Le COMECIIA chargé de la formation comprend :
- Le secrétariat du commandement des écoles ;
- Le bureau de la traduction ;
- L'Etat-Major ;
- L'école de la logistique ;
- Les centres d'instruction des recrues ;
- Le centre d'instruction des élèves
Sous-Officiers ;
- L'école Militaire Interarmées.
Le COMECIIA dispose, pour mener à bien ses missions de
plusieurs écoles et centres d'instructions à savoir :
· Le Centre d'Instruction des Forces Armées
Nationales de Ngaoundéré (CIFAN) pour la formation de base des
soldats en milieu sahélien ;
· Le Centre de Perfectionnement et d'Entraînement des
Forces Armées de Ngaoundal (CPEFAN) ;
· Le Centre d'Instruction Spécial des
Armées de Yaoundé (CISA) pour les spécialités non
combattantes (électricité, maçonnerie, plomberie, soudure,
infirmerie, cuisine, etc.) ;
· Le Centre de Recyclage des Forces Armées de
Koutaba pour l'entraînement des parachutistes ;
· Le Centre de Formation Technique des Armées de
Yaoundé (CFTA) pour les spécialités combattantes ;
· Le Centre d'Instruction des Forces Armées de Djoum
pour la formation de base des soldats en milieu équatorial ;
· La Compagnie d'Instruction des Transmissions ;
· L'Ecole Militaire Interarmes (EMIA) pour la formation des
officiers ;
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à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
· L'Ecole des Sous-Officiers d'Active de Sangmelima (ENSOA)
;
· L'Ecole de Gendarmerie d'Awae formant les gendarmes
d'intervention et de protection de la sous-région ;
· L'Ecole de Pilotage de Garoua formant les cadres
africains de l'Armée de l'Air ;
· Le Cours Supérieur Interarmées de
Défense (CSID) formant les Officiers Supérieurs.
La formation des militaires camerounais se déroule sur
plusieurs phases. Une formation commune de base à tous les soldats et
celle plus spécifique des différentes spécialités
techniques des différentes Armées. La formation des officiers se
fait à l'Ecole Militaire Interarmées, à l'Ecole
d'Etat-Major et au Cours Supérieur Interarmées de
Défense.
Pour la formation commune de base, elle est assurée
dès le mois de novembre 1959, année de mise en place des premiers
éléments d'infanterie de l'Armée camerounais par un Centre
d'Instruction sis à Koutaba, implanté aujourd'hui à
Ngaoundéré. Il s'agit d'une filière unique qui doit
assurer l'homogénéité et l'uniformité de la
formation de base en même temps que consolider un esprit de corps au sein
de la troupe, par l'appartenance aux mêmes classes d'incorporation et
d'instruction.
La durée de la formation des recrues est d'environ
neuf mois. Cette période est celle ou les jeunes soldats doivent
s'aguerrir, entretenir et affermir leurs qualités. Une formation
militaire efficace exige avant tout des hommes possédant, au plus haut
niveau, les qualités morales et intellectuelles correspondant aux nobles
vertus militaires : le sens de la discipline, le courage d'entreprendre, la
volonté hardie de vaincre, le sens des responsabilités,
l'obéissance et l'abnégation pouvant aller jusqu'au sacrifice
suprême (Ela Ela 2000 : 211).
Dans la communauté nationale, le militaire est un
citoyen à part entière. A ce titre, il est, en tant qu'agent de
l'Etat, un rouage indispensable au fonctionnement du grand service public
qu'est l'institution militaire. Il
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convient, dès lors, de lui donner la formation civique
qui s'impose, afin de lui fournir des informations qui lui seront
nécessaires pour participer activement et spontanément à
l'oeuvre commune de construction nationale. Ce n'est qu'après avoir
reçu cette instruction solide de base que les recrues rejoignent leurs
unités pour s'imprégner de leurs missions spécifiques.
Pour la formation des sous-officiers, sera crée en
1961 une école des gradés de Buéa chargée de former
les caporaux et caporaux-chefs. Elle sera tranférée le
1er janvier 1965 à Ngaoundal pour devenir le Centre de
Perfectionnement et d'entraînement des Forces Armées Nationales
(CPEFAN) chargé :
- Du recyclage et du perfectionnement des unités
élémentaires sur le plan tactique et sportif ;
- De la formation des gradés au service
général ;
- De la formation des sous-officiers au service
général jusqu'au Brevet d'Armes de second degré (BA2) ;
- Du « dégraissage » des élèves
officiers avant leur intégration à l'EMIA.
