4- LA PHASE DE MODERNISATION ET DE PROFESSIONNALISATION :
LES DECRETS DE 2001 ET DE 2002.
Comme toute institution qui a trouvé sa place, son
rythme et ses normes, les Forces Armées camerounaises ne cessent de
s'ajuster pour s'adapter aux fortes évolutions sociétales et
géostratégiques. En effet, l'histoire prouvant chaque jour qu'une
politique de défense ne saurait être figée parce que le
monde n'étant pas fixe. L'Afrique n'a jamais cessé d'être
soumise à l'engrenage conflictuel dû aux revendications
territoriales, aux crispations identitaires, aux avatars de la
démocratie et à la pauvreté endémique.
Aussi, les progrès technologiques ont-ils un impact
décisif sur l'art de la guerre et l'emploi de l'outil de défense.
L'informatique et ses applications connexes, les nouvelles technologies de
l'information et de la communication révolutionnent sans cesse le
métier militaire et la tactique. La performance des matériels a
atteint un seuil jamais égalé, et le soldat doit être en
mesure de s'en servir efficacement. Il doit apprendre à gagner ses
batailles en même temps qu'il doit penser la guerre, renoncer à la
notion de frontière ou faire abstraction des Etats-Nations actuels pour
défendre des idéaux supranationaux ou des causes humanitaires. En
bref, selon les propos de Jean Guitton, l'homme de guerre du
21ème siècle devra donc être un penseur, capable
de renouveler sa vision des évènements, des êtres, de tout.
Il doit être un guerrier philosophe (Onana Mfégué 2005 :
14). Prenant compte de ces profondes mutations, le Chef de l'Etat a
engagé le 25 Juillet 200132, une vaste réforme de
l'Armée camerounaise pour lui donner une dimension moderne.
32 Voir la liste des décrets en annexes
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
Cette réforme se poursuit par un polissage et
repolissage des textes
réglementaires y relatifs et leur application
graduelle et efficiente. Quatre principes fondamentaux sous-tendent cette
réforme : - La cohérence et la souplesse organisationnelle ;
- La recherche de l'efficacité opérationnelle par
le souci du
contrôle et du renseignement sur le territoire et ses
approches,
ainsi qu'une capacité de réaction rapide en cas de
troubles ; - La professionnalisation et le rajeunissement ;
- La modernisation des équipements.
Ces réformes seront visibles dans les
différents corps de l'Armée camerounaise à savoir
l'Armée de Terre, l'Armée de l'Air, la Marine Nationale, la
Gendarmerie Nationale.
a- L'ARMÉE DE TERRE
Elle a pour mission d'assurer en tout temps, en toutes
circonstances, et contre toutes formes d'agressions : la sécurité
et l'intégrité du territoire national ; le respect des accords
internationaux, des traités et des agréments ; certains services
publics ; la participation aux opérations humanitaires ; le tout sous le
commandement d'un Chef d'Etat-Major. Nous avons comme principales innovations
:
+Trois (03) Régions militaires Interarmées et
dix (10) Secteurs militaires constitués des Unités de combat,
d'intervention, de soutien et spéciales de réserves ;
+Le renforcement structurel de l'Etat-Major de l'Armée de
Terre ; +La création du Bataillon d'Intervention Rapide (BIR) ;
+La combinaison des bataillons d'infanteries motorisés et
le Bataillon d'Intervention Rapide ;
+La mise à jour de l'artillerie des bataillons dans les
Régions ;
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
+La présence active des unités spéciales
sur le terrain : le Bataillon
Spécial Amphibie (BSA), le 3ème BIR,
le Bataillon de Troupes
Aéroportées, le 1er BIR, etc. (Nkoa
Atenga 2005 : 20-21).
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