1- MAITRISER LA FORCE
a- UNE FORCE NECESSAIRE, UNE MAITRISE ESSENTIELLE
Dans un contexte de conflit asymétrique, l'usage de la
force demeure intimement lié aux objectifs politiques et militaires. Il
doit pouvoir être
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
ajusté à tout moment et être
adapté à la phase du conflit, à la violence qui y
règne et à l'environnement des troupes. En intervenant par la
force, les Forces terrestre doivent dominer les forces adverses en les
contraignant à cesser les attaques.
Mais la maîtrise de la force n'est pas de la
pusillanimité dans l'action. Engager une Force terrestre impose de
disposer des moyens suffisants pour atteindre l'objectif fixé.
Intervenir par la force par exemple la libération des otages, c'est
pouvoir supplanter l'adversaire par la supériorité tactique, la
qualité des acteurs, leur endurance, leur entraînement, leur
détermination, la performance des équipements et la
maîtrise de l'information comme de l'environnement.
b- S'ATTACHER LA POPULATION, ISOLER L'ADVERSAIRE ET
COMBATTRE L'ENNEMI
La population est le centre de gravité de la plupart
des opérations ou, au moins, un des points clé du succès.
Aussi, doit-elle toujours être au centre de la conception et de la
conduite des opérations. Il est essentiel de la dissocier de
l'adversaire, de la rallier pour le déterminer. De même en
coordination progressive avec elle, il est nécessaire de pouvoir
répondre rapidement qui ne demande bien souvent qu'à vivre
dignement et en sécurité suivant sa propre normalité.
Isoler l'adversaire tout autant que le vaincre et le
défaire au cour de la phase d'intervention ou des missions de combat en
phase de stabilisation, l'un des objectifs des unités terrestres est
d'amener la population à ne pas soutenir celui-ci, voire à le
rejeter. Résistant au piège de l'ennemi, à l'engrenage de
la violence qu'il cherche à alimenter, il faut convaincre la population
de leur succès en frappant l'adversaire avec détermination chaque
fois que nécessaire. Il faut aussi épargner à celle-ci les
souffrances du combat pour qu'elle trouve son intérêt dans leur
réussite et, ainsi, la pousser à prendre partie en leur
faveur.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Produire de la sécurité pour ceux qui, sur un
théâtre d'opération, vivent dans la crainte de la violence,
des exactions, des massacres parfois, des soldats qui veillent aux cons de la
rue, la patrouille qui sillonne la zone ou la section est installée dans
le poste dominant le quartier sont vus comme les garants de leur
sécurité. Plongé dans l'insécurité et le
malheur, les populations réclament l'ordre et la justice qui, pour elle,
se traduisent d'abord par la sécurité des biens et des personnes.
La sécurité des populations peut être une mission explicite
des troupes ou n'être qu'une conséquence de leur présence.
Aussi, s'agit-il pour les unités et en premier lieu pour le commandement
d'en évaluer correctement le besoin et de définir tout autant les
modes d'actions applicables que les limites de l'action. Tout échec,
même ponctuel, intrusion dans une enclave protégée,
agression d'un membre d'une minorité, attaque d'un village, tuerie, est
portée au débit de la force dans son ensemble et peut remettre en
cause la légitimité de sa mission.
Préoccupation majeure des populations, en particulier
après les combats initiaux de la phase d'intervention, la
sécurité est le plus grand défi qui se pose aux Forces
terrestre. Elle est la condition première de toute reconstruction
politique et socio-économique. En faite, au-delà d'une
sécurité des personnes, souhaitable mais toujours relatives et ne
relevant pas de la seule force militaire, la population a besoin d'un sentiment
général de la sécurité. Il relève de
l'action conjointe des Forces Armées et des Forces de Police (locale ou
internationale) tout autant que de celle des autorités
légitimes.
|