Transports routiers et intégration des états de l'UEMOA( Télécharger le fichier original )par Tchoou Adong NOYOULEWA Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplôme du Cycle III de l'ENA 2009 |
Paragraphe 2 : Transports et réseau routiers comme facteur d'intégration régionaleL'intégration régionale s'entend dans cette analyse de la formation d'espaces communautaires au sein desquelles les pratiques sont harmonisées (A) puis de la possibilité offerte à chaque citoyen des Etats membres de cette entité à mouvoir sans contraintes majeures (B). 23 Allusion au fait que dans la plupart des cas, les frontières ont divisé des familles qui sont dorénavant à cheval sur une frontière. Aussi, l'usage du F CFA dans les pays frontaliers encourage-t-il les échanges commerciaux.
l'UEMOA La libre circulation des personnes et des biens est la clé de l'intégration. Les chefs d'Etat en ont conscience. Pour réussir l'intégration, il va falloir que les gens se sentent libres de circuler. Sur cette base, la route apparaît comme l'un des meilleurs outils véritables dans l'intégration effective des populations de cette sous-région. En fait, comment des peuples peuvent-ils se sentir membres d'une même entité sous-régionale si, au préalable, ils ne peuvent pas facilement accéder aux lieux qu'ils désirent visiter ? De nouvelles théories devraient prendre corps pour guider la mise en place des infrastructures de transport dans l'espace communautaire. En effet, la mise en commun des ressources communautaires permettra de viabiliser les routes qui relient des localités voisines, habitées très souvent par un même peuple mais à cheval sur deux entités nationales différentes. La viabilisation de ces infrastructures permettra de rapprocher davantage les populations des Etats membres de l'UEMOA et induira à coup sûr un plus grand contrôle en matière de sécurité. Cette conséquence est aussi perceptible en cas de ralliement des zones de production à celles de consommation afin de créer une plus-value morale du fait de la prise de conscience de la complémentarité entre les régions et entre les pays d'un même espace. Autant d'éléments qui peuvent stimuler l'intégration à la base et entre les peuples. Dans cette optique, l'UEMOA s'attelle à coordonner, harmoniser et intégrer les réseaux et les services des transports et à faciliter le transport et le transit routiers au niveau des corridors conjointement identifiés avec la CEDEAO. Le Programme d'Actions Communautaires des Infrastructures et des Transports Routiers (PACITR) prévoit dans cette même logique, l'installation des postes de contrôle juxtaposés et l'élimination des pratiques anormales. Au total, l'importance et le rôle des infrastructures et des services de transport dans le développement politique, économique et social, ainsi que pour l'intégration de l'Afrique sont évidents. Les infrastructures assurent à terme à la sous-région et plus encore à l'Afrique une participation plus significative à la mondialisation. C'est pourquoi, pour que l'intégration régionale soit effective, il faut avant tout construire de véritables Nations économiquement viables. Ainsi, l'état des économies nationales et communautaire demeure le fondement de la politique d'intégration ; mais il paraît nécessaire d'analyser le rôle que peuvent jouer les transports routiers dans leur développement. Section 2 : Rôle des transports et du réseau routiers dans le développement des Etats de l'UEMOA En adoptant en avril 2008 un Plan d'action pour les Transports Routiers sur la période 2008-2012, les Ministres Africains des transports traduisaient dans les faits l'attachement des Gouvernements de leurs pays respectifs à un développement durable du continent pour le bien-être des populations. A l'échelle du continent, les chantiers d'infrastructures requièrent un budget de 5 milliards de dollars par an soit près de 3 000 milliards de F CFA. Dans la sous-région ouestafricaine, les investissements au titre du Programme Communautaire des Infrastructures Routières est de 1 195 milliards de F CFA. Au niveau national, les Etats devront leur consacrer 5% du PIB sans compter les sommes nécessaires pour la maintenance des routes. Ce faisant, les retombées de ces engagements sont considérables. Selon une étude datant de 2006, les entreprises africaines sont compétitives lorsque seule la productivité de l'usine est prise en compte. Mais elles perdent leur compétitivité lorsque le surcoût lié à la médiocrité des moyens de transport est pris en compte. En ce sens, ne pas investir dans les infrastructures ne fait que perpétuer le fardeau. En Ouganda par exemple, on estime que les exportations du secteur des textiles coûtent 80% de plus en raison des coûts élevés des transports. Pour cela, il y a lieu de montrer le rôle des transports et du réseau routiers dans les économies nationales des Etats (Paragraphe 1) puis, partant, dans l'économie de la communauté tout entière (Paragraphe 2). |
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