Tandis que le CPEFAN organise les Certificats d'Aptitudes de
premier, second et troisième degrés (CAT1, CAT2, CAT3) et, les
Brevets d'Armes de premier et second degré (BA1, BA2) du service
général et, notamment des fantassins, le CISA, le CIT et le CFTA
organisent les CAT et les Brevets de spécialités de premier et
second degré (BS1, BS2) dans les spécialités
spécifiques de chaque arme (transmissions, blindés, artillerie,
etc.) et autres activités non combattantes : comptables deniers et
matières, mécaniciens auto-engins blindés, informatique,
etc.
La création de l'ENSOA va permettre d'ouvrir la «
maison mère des sous-officiers » à l'instar de
l'école des sous-officiers de Saint-Maixent en France. La mise sur pied
progressive de cette école est d'une grande importance dans la mesure
où, ce sont les sous-officiers qui forment la « cheville
ouvrière » des Forces Armées camerounaises. Il faut
néanmoins
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noter que la formation de certains sous-officiers camerounais
dans les spécialités très techniques est effectuée
à l'étranger et particulièrement dans les écoles
françaises (Transmissions, Génie militaire, Musique etc.) (Ela
Ela 2000 : 212).
La formation des officiers enfin est assurée par
l'EMIA. Créée en 1959 et inaugurée le 18 Janvier 1961 sous
l'appellation d'Ecole Militaire Interarmées du Cameroun (EMIAC),
l'histoire de l'école interarmées est intimement liée
à l'histoire militaire du Cameroun. Sa mission est de mettre à la
disposition de la Nation, les officiers qu'exige son service. Elle a pour coeur
de métier, « la formation au commandement ».
Ecole de discipline, d'énergie et de caractère,
l'EMIA forge des officiers, c'est-à-dire des cadres de haut niveau
chargés de former, d'encadrer et capables de commander et de conduire
leurs unités au combat, quelque soit sa nature. Grande école du
commandement, elle met en oeuvre une formation de haut niveau dans tous les
domaines, académique, militaire et humain.
L'enseignement dispensé à l'EMIA,
finalisé sur le métier de chef militaire couvre la période
de recrutement au premier poste en unité, généralement
comme chef de section de combat. Elle dure trois ans. Après une
année probatoire dans les centres d'instruction à
l'extérieur de Yaoundé notamment à
Ngaoundéré, Djoum, Ngaoundal et Koutaba ou les
élèves officiers reçoivent une instruction physique et
morale, tactique et technique jusqu'au niveau de chef de groupe, la formation
du chef de section de combat débute à l'EMIA, couvrant une
durée de deux années.
Cette année probatoire permet aux futurs officiers
d'acquérir tous les réflexes et techniques militaires de base et
de s'endurcir physiquement en acquérant rusticité,
résistance et endurance. Elle sert aussi de constat initial et permet la
découverte concrète des conditions de vie de base,
c'est-à-dire celle du soldat. Cette formation est
complétée par l'acquisition du Brevet
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de parachutiste et du permis de conduire pour véhicule
léger et pour poids lourd.
Ainsi formée et conditionnée, l'Elève
Officier d'Active (EOA) sera amené, à l'EMIA, à
acquérir la technique et la pratique nécessaire au commandement
d'une section d'infanterie. Il y découvrira aussi les grandeurs et les
servitudes du métier, l'éthique de l'officier et du militaire
tout court : force morale, discipline, esprit de sacrifice,
disponibilité et désintéressement au service de la
nation.
L'enseignement dispensé aux élèves
officiers, mis en oeuvre par un corps professoral de haut niveau, vise à
leur donner les connaissances nécessaires à l'exercice de leur
métier et une ouverture sur le monde, avec le souci constant de
maintenir l'équilibre entre la pensée et l'action. Cet
enseignement porte essentiellement sur l'environnement dans lequel s'exerceront
leurs actions futures, mais aussi, sur les règles du métier
militaire. Il leur apporte un bagage de base et ébauche une
spécialisation ultérieure.
L'instruction militaire de base très solide et
pratique, s'appuie sur les qualités morales et intellectuelles
indispensables aux jeunes officiers appelés à être des
véritables éducateurs et entraîneurs d'hommes, capable de
maîtriser les techniques de leurs armes. Les élèves
officiers reçoivent leurs galons d'Aspirant au sommet des 4090
mètres du Mont Cameroun, et leurs galons de sous-lieutenant ou de
lieutenant à la sortie de l'école. Cette cérémonie
de sortie, présidée par le Chef de l'Etat, est l'occasion, pour
lui, de délivrer un message aux Forces Armées camerounaises dans
lequel des précisions et éléments d'inflexion de la
politique de défense peuvent être formulés.
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Figure N°8:
Le Chef de l'Etat, Chef suprême des Armées décorant les
majors des promotions « Paix et Modernité » et «
Armée et Nation » de l'EMIA à leur sortie.
Sources : Le
Magazine des Forces de Défense camerounaise Honneur et
Fidélité, Numéro spéciale 20 mai 2010, Page
50.
