Section 2 : Eléments d'analyse des transports
routiers communautaires
Le transport est l'action, la manière de faire mouvoir
quelque chose ou quelqu'un d'un lieu à un autre. Mis au pluriel, les
transports sont l'ensemble des moyens permettant de déplacer des
personnes et des marchandises. On parle ainsi des transports aériens,
des transports routiers ou de politique de transports. Nous utiliserons le
concept « transports routiers » pour désigner l'action de
transporter des personnes et des marchandises à l'aide d'automobiles
(voitures, camions, cyclomoteurs, etc.) par l'usage de la route.
L'appréciation de la fluidité des transports
passe par la prise en compte des flux de circulation qui eux-mêmes sont
tributaires de l'état de praticabilité de la route (Paragraphe 1)
et des tracasseries observées par les usagers de la route (Paragraphe
2).
Paragraphe 1 : Des transports routiers entravés
par la mauvaise qualité des routes
La contrainte que constitue le mauvais état des routes
est examinée autour de deux axes qui s'énoncent autour des
réalités observées entre les huit pays de la zone
d'investigation (A) et au sein de chacun de ces pays (B).
A. La question de la qualité des routes entre les
Etats de l'UEMOA
Cette analyse ne saurait se faire sans des données
précises sur les flux de marchandises et de personnes entre les huit
pays d'autre part. Or, dans l'espace UEMOA, ces données sont
inexistantes. Mais à l'évidence et en dépit de leur
mauvais état, les routes africaines permettent de faire mouvoir de
grandes quantités de marchandises et de nombreuses populations. A titre
indicatif, au Cameroun (zone CEMAC), la Commission Economique pour l'Afrique
(CEA) estime à 14 millions de tonnes les marchandises
transportées par an sur le réseau routier, dont 400 000 tonnes de
trafic de transit14.
Dans la zone UEMOA, le Mali est une plate-forme idéale
pour mesurer les besoins et les enjeux liés au transport et surtout la
nécessité de les maintenir dans un bon état. En effet, 95%
des exportations et des importations de ce pays ainsi que 90% du transport
intérieur se font par la route. De même 35% du coût de
revient de la plupart des produits de première nécessité
et de biens de consommation est tributaire du transport routier d'où la
nécessité d'entretenir nos routes et de lutter contre les abus de
la surcharge sur les routes de l'espace communautaire.
14 KOULAKOUMOUNA E. (2006) : Transport routier et
effectivité de l'intégration régionale dans l'espace CEMAC
: enjeux et contraintes pour le développement durable du Congo,
CERAPE, page 8.
Les conséquences de la surcharge sont graves et
réduisent la durée vie des routes. Une surcharge de 48% sur 96%
du trafic réduit la durée de vie d'une route de 15 ans à 4
ans15. C'est de ce constat qu'il devient impérieux de
travailler à la mise en place du contrôle de la charge à
l'essieu dans les pays.
Il est alors évident que « la route reste le
mode de transport dominant en Afrique. L'activité de ce mode de
transport représente 80 à 90% du trafic interurbain et
inter-Etats de marchandises. En termes de déplacements quotidiens, il
apparaît de même comme le mode de transport qui assure le plus de
voyages, tous motifs confondus »16. De par son coût,
il reste le seul moyen accessible aux populations. Cependant, les transports
dans l'Union sont entravés par la mauvaise qualité des routes.
Ainsi, à l'intérieur de chaque pays, les réalités
ne sont pas meilleures comme nous le montrent les données nationales du
Togo.
|