b) LEURS MISSIONS
Garantes de la sécurité du pays, les Forces
Armées, par leur existence, par leur nature et leur posture,
témoignent de la volonté de défense de la nation. Elles
contribuent par leur action à la mise en oeuvre de la politique de
défense militaire du Cameroun.
Organisées, équipés,
entraînées pour faire face à toutes les menaces directes et
indirectes, elles doivent acquérir les capacités
opérationnelles et logistiques nécessaires à
l'exécution de leurs missions.
Aux termes de l'article premier de la loi n°67/LF/9 du 12
juin 1967 portant organisation générale de la défense, la
défense du Cameroun a pour objet d'assurer en tout temps, en toutes
circonstances et contre toutes les formes d'agression, la
sécurité et l'intégrité de l'Etat. Elle pourvoie au
respect des alliances, traités et accords internationaux. Lesdites
missions ont un caractère permanent, dissuasif et global (Jacquet 1995 :
53). La défense nationale revêt donc un aspect interne et un
aspect externe.
Comme missions internes, on peut évoquer :
1. Le maintien et le rétablissement de l'ordre
public et les opérations de guerres : Les Forces de première
et de deuxième catégorie ont pour mission prioritaire la
défense des institutions que le peuple camerounais s'est librement
donné, en vue de réaliser non seulement son unité
nationale, mais aussi sa prospérité, son rayonnement. Elles
doivent permettre au gouvernement de disposer en permanence de la
maîtrise de ses décisions. Certes, le Cameroun dispose des Forces
spécialisées dans le maintien de l'ordre en l'occurrence, la
Gendarmerie Nationale et la Police Nationale, mais il n'exclut pas la
possibilité de faire appel aux Forces de troisième
catégorie pour cette
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à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
mission. De même, les Forces de première et de
deuxième catégorie sont équipées et
organisées pour participer aux opérations de guerre. Les
autorités du pays peuvent donc faire donc appel à l'ensemble de
ses Forces soit pour le maintien et le rétablissement de l'ordre public,
soit pour les opérations de guerre.
2. La cohésion nationale : la
diversité linguistique, ethnique et culturelle de la population
camerounaise est à la fois, une grande richesse et une source
potentielle de désunion et de désintégration de l'Etat
nouvellement crée. Il importe donc que la cohésion nationale soit
sans cesse consolidée et, au besoin, défendue par tous les
moyens. Cette cohésion se manifeste par le rassemblement en leur sein
des éléments de toutes les tribus grâce à un
système de recrutement par département et en proportion de
chiffre de sa population, ce qui a fait dire au Président Paul Biya lors
du 40ème anniversaire des Forces Armées, les 29, 30 et
31 mars 2000, que « ...notre Armée, véritable ciment de
notre unité nationale... »36 ; par le comportement
des « hommes en tenue » à l'endroit des populations
à travers la formation civique et morale de qualité qu'ils
offrent aux citoyens, à travers la sensibilisation des autorités
civiles et les populations aux problèmes de Défense.
3. La participation à l'encadrement de l'office
national de participation au développement : les Forces
Armées participent à l'encadrement de jeunes et à leur
formation aux techniques agropastorales à même de permettre leur
insertion dans le circuit de production notamment dans l'agriculture,
l'élevage, l'artisanat, l'industrie, les mines et énergies, les
activités culturelles et artistiques.
36« 40ans des Forces Armées camerounaises dans
l'honneur et la fidélité » in Cameroun Tribune,
n°7071/3360, vendredi 31 mars 2000.
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à la sécurité : d'une Armée « de garde »
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4. La participation au développement
économique et social : forte d'un potentiel intellectuel, les
Forces Armées camerounaises réalisent des infrastructures
d'intérêts généraux (routes, ponts, terrains
d'avions, constructions diverses, etc.) à l'instar du génie
militaire ; les transports aériens et navals pour desservir les
régions enclavées ; la santé et plus
particulièrement l'hygiène, la prophylaxie et les soins aux
malades dans les zones dépourvues d'infrastructures civiles, les
évacuations sanitaires ; l'éducation notamment la prise en charge
des écoles primaires francophones dans les provinces anglophones ; la
production agropastorale, qui, pour le moment est encore au stade
expérimental (Ela Ela 2000 : 199-201).
