2) LE GRAND MAL ET LES GRANDS REMEDES
Aux grands maux, les grands remèdes, l'Etat
Camerounais de concert avec les républiques voisines est
déterminé à en finir avec ce fléau qui plombe son
économie et installe des régions entières dans la peur et
la désolation. C'est le sens des récentes rencontres au sommet
entre chefs d'Etats de la sous-région. Il est question d'organiser une
riposte contre ce phénomène dont les acteurs affinent de plus en
plus leurs modes opératoires. Déterminé à jouer un
rôle majeur dans cette synergie, le Cameroun a déjà
évalué l'ampleur du phénomène en procédant
au renforcement des moyens logistiques et humains des Forces de Défense
affectées à cette grande bataille, le BIR et le GPIGN. Ces
derniers ont reçu des moyens adéquats pour mettre en
déroute cette guérilla rurale.
a) LES COMMISSIONS MIXTES DE SECURITÉ
Les régions septentrionales du Cameroun partagent des
frontières avec les Républiques du Tchad, de la Centrafrique et
du Nigeria. Les populations de ces zones frontalières subissent
presqu'au quotidien les
69 Le quotidien National Cameroon Tribune
n°9515/5716 du 12 janvier 2010, page 16.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
exactions des coupeurs de route, des bandes armées
d'ex-combattant, militaires et bandits de grands chemins pas toujours faciles
à cerner. Le forfait accompli, ils traversent la frontière ou ils
se retrouvent presqu'en toute quiétude. Entre le Tchad et le Cameroun,
la frontière s'étend sur plus de 900 km. Jusqu'ici, il
était difficile malgré les efforts louables des gouvernements
respectifs pour les Forces de Défense, postées de part et d'autre
de riposter énergiquement contre ces ennemis du développement.
Dépourvu du droit de poursuite au-delà de la ligne de
démarcation, les militaires camerounais ou tchadiens voient leurs
actions limitées. C'est donc fort de ces exactions devenues
insupportables pour leurs populations respectives que les trois chefs d'Etat
ont décidé de se concerter pour conjurer ce
phénomène. Le 28 octobre 2009, lors d'un tête à
tête à Yaoundé entre les Présidents Paul BIYA du
Cameroun, Idriss DEBY du Tchad, l'épineuse question de la
sécurité a été évoquée par les deux
Chefs d'Etat dont on connaît l'attachement pour la paix. Malgré
l'accalmie observée ces derniers mois, les deux pays ont
décidé d'unir leurs Forces pour réduire ce
phénomène à sa plus simple expression. C'est dans cette
optique que se sont tenus à Maroua, les travaux de la commission mixte
permanente de sécurité Cameroun- Tchad. A l'issue de ces assises,
les deux pays ont convenu d'engager des actions conjointes pour venir à
bout des coupeurs de route. Un chronogramme d'activité avec des acteurs
bien identifiés a été conçu. Désormais, les
Forces de Défense des deux côtés vont procéder
à des échanges d'informations ainsi que des coordonnées
téléphoniques afin de neutraliser l'ennemi.
Sur le terrain, les bons résultats de ces
retrouvailles sont palpables. Depuis deux mois, l'on note une accalmie au
niveau de la frontière entre les deux pays. Preuve que l'ennemi est bien
conscient de la riposte des Forces de Défense des deux pays.
Des actions similaires sont engagées avec le voisin
centrafricain. De ce côté, les choses étaient sur les rails
depuis décembre 2005 lors de la
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
tenue à Bertoua de la première commission mixte
ad hoc de sécurité Cameroun-RCA. Mais les effets de ces
travaux ont été plombés par la crise politique qui a
secoué Bangui et qui a amplifié le phénomène
d'insécurité au niveau de la frontière entre les deux
pays. C'est donc, entre autres, pour redynamiser cette lutte commune que le
Président centrafricain François BOZIZE a effectué une
visite officielle à Yaoundé à l'invitation de son
homologue camerounais. Paul BIYA et son hôte ont parlé du
renforcement de la sécurité transfrontalière entre le
Cameroun et la République Centrafricaine ainsi que l'intégration
et la coopération sous régionale70.
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