Paragraphe 2 : Les défis liés à
l'insécurité
L'insécurité sur la route désigne
l'ensemble des facteurs qui mettent en danger les usagers de la route. Elle
peut découler de l'état physique des routes et la formation des
conducteurs (A) ou/et des actes des bandes criminelles (B).
A. L'insécurité liée au mauvais
état de la route et à la formation des
conducteurs
La question de l'état des routes a été
abordée plus haut comme un véritable obstacle à la
fluidité de la circulation. En effet, elle constitue un facteur
important dans la sécurité des usagers de la route. En ce sens,
il est à retenir que, plus les routes sont en bon état, moins les
accidents surviennent. L'état de la route est un facteur important dans
la sécurité des
passagers et des marchandises. De plus, le bon état de
la route augmente la durée de vie des moyens de transports et du coup la
rentabilité de l'activité routière. C'est aussi dans cette
perspective qu'il faudra créer et améliorer les centres de
visites techniques dans tous les Etats de l'Union afin de maintenir
l'état du matériel roulant dans des conditions optimales.
Par ailleurs, les accidents de circulation dans la zone
tiennent quelques fois à la mauvaise formation des conducteurs. Pour
remédier à cette situation, il y a lieu de passer par
l'introduction par les Etats de l'enseignement du code de la route dans les
programmes scolaires jusqu'au collège, la formation des formateurs, des
conducteurs et des évaluateurs dans les Etats de l'Union,
l'intensification du contrôle du respect de la signalisation sur les
véhicules, le renforcement de la signalisation routière et le
contrôle l'observation de la limitation de vitesse surtout dans les zones
à risque.
Quelque 5 000 personnes sont tuées par an des suites
d'accidents sur les routes dans les
huit pays membres de l'UEMOA. « Les systèmes
d'information sur le niveau de sécuritéroutière
au niveau de l'UEMOA ne sont pas bons », a déclaré
Gouali Emmanuel YORO,
responsable de la sécurité routière à
la Commission de l'UEMOA à Ouagadougou.
« Mais on a une moyenne de 30.000 accidents par an avec
à peu près 50.000 blessés et 5.000 tués environ
dans l'espace communautaire », a ajouté M. Yoro cité par le
site officiel du gouvernement togolais. De plus, ces chiffres sont «
totalement en deçà de la réalité », selon M.
Yoro. Le mauvais état des routes, les fautes humaines, le mauvais
entretien des véhicules, des réglementations insuffisantes et peu
appliquées sont les principales raisons de cette hécatombe, selon
cet expert. L'idée est de remettre les routes en l'état et d'en
construire d'autres de façon à avoir un réseau routier qui
permette à l'ensemble de l'espace d'être opérationnel au
plan économique.
A titre indicatif, le 15 novembre 2008, un car transportant 92
personnes, soit 27 de plus que sa capacité, avait quitté
Koudougou (Burkina Faso) pour San Pedro (Côte d'Ivoire) lorsqu'il est
entré en collision avec un camion transportant du sucre à Boromo
(Burkina Faso) faisant 69 morts. Cet accident est considéré comme
l'un des plus meurtriers de ces dernières années en Afrique de
l'ouest.
En définitive, si le réseau routier est
amélioré en termes de qualité et si les conducteurs sont
mieux outillés dans le respect des signalisations, le dernier
défi auquel devra faire face l'Union est l'insécurité
liée au grand banditisme.
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