B. La route, vecteur d'échanges entre pays
côtiers et ceux de l'hinterland
Le rôle des infrastructures routières dans le
développement économique de ces Etats peut s'apercevoir à
travers l'importance que revêt la route dans les liaisons entre les pays
côtiers et ceux enclavés du sahel. Ainsi, la route assure le
transport de plus de 95% des marchandises entre les ports des pays de la
côte et les pays enclavés (Burkina Faso, Niger et Mali).
Par ailleurs, autant dans les pays côtiers que dans ceux
de l'hinterland, on remarque que la part prise par les droits et taxes à
l'importation dans les recettes nationales n'est pas négligeable. Elle
varie en effet de 03% et 05% selon les années et les pays25.
De ce point de vue, les exportations togolaises vers les pays de l'UEMOA - qui
se font à 95% par la route - représentent 43,3% de la valeur
totale des exportations et se chiffrent à 61,3 milliards de F CFA. Ces
transactions se font essentiellement dans l'ordre d'importance avec le Niger
(17,1 milliards soit 12% des exportations) et le Bénin (14,6 milliards
soit 10,3% des exportations) suivis par le Burkina Faso avec 9,2% de la part
des exportations26. En 2004 par exemple, le transit en import et
export au port de Lomé en provenance et à destination des pays du
Sahel
24 Ces données sont tirées de NOYOULEWA
T. A. (2005) : Koutougou, un terroir Temberma enclavé dans la
Kéran, Mémoire de Maîtrise de géographie
rurale, Université de Lomé, pp. 85-87.
25 Au Togo, les droits et taxes à
l'importation (DTI hors TVA) sont de 40 738,7 milliards, 48 037 milliards et 42
831,6 milliards en 2006, 2007 et 2008 respectivement et représentent
4,01%, 4,64% puis 4,10% du PIB durant les mêmes années dans le
même ordre selon le Rapport économique, financier et
social, Annexe n°2, Loi de finances 2009, pages 13-27.
26 Données tirées du Rapport
économique, financier et social, Annexe n°2, Loi de finances
2009, page 35.
membres de l'UEMOA était de 914 mille tonnes de
marchandises. Or, le seul moyen de transport de marchandises reliant ces pays
et le port de Lomé est la route terrestre.
A l'évidence, les défaillances des
infrastructures routières sont ressenties de manière
disproportionnée par les populations les plus démunies et les
plus enclavées dans les Etats. Ainsi, une mobilisation visant à
améliorer l'état des routes permettra aux personnes
marginalisées de participer au développement de leur pays.
Autant dire que pour que l'Union joue pleinement son
rôle d'intégration, il est urgent de mener des politiques qui
favorisent la promotion de pôles de développement et qui
contribuent à un meilleur rééquilibrage du peuplement et
à l'émergence de véritables réseaux routiers
fonctionnels basés sur les intérêts comparés de
chaque Etat.
Paragraphe 2 : L'importance des transports et
réseau routiers dans l'économie communautaire
En matière d'infrastructures, rappelons que l'Union en
est faiblement dotée. Elle accuse un retard important par rapport
à la plupart des autres régions du monde en termes de
quantité, qualité, coût et égalité
d'accès des populations aux infrastructures de communication. Il en
résulte une faible compétitivité des économies, une
imparfaite intégration des marchés, des difficultés de
circulation des personnes, des biens et services et une faible croissance
économique, obstacle majeur à la réduction de la
pauvreté. Alors que le minimum requis pour induire le
développement en termes de densité du réseau routier est
d'au moins 20 à 25 km de route pour 100 km2, la zone de
l'UEMOA n'est qu'à une moyenne de 4,73 km. Il s'en suit un blocage
manifeste de la production et des échanges, puisque beaucoup de zones ne
sont pas desservies. C'est pourquoi ce paragraphe prend en compte la route
comme facteur de l'intégration de l'économie (A) et comme
stimulateur du développement (B).
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