II- LE DISPOSITIF INTERNATIONAL DE LUTTE CONTRE LES
MENACES ASYMÉTRIQUES
Il s'agit des initiatives sous-régionales qu'accompagne un
soutien international.
1) LES INITIATIVES SOUS-RÉGIONALES
Il s'agit de la Commission du Golfe de Guinée et la
reprise en main de la sûreté maritime du Golfe de Guinée
par la CEEAC.
a) LA COMMISSION DU GOLFE DE GUINÉE
Le traité instituant la Commission du Golfe de
Guinée a été signé à Libreville le 03
Juillet 2001. La Commission du Golfe de Guinée dont le siège se
trouve à Luanda regroupe l'Angola, la RDC, le Congo, le Nigeria, Sao
Tome et Principe, le Gabon, le Cameroun, la Guinée Equatoriale. Elle
vise l'harmonisation des politiques des Etats membres en matière de
sécurité et de paix, de gestion de pétrole et de
ressources naturelles, de
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
transport et de libre circulation des hommes et des biens au
large du Golfe de Guinée. Cette commission a aussi pour objectif de
renforcer les liens de coopération et de solidarité qui existent
entre les Etats membres, de créer les conditions de confiance mutuelles,
de paix et sécurité propices au développement harmonieux
des Etats membres.
Le traité sur la Commission du Golfe de Guinée
met l'accent sur le phénomène des conflits ouverts ou latents et
les ressources naturelles et la méfiance d'autrui, souvent à
l'origine des conflits. Ce qui pousse sans doute Jean Ping à affirmer
que « la commission du Golfe de Guinée est donc une
opportunité incontestable qui rentre dans l'ère du temps non pas
comme un simple effet de style mais, comme une nécessité
politique au sens propre du terme. L'espace régionale est de mieux en
mieux saisie comme référentiel de la coopération
internationale ». Mais, ce volontarisme affiché du
traité sera désillusionné par les souverainetés
constituant un obstacle à sa véritable mise en oeuvre (Atonfack
Guemo 2010 : 139).
Force est cependant à ce jour de constater que depuis
sa création, la Commission n'a pas fait véritablement fonctionner
ses institutions. Alors même que dans l'esprit de ses concepteurs, la
Commission du Golfe de Guinée était censée être un
cadre de concertation entre les pays de cette région. En effet, les
négociations préalables avaient été largement
dominées par les violences et l'insécurité grandissantes
dans les eaux régionales malgré le volontarisme des uns et des
autres. La mise en place de la Commission du Golfe de Guinée
procédait précisément à la lucidité des
dirigeants régionaux face à cette triste réalité.
La réalité des conflits territoriaux sous régionaux et les
excès de cramponnement au pseudo souverainetés de façade
auront eu finalement raison de cet accord qui, quoi que sous réanimation
n'est pas encore enterré. Alors même que l'article 4, relatif au
principe de fonctionnement de ce traité renvoyait expressément et
sans équivoque les parties contractantes à respecter les
principes contenus
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
dans la charte des Nations Unies et dans le Charte de
l'Organisation de l'Unité Africaine notamment :
- L'égalité souveraine de tous les Etats membres
;
- La non-ingérence dans les affaires intérieures
des Etats membres ;
- Le règlement pacifique des différends ;
- L'intangibilité des frontières
héritées de la colonisation ; - La non-agression ;
- La non utilisation de son territoire au fin
d'activités dirigées contre la souveraineté et
l'intégrité territoriale d'un autre Etat membre (Atonfack Guemo
2010 : 139-140).
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