Comme missions à caractère externes, elles
assurent : la défense de l'intégrité du territoire
national et le maintien de la paix internationale. Autant la République
du Cameroun prône une politique de paix, de non ingérence, de non
agression, de relations de bon voisinage avec les Etats limitrophes et de
dialogue avec tous les pays de la communauté internationale, autant elle
est jalouse de son indépendance et de l'intégrité de son
territoire. D'une manière générale, les missions
dévolues aux Forces Armées visent à assurer en tout temps,
la sécurité et l'indépendance de l'Etat camerounais en
veillant au maintien et, le cas échéant, au rétablissement
de l'ordre public, en participant activement au développement
économique, social et culturel du pays, ainsi qu'à l'encadrement
de l'office national de participation au développement. Aussi, le
Cameroun fournit des contingents lors des opérations de maintien de la
paix à l'instar du Cambodge.
Tableau 1: Le Cameroun et
les Opérations de Maintien de la Paix (OMP) : Les missions
passées
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Année de la mission
|
Désignation de la Mission
|
Nombre de
participants
|
Fonctions occupées
|
Observations
|
1961
|
ONUC : organisation des Nations Unies
au Zaïre
|
Quelques militaires
|
|
|
Juin 1992- Juillet 1994
|
Mission des Nations Unies au Cambodge
|
28
|
observateur militaire
|
01 mort en
mission (NDI NCHO Abraham)
|
2004-2008
MONUC : mission des Nations Unies au Congo (RD Congo)
|
12
|
observateur militaire
|
06 officiers féminins
|
03
|
Officier d'opérations aériennes
|
|
2005-2009
|
MINUAD,
former MUA
Soudan, Darfour
|
90
|
observateur militaire
|
01 officier
féminin (NGA OWONA Philomène)
|
2005-2009
|
ONUCI-Côte d'ivoire
|
01
|
conseiller
militaire du Président de la Commission de l'UA
|
|
Sources : archives du
Ministère de la Défense, 2010.
Tableau 2: Le Cameroun et
les OMP : les missions en cours
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Année de la mission
|
Désignation de la mission
|
Nombre de
participants
|
Fonctions occupées
|
Observations
|
2009-2010
|
MONUC : mission des Nations Unies au Congo (RD Congo)
|
05
|
observateur militaire
|
02 officiers féminins (BINDELE Isabelle
Sylvie,
ABOUI Véronique)
|
2009-2010 MINUAD- Soudan, Darfour
|
05
|
observateur militaire
|
|
03
|
Officiers d'EtatMajor
|
01
|
Geomatic Analysis Officer
|
2007-2010
|
ONUCI-Côte d'ivoire
|
01
|
conseiller militaire du Président de la Commission
de l'UA
|
|
TOTAL
|
03 missions
|
14
|
04
|
02
|
Source : Archives du
Ministère de la Défense, 2010.
En 2007, le Cameroun avait été
présélectionné par le Conseil de Paix et de
Sécurité de l'Union Africain pour déployer un bataillon
d'infanterie au Darfour. Une mission dite HROTAT avait été
envoyée en mission au Cameroun pour mesurer le niveau de
préparation de ce bataillon et d'apprécier la conformité
des matériels à déployer par rapport aux standards
onusiens. La mission avait alors conclu que le Cameroun n'était pas apte
à la qualité de pays contributeur de troupes parce qu'il ne
répondait à aucune norme en vigueur et n'avait pas grande
connaissance des procédures de location et/ou d'acquisition de
matériels. Depuis lors, avec le concours des Etats-Unis
d'Amérique, le pays a commencé, dans le cadre du programme ACOTA,
un programme de formation de soldats de la paix. Le premier bataillon a
été formé l'année dernière.
Il y a donc lieu de :
· Continuer la formation des personnels ;
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
· Acquérir du matériel adapté aux
usages du maintien de la paix ;
· S'informer des procédures et standards en vigueur
;
· Déployer des troupes entraînées et
motivées.
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