III- LA MISE EN OEUVRE DE LA POLITIQUE DE DEFENSE
POPULAIRE DU CAMEROUN
La politique de défense populaire est mise en oeuvre
par le Ministère de la Défense avec pour figure de proue le
Ministre de la Défense, le Secrétaire d'Etat auprès du
Ministre de la Défense, chargé de la Gendarmerie, le Chef
d'Etat-Major des Armées et le Secrétaire Général du
Ministère de la Défense.
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Figure N°7 : La haute
hiérarchie du Ministère de la Défense
Source : Magazine des Forces
Armées camerounaises, Honneur et Fidélité, Numéro
Spécial du 20 Mai 2010, Page 4.
La défense populaire s'est imposée au Cameroun en
raison d'une part, de la situation trouble d'après indépendance
qui menaçait l'unité
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nationale, d'autre part, des moyens financiers limités
dont dispose le pays pour l'effort de défense nationale. Impliquer
toutes les Forces vives de la nation devenait donc un impératif absolu
pour la défense de l'intégrité territoriale, des
populations et des biens. Par ailleurs, la diversité
géographique, la diversité humaine du Cameroun ont fortement
pesé dans ce sens.
S'il est vrai que le concept stratégique du Cameroun
doit être revu et adapté aux nouvelles évolutions de la
société mondiale, il n'en demeure pas moins que, dans ce domaine
comme ailleurs, aucune vérité n'est définitive. Il est
indispensable de se remettre perpétuellement en question et continuer
inlassablement des recherches devant conduire à l'adaptation de la
politique de défense camerounaise au nouveau contexte
insécuritaire relatif aux nouvelles formes de menaces, ayant
évolué des guerres classiques aux guerres asymétriques.
D'où le dynamisme des composantes des Forces Armées camerounaises
et leurs missions.
1) LES COMPOSANTES DES FORCES ARMÉES
CAMEROUNAISES ET LEURS MISSIONS
Contrairement à ce que le regard spontané
pourrait laisser croire, les structures de mise en oeuvre de la politique de
défense du Cameroun sont extrêmement diverses et ont
évolué par la forces des choses de mêmes que leurs
missions.
a) LES COMPOSANTES DES FORCES ARMÉES
CAMEROUNAISES
Le titre V - Définition des moyens de défense -
de la loi n°67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation
générale de la défense stipule que les moyens de la
défense comprennent :
1. Les Forces régulières, qui sont des
éléments régulièrement engagés, ayant un
statut analogue à celui de la fonction publique. Ce sont en fait des
fonctionnaires en armes ;
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2. Les Forces supplétives, sont des
éléments civils armés, organisé en unités et
employés à plein temps pour les missions de défense.
Cependant, les Forces supplétives sont temporaires, mises sur pied pour
les besoins d'une cause et leur durée dépend de celle-ci. Elles
sont normalement rattachées pour encadrement, instruction et
administration à une force régulière ;
3. Les Forces auxiliaires, qui sont des éléments
civils armés qui ne sont pas employés en plein temps pour les
missions de défense. D'après l'article 22 de cette loi, «
...Les conditions de recrutement, les missions, l'organisation,
l'administration, la tutelle, les modalités d'emploi des Forces
supplétives et auxiliaires, sont fixées par décret
». L'occasion ne s'étant jamais présentée, le
décret d'application indiqué in fine dans cet article
n'existe donc pas. Pour ce qui est des Forces régulières,
l'article 21 de la loi de
n°67/LF/9 du 12 juin 1967 portant organisation
générale de la défense
dispose que les Forces régulières comprennent :
· · La Gendarmerie Nationale ;
· · L'Armée de Terre ;
· · La Marine Nationale ;
· · L'Armée de l'Air ;
· · Les Polices des Etats
Fédérés devenues aujourd'hui la Police Nationale.
Il convient d'y ajouter le Corps National des Sapeurs
Pompiers, créé le 5 avril 1986 par le décret
n°86/286, portant création et organisation de cette force.
Ainsi énumérées, les Forces
régulières se subdivisent en trois catégories :
- Les Forces de première catégorie sont
formées par la Gendarmerie territoriale, la Police et, les Forces
supplétives et auxiliaires. Ces Forces, placées sous
l'autorité des chefs d'unités administratives,
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mènent une action dissuasive dans le cadre du maintien de
l'ordre et de la défense civile ;
- Les Forces de deuxième catégorie sont
constituées par les unités de la Gendarmerie mobile et des
Groupements mobiles d'intervention de la police qui agissent sur
réquisition des autorités pour le maintien de l'ordre
renforcé ;
- Les Forces de troisième catégorie sont
formées de l'ensemble des formations militaires opérationnelles
:
· Armée de Terre ;
· Marine Nationale ;
· Armée de l'Air ;
· Gendarmerie Nationale ;
· Corps Nationale des Sapeurs Pompiers.
Ces formations ne sont sollicitées
qu'exceptionnellement et principalement en cas de débordement des Forces
de première et deuxième catégories. Les formations
militaires sont mises en mouvement sur réquisition des autorités
compétentes.
D'après le décret n°2001/178 du 25 juillet
2001 portant organisation générale de la défense et des
Etats-Majors centraux en son article 1er, les Forces de
Défense placées sous l'autorité du Ministère
chargé de la Défense comprennent :
- Les Forces de la Gendarmerie Nationale ;
- Les Forces de l'Armée de Terre ;
- Les Forces de l'Armée de l'Air ;
- Les Forces de la Marine Nationale.
La volonté de modernisation et de professionnalisation
de cette réforme a fait de la Police Nationale une force civile sous
l'autorité de la Délégation Générale de la
Sûreté Nationale (DGSN) et du Corps National des Sapeurs Pompiers
une formation militaire interarmées spécifique de
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protection civile placée sous l'autorité directe
du Ministre de la Défense et mis pour emploi auprès du Ministre
chargé de l'administration territoriale et de la
décentralisation.
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