B. Disparités entre les pays côtiers et les
pays sahéliens
Sur le plan natu
rel, il convient de rappeler que les huit pays de l'Union
disposent de réalités géographiqu es
différentes. A cet égard
, les conditions naturelles classent les Etats
en trois (3) zones écologiques bien
marquées. D'abord, une zone sahélo- guinéenne
ouverte sur la mer, avec le Sénégal et la
Guinée Bissau, qui couvrent 6.60% du territoire de l'Union.
Ensuite,
une zone forestière située au Sud,
également ouverte sur la mer, mais de façon très
inégale, qui concerne le Bénin, la Côte
d'Ivoire et le Togo. Elle repré
sente 14,20% de l'espace
communautaire. Enfin, une zone sahélienne (Burkina
Faso, Niger, Mali) avec des conditions climatiques plus austères,
caractérisées surtout par la rareté de l'eau de surface,
la désertification, une pluviométrie faible intéressant le
Sud et le centre des territoires essentiellement. Ces trois (3) pays font
à eux seuls 79,20% de l'espace communautaire. Contrairement à la
zone CEMAC où la forêt est le premier handicap dans la mise en
place des infrastructures de transports routiers, dans l'UEMOA, ce sont les
pays sahéliens qui sont moins dotés en infrastructures
routières. Ainsi, le réseau routier communautaire est
localisé à 71% dans les pays côtiers plus ou moins
forestiers qui ne couvrent que 20% de l'espace communautaire. Les pays
sahéliens (avec 80% de la superficie) n'ont que 29% du réseau
comme indiqué sur le tableau n°1.
Tableau n°1 : Disparités pays côtiers/pays
sahéliens en matière d'infrastructures routières dans
l'espace UEMOA.
|
Superficie
|
Réseau routier
|
en km2
|
%
|
en km
|
%
|
Pays côtiers
|
701 922
|
20
|
103 904
|
71
|
Pays sahéliens
|
2 807 688
|
80
|
42439
|
29
|
Total UEMOA
|
3 509 610
|
100
|
146 343
|
100
|
Source : Document-cadre d'orientations
générales de la politique d'aménagement du territoire
communautaire de l'UEMOA (2003) à la page 24.
Au total, par delà d'être inégalement
réparti, le réseau routier de l'espace communautaire est aussi
d'une mauvaise qualité. L'implication de cette faible dotation en routes
et leur mauvaise répartition dans l'espace sur le parc automobile et le
trafic routier est claire. Le parc automobile dans la zone de l'UEMOA est
estimé en 2002 à près de 800.000 véhicules, non
compris les deux roues motorisés. Le pourcentage de poids lourds varie,
selon les pays, de 5 à 38%. La circulation sur le réseau dans les
Etats de l'UEMOA est caractérisée par des différences
très importantes entre les zones géographiques et les
itinéraires. Depuis 15 ans, les Directions en charge de la planification
routière dans ces Etats collectent régulièrement les
données relatives au trafic routier sur l'ensemble du réseau. Il
en ressort que des taux annuels de croissance du trafic varient entre 3 et 6%
suivant les pays et les catégories de véhicules. Selon les
données relatives aux importations et exportations de marchandises par
les pays enclavés de la sous-région, les échanges
commerciaux représentent environ 4,2 millions de tonnes en 2002, dont 2
millions de tonnes pour le Burkina Faso et 1,8 millions de tonnes pour le Mali.
Par voie de conséquence, l'inexistence ou la mauvaise qualité des
routes se conjuguent pour porter un frein à la fluidité des
transports routiers.
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