Paragraphe 1 : L'importance des transports et
réseau routiers dans les économies
nationales
L'importance des transports et du réseau routiers dans
les économies nationales est examinée à travers le fait
que la route est à la fois un vecteur de liaison entre bassins de
production et points de commercialisation (B) d'une part, et entre les ports
côtiers et pays de l'hinterland (B) d'autre part.
A. La route, vecteur de liaison entre bassins de production
et centres de
commercialisation
La déconnexion de certaines contrées rurales par
rapport à l'espace territorial joue contre la solidarité
nationale en dépit des efforts qui sont faits jusqu'ici pour promouvoir
un développement intégral. Ainsi, les zones enclavées,
très souvent rurales, apparaissent comme les zones les plus pauvres
à l'échelle des Etats. Eu égard aux difficultés des
transports qui y prévalent, les paysans de ces contrées sont
obligés de vendre leurs récoltes à des prix
dérisoires du fait de l'impossibilité d'accès aux points
de commercialisation. On assiste dès lors à une augmentation des
prix des opérations culturales de l'ordre de 44% à 75%. Dans le
même temps, le prix des intrants agricoles connaît une hausse qui
avoisine 16% contre 50% pour les prix d'achat des outils de travail. Lorsqu'on
sait que, contrairement à la tendance des prix d'achat des diverses
composantes du prix de production, les prix de vente des produits
récoltés connaissent plutôt une tendance à la baisse
par rapport à ceux pratiqués dans les marchés plus
intégrés au réseau national, on peut aisément
déduire que les populations vivant
dans ces localités rurales frontalières et/ou
enclavées sont plus exposées à la pauvreté. En ce
sens, l'on a pu estimer à 65% la variation des prix des
céréales à Koutougou, localité frontalière
avec le Bénin, située au sud-est de la préfecture de la
Kéran au Togo, durant la campagne agricole 2004-200524. Une
telle faiblesse des prix des céréales à Koutougou
découle de sa situation enclavée entre la rivière Binah au
Sud, la chaîne de l'Atakora au Nord et à l'Ouest puis la
frontière béninoise à l'Est.
Pour inverser cette situation, la mise en place des
infrastructures de communication devient un impératif. Ainsi, un nouveau
maillage doit voir le jour afin de permettre de relier les pôles de
productions et les centres urbains ou semis-urbains commerciaux. Cette
initiative a pour but de faciliter l'accès des paysans aux points de
vente de leurs produits afin d'accroître leurs possibilités
financières. Quoiqu'il en soit, c'est l'économie nationale qui en
ressentira les retombées puisqu'elle pourra profiter des investissements
réalisés par la masse paysanne qui, il faut le rappeler,
représente 60 à 90% de la population active dans les Etats de
l'UEMOA.
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