La dernière actualité dans la région du
Nord a été riche en actes odieux imputable aux tristement
célèbres coupeurs de route. Sur l'axe
Ngaoundéré-Garoua au mois d'octobre dernier, des militaires ont
été pris pour cible. Le Cameroun perdra le sous-lieutenant NKOMBA
au cours de cette embuscade. Aussitôt la salle besogne accomplie, les
assaillants armés de kalachnikov, trouveront refuge dans la nature. Mais
les rescapés ont eu le temps de détecter, à travers leur
langue, l'arabe, que ces malfrats venaient d'un pays voisin. Toujours au mois
de novembre, c'est le commandant de compagnie de Gendarmerie de Guider qui
acculait à leur dernier retranchement, les coupeurs de route
décidés à en découdre avec six otages. Les
malfaiteurs ont pris la poudre d'escampette en direction de la région de
l'Extrême Nord et du Tchad, sans avoir perçu les 15 millions
exigés aux familles des otages.
Ce tableau lugubre, digne des affrontements du Far West, ne
signifie en aucun cas que les pouvoirs publics ont perdu du terrain. Mais il
est indéniable, de l'avis des observateurs avertis, que les efforts du
Cameroun
70 Le Quotidien National Cameroon Tribune
n°9515/5716 du 12 janvier 2010, page 15. Thèse de
Doctorat/Ph.D en Sce Po, UY2, 2011 Ernest Claude MESSINGA 272
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
resteront vains si de part et d'autre de la frontière,
rien n'est fait pour réduire ces criminels sans foi ni loi au
silence.
Reste que pour ce qui est de la région du Nord, le
gouvernement prend toutes les dispositions pour assurer la
sécurité des personnes et des biens. Du fait de sa position
médiane, la région du Nord sert de théâtre
d'opérations à des bandes de malfrats en provenance des
régions voisines, voire des pays voisins. Pour faire face à cette
insécurité transfrontalière, le gouvernement a
déployé sur le terrain le Groupement Polyvalent d'Intervention de
la Gendarmerie Nationale (GPIGN). L'escadron régional d'intervention
numéro trois de cette unité est basée à Garoua avec
compétence sur les régions de l'Adamaoua et de l'Extrême
Nord. La centaine d'hommes spécialement formés dispose des moyens
logistiques adéquats pour traquer les coupeurs de routes. Des
véhicules d'assaut existent pour ce faire, et les efforts vont se
poursuivre pour équiper davantage ces soldats. Il convient de relever
que dans la région du Nord, le GPIGN a compétence aussi bien en
milieu urbain qu'en milieu rural. Ce qui n'est pas le cas du Bataillon
d'Intervention Rapide (BIR). Cette unité spéciale de
l'Armée de Terre traque au quotidien les coupeurs de route dans les
confins des quatre départements de la région du Nord. Les
véhicules d'assaut de cette force spéciale sont en eux
même, un élément rassurant au sein des populations.
Depuis son arrivée sur le terrain, les prises
d'otages, des enlèvements, des embuscades des coupeurs de route ont de
la peine à prospérer. Le quatrième BIR basé
à Garoua multiplie au quotidien les stratégies pour rassurer les
populations à travers une présence dissuasive sur le terrain.
Cent cinquante éléments bien formés aux techniques de
combat viennent par ailleurs d'enrichir les rangs de cette unité
d'élite dans la région du Nord71.
71 Le quotidien National Cameroon Tribune
n°9515/5716 du 12 janvier 2010, page 17. Thèse de
Doctorat/Ph.D en Sce Po, UY2, 2011 Ernest Claude MESSINGA 273
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
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