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Figure N° 9 : Les
élèves officiers de l'EMIA au défilé du 20 mai
2009
Sources : Magazine des
Forces de Défense camerounaise Honneur et Fidélité,
Numéro spéciale 20 mai 2009, Page 43.
La formation de base terminée, les jeunes
sous-lieutenants et lieutenants sont ensuite affectés dans les
Armées et formations de leur choix ou ils effectuent en quelques sorte
leur application. Certains sont envoyés dans les écoles
d'application à l'étranger (France, Maroc, Etats-Unis,
Sénégal, etc.). Quelques années plutard, ces officiers se
retrouvent à
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nouveau sur les bancs de l'EMIA pour suivre, pendant six
mois, le stage de commandements d'unité sous la direction du bureau
perfectionnement. Ils y apprennent la pédagogie et les techniques de
commandement d'une unité élémentaire tant au plan
administratif que tactique. Le bureau perfectionnement est également
responsable du recyclage de tous les officiers qui préparent
l'accès à l'enseignement supérieur.
Après leur temps de commandement, les capitaines sont
sélectionnés sur dossier pour participer au cours de Certificat
d'Etat-Major (CEM), formation qui leur donnera accès aux
états-majors de Bataillon ou Région militaires. Pendant six mois,
le bureau enseignement supérieur forme les officiers stagiaires au
commandement d'un bataillon renforcé, par des exercices tactiques en
salle et sur le terrain. Ces exercices tactiques sont complétés
par un enseignement qui vise à approfondir et élargir la culture
générale des officiers stagiaires, à leur faire
acquérir une méthode de travail tout en améliorant leurs
connaissances militaires générales. Ils étudient ainsi le
développement économique et social de leur pays par le biais des
conférences, couronnées en fin de cycle, par un voyage
d'étude.
Enfin, les officiers et capitaines anciens peuvent se
présenter au concours d'entrée au cours de Diplôme d'Etat
Major (DEM), après avoir suivi des cours par correspondance pendant six
mois. Ce cours de Diplôme d'Etat-Major a pour but, non seulement de
consolider les connaissances acquises aux cours précédents, mais
aussi et surtout, d'élever le niveau de compréhension pour une
meilleure approche synthétique des problèmes intéressant
la défense et les Forces Armées camerounaises. Des travaux de
réflexions, des commissions d'études, des conférences
débats aident à atteindre ce but. Un voyage d'étude
à l'étranger permet aux officiers stagiaires de s'ouvrir au monde
extérieur et d'enrichir leur personnalité. Le monde étant
caractérisé par un changement accéléré des
techniques et des mentalités, ou l'évolution des hommes et le
poids des réalités deviennent, chaque jour, plus exigeants, les
Forces Armées camerounaises envoient des
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stagiaires de tout grade dans différentes
écoles étrangères (France, Allemagne, Belgique,
Etats-Unis, Chine, Maroc, Grande Bretagne, Grèce, etc.).
Après le DEM, les officiers camerounais peuvent
accéder à l'enseignement militaire supérieur de second
degré : le Cours Supérieur Interarmées de Défense
(CSID). La création du CSID en 2005 répond au souci du Chef de
l'Etat, Chef des Forces de Défense de parfaire la réforme de
2001, en disposant de tous les échelons de formation du personnel
militaire sur place au Cameroun. En acquérant cette dernière
capacité, les Forces de Défense camerounaises disposent à
présent de tout le spectre de formation des officiers, de la formation
initiale des élèves officiers, à celle des futurs hauts
responsables de la Défense Nationale (EMIA, EEM et CSID). Aujourd'hui,
le Cameroun peut être considéré comme un pionnier africain
dans le domaine de la formation des officiers (NGambou 2007 : 28).
La formation dispensée pendant une année au CSID a
pour objectifs de rendre les officiers aptes à :
- Participer à la conception, à la
planification et à la conduite des opérations en particulier
interarmées dans un cadre national, multinational ou interallié
;
- Exercer des responsabilités au sein des Etats-Majors et
de l'administration centrale ;
- Exercer des responsabilités au sein d'organismes
nationaux ou
internationaux ou le ministère de la défense est
représenté ;
- Exercer à plus long terme des commandements ou des
fonctions de
direction.
Pour atteindre ces objectifs, le CSID vise à :
- Développer l'esprit et la compétence
interarmées des officiers stagiaires en mettant en commun et en
valorisant le professionnalisme et l'expérience de chacun d'entre eux
;
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- Promouvoir chez ces officiers l'ouverture et la vision
prospective sur le monde, la réflexion stratégique et tactique,
le souci de l'interopérabilité interarmées et
interallié, dans la perspective d'une défense sous
régionale et même continentale.