2- MAITRISER LA TECHNOLOGIE
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
a- LA TECHNOLOGIE, UN MULTIPLICATEUR
D'EFFICACITÉ
La technologie est un multiplicateur d'efficacité pour
les Forces terrestre et leur permet de conserver l'ascendance sur l'adversaire.
Elle procure les avantages les plus significatifs dans la lutte
dissymétrique et favorise la victoire militaire grâce au
surcroît de puissance et à la supériorité qu'elle
offre.
La maîtrise des technologies de l'information en est
l'aspect le plus fondamental et le plus prometteur. Elle permet
l'intégration de systèmes, la mise en réseau des moyens
d'acquisition, de traitement et d'agression et d'une capacité sans cesse
accrue dans le partage d'informations. La réduction significative des
délais de réaction et de frappe et de capacité d'emploi de
systèmes pouvant alors agir non plus de manière
séquentielle mais simultanée, permettant aux Forces terrestre de
bénéficier d'une intégration interarmées
croissante. Elle leur donne la faculté de réduire voire,
d'annihiler les capacités d'action des acteurs de
l'insécurité. L'usage des nouvelles technologies de l'information
optimise la manoeuvre et facilite la désagrégation des forces
adverses.
Au service de la protection, la technologie peut très
fortement réduire la vulnérabilité des troupes. Elle
renforce la performance des équipements de protection et des blindages
et assure, ainsi, une meilleure survie des individus et des équipages
d'engins ou d'aéronefs face à tous les types de menaces.
Cependant, le haut niveau technologique d'une Force terrestre
se traduit parfois par des problèmes d'interopérabilité au
sein de coalition dans lesquelles les alliés peuvent avoir des standards
différents. Ceci limite les capacités d'actions communes et les
contraint à se tenir en deçà des possibilités des
équipements des unités technologiquement les plus
avancées.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
b- LA TECHNOLOGIE AU DÉFI DE
L'ASYMÉTRIE
La forme asymétrique des conflits actuellement
prépondérante et la place primordiale prise par les phases de
stabilisation ne permettent plus de mesurer la capacité des Forces
terrestre à la seule sophistication de leurs Armées.
Confrontée à la supériorité parfois
écrasante d'une Force militaire, l'adversaire bascule
généralement dans un combat d'une autre nature qui tend à
rendre vaine la suprématie technologique qui lui est opposée. Se
disséminant dans le milieu, refuse de tenir le terrain et de servir
d'objectif, il oppose l'absence de cibles aux capacités croissantes
d'acquisition et de traitement détenues par les Forces Armées et
contraint souvent celles-ci à demeurer en deçà du seuil
d'utilisation des équipements les plus performants. Il développe
la lutte dans d'autres domaines que ceux sur lesquels la Force terrestre
s'efforce d'agir. Aussi, sans renier les avantages incontestables qu'elles
apportent, doit-on, tout à la fois, bien mesurer l'apport de nouvelles
technologies, en orienter l'utilisation au service de la lutte dans le contexte
asymétrique.
L'adversaire potentiel et l'ennemi déclaré
bénéficient eux aussi, du progrès technique, y compris
dans le domaine militaire, dont la large diffusion modifie la physionomie de
certains engagements. La banalisation et la circulation d'armes modernes sur
tous les théâtres d'opération accentuent les menaces
directes ou indirectes sur les Forces engagées. De plus, à
l'image de la lutte permanente de la lance et du bouclier, ceux qui s'opposent
aux Forces militaires exploitent les technologies à l'usage civil qu'ils
parviennent à détourner à leur avantage.
Laissant, pour un temps, les forces sans parades, ils
réussissent à conquérir certaines formes de
suprématie locale et contraignent celles-ci à une adaptation
coûteuse et difficile comme l'illustre l'emploi de plus en plus
général des engins explosifs commandés à
distance.
Cependant, en fournissant des ripostes aux menaces nouvelles, le
progrès technologique permet aux Forces de lutter dans les mêmes
champs
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à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
que l'adversaire et ainsi, de réduire
l'asymétrie. Le retour d'expérience renforce cette aptitude, il
s'appuie sur un cycle dont la maîtrise, la continuité et la
rapidité contribuent à développer une capacité
d'adaptation relative orientée sur la satisfaction des besoins
opérationnels des Forces terrestre et, en particulier des troupes qui
luttent sur le terrain. Parfois contradictoire avec des modes d'acquisition
d'armes et d'équipement fortement encadrés, cette capacité
est une nécessité pour conserver l'ascendant sur un adversaire en
évolution constante.
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