3.2.3 Perception réaliste et perception
idéaliste
L'analyse des données révèle que les
enseignants Marocains, à l'instar de beaucoup de leurs confrères
dans le monde entier, semblent avoir une image trop idéalisée de
leur égo (Johanne Gaudet, Rosane Valois et Yvonne da Silveira 1996). La
majorité pensent qu'ils sont à la fois efficaces, en harmonie
avec leur travail et ne changeraient pas leur métier parce qu'ils
pensent être positifs et pensent faire leur travail comme il faut.
Même ceux qui disent vouloir changer de métier s'ils le pouvaient,
s'inscrivent dans la catégorie de ceux qui croient être
compétents.
L'analyse des données a démontré aussi
que les nouveaux venus dans le métier montrent plus de pragmatisme quant
à la perception du métier. Il est vrai qu'ils pensent qu'ils sont
efficients, mais ils n'ont pas honte à faire référence
à une déficience de résultats positifs au sein d'un
environnement inadéquat à l'apprentissage.
Cette image idéale peut influer sur l'engagement ou le
désengagement de l'enseignant. Si celui-ci pense qu'il est efficace
malgré les résultats inefficaces et malgré les
méthodes, les outils et les activités traditionnelles dans
lesquelles il persiste, il risque de ne pas s'engager dans le métier en
s'inscrivant dans une démarche de contentement. Inversement, quand
l'enseignant a une image moins valorisante de soi, ceci également peut
influer l'engagement dans la mesure où un éventuel
détachement qui peut surgir à cause d'un manque de confiance en
ses propres capacités, il pourra en fait s'agir pour lui d'un certain
fatalisme professionnel (Philippe Perrenoud 1998)
L'image sociale de l'enseignant joue aussi un rôle
déterminant dans l'engagement de celui-ci. L'analyse des données
a démontré que les enseignants pensent que la majorité des
gens ont une image valorisante de l'enseignant. Cette image renvois à un
métier noble, respectueux car l'enseignant pour la société
est un bon modèle pour ses élèves et pour le reste de la
société. Toutefois, un pourcentage non négligeable des
interviewées doutent de cette image haussant l'enseignant à un
statut distinguée ((J. M. Esteve ; F. B. A. Fracchia 1984). Cette image,
selon les données, était plus valorisante dans le passé
qu'aujourd'hui. Les élèves étaient plus respectueux envers
leurs enseignants et l'enseignant avait plus d'autorité et donc plus de
poids
(Philippe Perrenoud 1998). Cette nostalgie peut avoir une
certaine emprise sur le travail de l'enseignant qui, à cause de cette
image perdue, peut s'abriter dans une zone de défaitisme en se
désengageant car il serait vain de s'investir puisque la
société ne lui reconnait pas un statut positif.
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