b) LES PRINCIPES D'EMPLOI DES FORCES
L'engagement des Forces sur le territoire national ou à
l'extérieure des frontières requiert l'application de
procédures qui permettent au Chef de l'Etat et au Chef de l'Etat-Major
des Armées de contrôler les conditions d'emploi des Forces, sous
responsabilité civile pour la défense civile, sous
responsabilité militaire pour la défense opérationnelle du
territoire ou pour une mission extérieure sous mandat international.
Quatre grands principes guident l'emploi des Forces dans les
différents types d'actions qu'elles peuvent mener à savoir
l'anticipation, la cohérence des buts recherchés, la
maîtrise et l'emploi mesuré de la force, la force morale
(Etat-Major des Armées 2010 : 18-20).
1- L'ANTICIPATION
Elle doit permettre de détecter, d'évaluer et,
si nécessaire, de traiter au plutôt, et donc au plus haut niveau
des crises, toute situation de nature à présenter un risque ou
une menace. Elle repose avant tout sur une capacité d'analyse qui
combine une chaîne d'acquisition et de diffusion du renseignement, un
éventail de Forces et de moyens positionnés si possible au plus
près des zones potentielles de crise.
Elle est confortée par un haut degré de
préparation et de disponibilité des ensembles de Forces
constituées au sein de chaque Armée.
2- LA COHÉRENCE DES BUTS
RECHERCHÉS
Tout engagement doit respecter le principe de parfaite
adéquation entre les buts politiques, fixés dans un cadre
national ou international et les objectifs militaires assignés. Le
mandat que le Chef de l'Etat donne aux Forces et par lequel il précise
le but recherché en engageant les moyens
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
militaires permet de formaliser cette adéquation. Ce
but final recherché est déterminé en cohérence avec
les actions diplomatiques, économiques, humanitaires et
médiatiques menées simultanément. Au plan militaire, il se
traduit par les objectifs à atteindre et par les règles
d'engagement et de comportement à observer.
Lorsque les Armées participent, dans le cadre de la
protection, à la défense sur le territoire soit en contribuant
à la défense civile, soit en conduisant le cas
échéant les opérations militaires, les structures mises en
place et l'existence des procédures particulières doivent
favoriser la coopération et le dialogue permanent entre civils et
militaires.
3- LA MAITRISE ET L'EMPLOI MESURÉ DE LA
FORCE
Les moyens militaires engagés dans une opération
doivent être dimensionnés de manière à emporter la
décision tout en évitant l'escalade de la violence entre les
parties prenantes.
La formation militaire et l'entraînement au combat sont
la meilleure école pour préparer le combattant à un usage
maîtrisé de la force dans un environnement de violence. Par
ailleurs, les unités doivent acquérir ou entretenir la
faculté d'adaptation nécessaire pour faire face à tout
développement de la crise et faire évoluer l'organisation de
leurs moyens et leurs modes d'action en fonction des finalités nouvelles
de l'intervention.
4- LA FORCE MORALE
L'ascendant moral sur l'adversaire constitue dans tout conflit
un des facteurs clés du succès. Il dépend principalement
de la légitimité politique, juridique et morale de l'action
militaire, du respect qu'elle inspire et, dans certaines missions
internationales (interposition), de son impartialité. Cet ascendant est
grandement conforté par le soutien que manifeste l'opinion
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à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
publique nationale et même international, mais il repose
surtout sur la valeur et la force morale des combattants eux-mêmes.
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