par la convention cadre d'établissement entre
les ONG et le Burkina Faso est dans une dynamique de partenariat. La convention
stipule en effet en ses articles 1 et 2 que
«L'association s'engage, conformément aux
objectifs définis dans ses statuts et en harmonie avec les
priorités nationales à mobiliser les ressources humaines,
financières et techniques nécessaires à l'appui des
projets et programmes de développement initiés et
exécutés par les populations des zones rurales et urbaines du
Burkina. Aux fins de réalisation desdits projets et programmes de
développement l'association nouera toute collaboration utile avec les
collectivités locales, organismes publics ou privés
agréés par le gouvernement».
Ce texte, en méme temps qu'il engage l'ONG à
participer à la mise en oeuvre des projets et programmes de l'Etat
entrant dans ses domaines de compétences, l'autorise à nouer
d'autres relations au besoin. La signature de protocoles de
collaboration avec différents départements ministériels
peut donc en découler. L'AMA disposerait d'un protocole de collaboration
avec le ministère de la santé et le ministère de l'action
sociale. Pour le ministère de l'enseignement de base et de
l'alphabétisation, notre enquête préliminaire n'a
révélé aucun partenariat formel quand bien même il
est reconnu que la multiplication des infrastructures scolaires et
l'application des programmes officiels pratiqués par l'ONG pourraient
correspondre aux objectifs nationaux en matière d'éducation.
Si l'on considère le partenariat par rapport au fait
qu'il met en oeuvre des acteurs multiples, il pourrait servir de fondement
à notre recherche. Mais dans notre cas, il serait difficile d'appliquer
le partenariat à la démarche de l'AMA qui consiste à
apporter simplement de l'aide aux populations en construisant des écoles
et en les gérants. Le processus participatif n'est pas perceptible. De
ce point de vue, nous ne retenons pas le partenariat comme théorie sur
laquelle nous pouvons fonder notre recherche.
La théorie des relations humaines
La théorie des relations humaines a un lien avec les
théories de la motivation qui cherchent à expliquer les sources
de motivation des individus. Elle cherche à connaître aussi le
contenu et la nature de la motivation. Les théories de la motivation
sont nombreuses, mais pour les besoins de cette étude, nous avons
opté d'examiner la théorie des relations humaines, qui est
considérée comme une des théories préliminaires aux
théories de la motivation (Bergeron, 2001).
La théorie des relations humaines est la
théorie selon laquelle les éléments sociaux reliés
au travail doivent retenir l'attention. Il s'agit donc de donner aux
employés le sentiment d'être important, de les tenir
informés et de leur laisser une certaine autonomie de gestion. Les
tenants de cette école dont Mayo, suite aux études menées
sur le travail dans les usines dans les années 1920, tirent les
conclusions que la productivité dépend de l'identification de
l'agent au groupe, d'un sentiment de cohésion et de soutien
résultant de l'interaction entre les travailleurs; la relation entre un
supérieur et ses subalternes influe également sur l'esprit
d'équipe.
La théorie des relations humaines quoique ancienne
permet aux chercheurs contemporains d'établir avec plus de
précision ce qui peut rendre les gens plus heureux et plus productifs au
sein des organisations modernes. A ce titre elle pourrait servir à
analyser les pratiques des acteurs dans les écoles, auprès des
parents, des élèves, car la réalité du
métier
d'enseignement dépend en grande partie de l'engagement
de tous ces acteurs agissant à divers niveaux de responsabilité
et qui nécessairement se font une certaine idée de la
contribution de l'AMA.
Cette théorie telle que décrite pourrait servir
à expliquer l'attitude des enseignants face au travail qui leur est
confié. Ces derniers qui pour la majorité s'identifient à
une communauté de foi qui pourrait justifier leur engagement dans les
écoles de l'AMA. Seulement, vue que notre objet d'étude prend en
compte des acteurs de différents niveaux, pas toujours proches de la
pratique classe et n'ayant pas des obligations de résultats
vis-à-vis de la structure mère, nous ne retiendrons pas la
théorie des relations humaines comme fondement principale de notre
recherche.