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Transports routiers et intégration des états de l'UEMOA

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par Tchoou Adong NOYOULEWA
Ecole Nationale d'Administration du Togo - Diplôme du Cycle III de l'ENA 2009
  

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Section 2 : Eléments d'analyse des transports routiers communautaires

Le transport est l'action, la manière de faire mouvoir quelque chose ou quelqu'un d'un lieu à un autre. Mis au pluriel, les transports sont l'ensemble des moyens permettant de déplacer des personnes et des marchandises. On parle ainsi des transports aériens, des transports routiers ou de politique de transports. Nous utiliserons le concept « transports routiers » pour désigner l'action de transporter des personnes et des marchandises à l'aide d'automobiles (voitures, camions, cyclomoteurs, etc.) par l'usage de la route.

L'appréciation de la fluidité des transports passe par la prise en compte des flux de circulation qui eux-mêmes sont tributaires de l'état de praticabilité de la route (Paragraphe 1) et des tracasseries observées par les usagers de la route (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Des transports routiers entravés par la mauvaise qualité des routes

La contrainte que constitue le mauvais état des routes est examinée autour de deux axes qui s'énoncent autour des réalités observées entre les huit pays de la zone d'investigation (A) et au sein de chacun de ces pays (B).

A. La question de la qualité des routes entre les Etats de l'UEMOA

Cette analyse ne saurait se faire sans des données précises sur les flux de marchandises et de personnes entre les huit pays d'autre part. Or, dans l'espace UEMOA, ces données sont inexistantes. Mais à l'évidence et en dépit de leur mauvais état, les routes africaines permettent de faire mouvoir de grandes quantités de marchandises et de nombreuses populations. A titre indicatif, au Cameroun (zone CEMAC), la Commission Economique pour l'Afrique (CEA) estime à 14 millions de tonnes les marchandises transportées par an sur le réseau routier, dont 400 000 tonnes de trafic de transit14.

Dans la zone UEMOA, le Mali est une plate-forme idéale pour mesurer les besoins et les enjeux liés au transport et surtout la nécessité de les maintenir dans un bon état. En effet, 95% des exportations et des importations de ce pays ainsi que 90% du transport intérieur se font par la route. De même 35% du coût de revient de la plupart des produits de première nécessité et de biens de consommation est tributaire du transport routier d'où la nécessité d'entretenir nos routes et de lutter contre les abus de la surcharge sur les routes de l'espace communautaire.

14 KOULAKOUMOUNA E. (2006) : Transport routier et effectivité de l'intégration régionale dans l'espace CEMAC : enjeux et contraintes pour le développement durable du Congo, CERAPE, page 8.

Les conséquences de la surcharge sont graves et réduisent la durée vie des routes. Une surcharge de 48% sur 96% du trafic réduit la durée de vie d'une route de 15 ans à 4 ans15. C'est de ce constat qu'il devient impérieux de travailler à la mise en place du contrôle de la charge à l'essieu dans les pays.

Il est alors évident que « la route reste le mode de transport dominant en Afrique. L'activité de ce mode de transport représente 80 à 90% du trafic interurbain et inter-Etats de marchandises. En termes de déplacements quotidiens, il apparaît de même comme le mode de transport qui assure le plus de voyages, tous motifs confondus »16. De par son coût, il reste le seul moyen accessible aux populations. Cependant, les transports dans l'Union sont entravés par la mauvaise qualité des routes. Ainsi, à l'intérieur de chaque pays, les réalités ne sont pas meilleures comme nous le montrent les données nationales du Togo.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault