Cette période est essentiellement
caractérisée par divers aménagement des unités
existantes, la création de quelques unités, la rationalisation et
la reconversion de l'instruction des troupes jusque là tournée
vers la contre-guérilla intensive, la formation des cadres dans les
écoles d'officiers étrangères et plus
particulièrement à l'Ecole Spéciale Militaire de
Saint-Cyr.
Les principaux changements en matière d'Unité
sont les suivantes : - La création du centre d'entraînement et de
perfectionnement de Koutaba en Décembre 1964. Celui-ci est un centre de
recyclage et de perfectionnement des soldats des différentes
unités. On y enseigne particulièrement les techniques de combats
commandos et des sauts en parachute.
- Dans le processus de « camerounisation » des
cadres de l'Armée nationale, le lieutenant-colonel Pierre Semengue est
nommé commandant de l'Armée de Terre camerounaise le
1er avril 1965.
- La transformation de la compagnie d'Etat-Major en bataillon de
commandement et des services en avril 1965.
- La transformation de la compagnie de génie militaire en
bataillon de génie militaire en juillet 1966.
- La création d'un groupe de transport aérien
le 1er juillet 1968. Ce groupe devait servir de transport et
à l'approvisionnement des troupes mais aussi, au déplacement des
autorités camerounaises à l'intérieur du pays très
enclavé à cette époque.
- La création de la compagnie parachutiste le
1er août 1968. C'est
l'embryon du bataillon des troupes
aéroportées (BTAP) qui est une unité
Les F.A.C. face aux nouvelles formes de menaces
à la sécurité : d'une Armée « de garde »
vers une Armée « d'avant-garde » 1960-2010
d'intervention dans le cadre de l'organisation du commandement
opérationnel.
- La création enfin du quatrième bataillon
d'infanterie le 1er juillet 1969.
De fait, ce moment qui marque le début d'une longue
réflexion, les Forces Armées nationales ont 10 ans. Pendant cette
période relativement brève, l'institution militaire camerounaise
a fait un grand bon en avant, malgré les difficultés de parcours.
En effet, nées dans les convulsions de la revendication anti-coloniale,
leurs fonts baptismaux sont les zones troubles, marquées par la
guérilla. Leur baptême est donc de feu et leur adolescence a
été plus que turbulente (Ela Ela 2000 : 68). Mais, le pari semble
gagné dans la mesure où, à partir de 1966, les
opérations de contre-guérilla deviennent progressivement
sporadiques. C'est l'année 1970 qui marque officiellement et
définitivement la fin de la rébellion. L'Armée peut
désormais rentrer dans les casernes, prendre le recul pour
réfléchir sur ses problèmes fondamentaux.