b) L'APPORT DES POPULATIONS
Dans l'espace transfrontalier Cameroun République
Centrafricaine polémogène ou l'insécurité se
décline sous la forme des actes des coupeurs de route, du trafic et de
la circulation illicite des Armes Légères et de Petits calibre
(ALPC), du vol de bétail, voire de la prise d'otages avec demande de
rançon, les stratégies communes adoptées par les
différents Etats frontaliers ont porté des fruits grâce au
concours des populations locales n'hésitant plus à collaborer
avec des Forces de sécurité et de défense (Ntuda Ebode
2010 : 75). Celles-ci ont été suffisamment sensibilisées
sur le phénomène des coupeurs de routes, dont ils sont soit
victimes, soit complices. Jusqu'ici, leur apport a été
considérable. Au demeurant, la communication du Ministère de la
Défense ne cesse de leur rappeler, par les numéros d'urgence de
la Gendarmerie et de la Police, de ne pas hésiter à faire
état d'un quelconque soupçon sur la position ou le comportement
de
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
certaines personnes de leurs régions, susceptibles de
nuire à leurs intérêts (Nkoa Atenga 2007 : 19).
Une synergie de toutes les Forces de Défense et de
Police appuyées par toutes les Forces vives de la Nation s'impose. Il
leur appartient de continuer à tout mettre en oeuvre pour plus de
sécurité.
A l'épreuve des faits, tout est mis à
contribution par l'Armée et la Nation pour annihiler toutes menaces
d'insécurité. Toutes ces opérations civilo-militaires ne
porteront de fruits que grâce à la discipline qui est la force
principale des Armées et la gestion des renseignements.
Face aux actes contre la discipline, l'honneur, le devoir
militaire et la probité allant jusqu'à l'implication de certains
personnels des Forces de Défense dans les faits de criminalité et
de grand banditisme, actes constituant des manquements aux consignes, des
négligences graves et des fautes professionnelles dans
l'exécution des missions de défense et de sécurité,
affectant dangereusement la capacité opérationnelle des Forces de
Défense et handicapant de manière notable le socle du lien
Armée et Nation sur lequel repose la politique de défense
camerounaise, le Ministre Délégué à la
Présidence chargée de la défense a pris des directives le
18 décembre 2009. Il a prescrit aux chefs militaires, à tous les
niveaux :
- De marquer un changement solennel de comportement par une
vigoureuse reprise en main des hommes, car leur responsabilité sera
désormais engagée dans les dérives des personnels
placés sous leurs ordres ;
- De mettre en oeuvre un plan méthodique de lutte contre
l'indiscipline au sein des forces ;
- D'intensifier les actions pédagogiques
préventives visant la sensibilisation des personnels ;
- De systématiser les sanctions contre les personnels
indisciplinés et d'attribuer des récompenses aux personnels
méritants et exemplaires.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Il a attiré l'attention des chefs militaires sur leur
rôle et sur les vertus de l'exemple, tout en les invitant à faire
à la fois preuve d'autorité et d'équité. A tous, il
a prescrit l'impérieuse nécessité de la notion du sens des
responsabilités qui implique :
1. L'obligation permanente d'efficacité ;
2. Les résultats dans l'exécution des missions
avec les moyens disponibles ;
3. Les comptes-rendus dignes d'intérêt au
commandement (Mebe Ngo'o 2010 : 56).
S'agissant de la gestion du renseignement, des
séminaires de recyclage et de renforcement des capacités des
sous-officiers et des officiers sont organisés avec pour modules la
valeur du renseignement dans la lutte contre les menaces asymétrique et
le caractère secret défense du renseignement.
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